Les myriapodes (« myria » comme dix mille et « podes » comme pieds) sont des petits animaux de la classe des invertébrés. Souvent confondus avec les insectes, dont ils ont la taille et parfois l’apparence, ils n’en sont pas : ils disposent de plus de six pattes et ont une anatomie différente, n’ayant ni thorax ni abdomen mais une multitude d’anneaux semblables portant chacun une ou plusieurs paires de pattes. La forme est ainsi très allongée.
Ils sont d’ailleurs communément appelés mille-pattes, alors qu’ils n’en disposent que d’une centaine, voire de deux cents pour certaines espèces.
Les myriapodes regroupent plusieurs classes différentes, reconnaissables justement aux nombres de pattes présentes sur chaque segment de leur corps. Ainsi, si un anneau ne compte que deux pattes, l’animal est à classer dans la catégorie des chilopodes, s’il en porte deux, il est de la classe des diplopodes. Chaque classe compte des milliers d’espèces comme les scutigerelles ou scutigères, les iules, les blaniules, les scolopendres, les lithobies, etc.
Amoureux de l’humidité, des zones ombragées, les myriapodes se délectent des sous-sols des maisons ou sous les amas de feuilles et branchages. Ils vivent cachés le jour et sortent la nuit.
Ces animaux ont un caractère utile pour la faune et la flore : ils combattent certains insectes nuisibles et s’inscrivent dans le cycle de la décomposition des végétaux.
En revanche, ils sont eux même des nuisibles pour certaines cultures comme celle de la pomme de terre.
Les myriapodes se forment par embryon dans un œuf. A l’éclosion, le nouveau-né ressemble à l’animal adulte mais avec généralement moins d’anneaux et d’appendices, sauf pour certaines espèces.
Le « mille-pattes » va connaitre plusieurs mues (de huit à douze selon les espèces) avant d’atteindre sa taille adulte et sa maturité sexuelle.
Les myriapodes se nourrissent différemment selon les espèces. Certaines sont carnivores et se délectent d’insectes, d’autres, saprophytes, préfèrent les feuilles mortes et végétaux de préférence humides. Ce sont les détritivores qui participent à la décomposition des végétaux.
Certains myriapodes, dénommés « ravageurs », sont connus pour attaquer les cultures de l’homme et notamment les pommes de terre, les carottes, les betteraves.
Les dégâts peuvent être assez graves et impressionnants : une attaque sur des plants de pomme de terre peut réduire à néant une récolte.
Les espèces de myriapode de types scutigerelles ou blaniules attaquent les racines et les tiges par morsures et rongent littéralement les tubercules.
Ils agrandissent également les cavités créées par les limaces et peuvent entraîner par leur présence des maladies fongiques.
Il est important d’intervenir en amont des plantations en vérifiant régulièrement si le sol à cultiver contient des myriapodes. Il est possible de le savoir en confectionnant des « pièges », c’est-à-dire en découpant par exemple des morceaux de pomme de terre et en les dispersant sous des pots ou des morceaux de bois humides. En contrôlant régulièrement (tous les deux à trois jours), il sera possible de confirmer ou non leur présence.
Il faudra ainsi éliminer ces nuisibles et reconduire ces « pièges ».
Il est primordial de travailler sur des sols débarrassés de résidus trop nombreux, de sécher les composts qui pourraient être utilisé et d’éviter un paillage qui peut s’avérer un repère de prédilection pour les myriapodes.
Il n’y pas de solution idoine et de produits miracles pour les éliminer, si ce n’est de l’huile de coude et une attention particulière. Quelques remèdes de grand-mères toutefois : jus de tabac, vinaigre, savon… Mais des solutions qui restent aléatoires et sans véritable effet avéré.