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Maïs, surveiller les vols de pyrales

En Auvergne et en Ile-de-France, les vols de pyrale ont débuté depuis 10 jours. En région Centre – Val de Loire, la dynamique s’intensifie.

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Les températures chaudes de mai ont permis de rattraper le retard dû au décalage des semis. Le développement des maïs s’est fait très rapidement et le stade 10 feuilles, qui marque le début des forts besoins hydriques, est atteint ou dépassé pour les semis les plus précoces (voir encadré). Les pluies ont été excédentaires depuis le mois d’avril et les déclenchements d’irrigation ne sont pas d’actualité. Localement, les abats d’eau ont parfois été très importants et ont pu localement causer des dégâts notamment lorsqu’ils étaient associés à de la grêle.

La situation sur les pyrales

Selon les informations issues du BSV :

• Dans le Limousin, aucune pyrale n’est détectée pour le moment.

• En Auvergne, les premières captures ont été localisées à l’extrême nord du secteur il y a une dizaine de jours. Depuis, les vols ne se sont pas étendus au-delà de l’Allier.

• Dans le Centre, les premières captures ont été enregistrées depuis 3 semaines au sud de la région (Champagne berrichonne) et les vols se sont nettement intensifiés au cours de la semaine dernière sur l’ensemble du secteur. Actuellement, la situation est comparable à celle observée en 2017 (figure 1).

Figure 1 : nombre moyen de pyrales capturées par piège de mai à septembre selon l’année

Et en Ile-de-France, les captures ont débuté à l’ouest de la région (sud Seine-et-Marne) il y a une dizaine de jours. Depuis, les vols se sont généralisés à l’ensemble de la région, avec un taux moyen de captures de l’ordre de 2 papillons par piège.

Quels moyens de lutte ?

La décision d’intervention est liée au niveau de risque évalué sur la base des dénombrements de larves effectués en parcelle à l’automne. Ceux-ci sont publiés annuellement (consultez les BSV Centre, Ile-de-France et Auvergne).

Ces informations relatives à la dynamique des vols servent essentiellement au positionnement des interventions selon les règles suivantes :
– début de vol : lâcher de trichogrammes qui visent les périodes de pontes (action ovicide).
– approche du pic de vol : positionnement des interventions chimiques (pyréthrinoïdes ou de Coragen) qui visent les jeunes larves au stade baladeur.

Rappelons que, pour le secteur Beauce, la présence avérée de pyrales résistantes aux pyréthrinoïdes limite l’intérêt de recourir à cette famille chimique. On privilégiera les solutions qui font appel à d’autres modes d’action (Coragen, Steward ou Succes 4) ou aux trichogrammes, tout en gardant en mémoire que le recours aux biocontrôles (trichogramme) permet de prévenir l’émergence éventuelle de résistances aux biocides.

Le point climatMalgré le décalage des semis (autour du 20/04) engendré par les conditions pluvieuses du début de printemps, les records de températures enregistrés depuis ont contribué à combler ce retard et totalisent actuellement une avance de 60°C (base 6°C) en moyenne sur la région, soit 4 jours.

Cette situation excédentaire en termes de cumul de températures, associée aux épisodes pluvieux successifs depuis plusieurs semaines, a été bénéfique pour l’avancement des maïs qui atteignent aujourd’hui 10 feuilles, voire 14 pour les plus avancés.

Au niveau des pluies, la situation est, là encore, excédentaire sur l’ensemble de la région (carte 1).

Carte 1 : écarts à la moyenne des pluviométries enregistrées depuis le 20/04/2018 (en mm)

Même si à partir de 10 feuilles, les besoins en eau deviennent importants, en excès, elle peut a contrario être préjudiciable et induire une asphyxie des plantes.

 

Emilie Araou, Yann Flodrops (Arvalis – Institut du végétal)

1 Commentaire(s)

  1. Il n’y a pas que la pyrale…n’oubliez pas l’heliothis et la sésamie, ils font aussi partie des foreurs et contribuent à de gros dégâts..

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