protection mais ravageurs maladies

Protégez vos maïs des ravageurs et des maladies

Ravageurs

Larves, mouches, insectes foreurs, mais aussi corvidés, ils sont nombreux à voir les parcelles de maïs comme leur garde-manger. Face à la réduction des solutions chimiques, il faut redoubler de prévention et d’agronomie pour protéger ses cultures.
En début de cycles, ce sont les attaques de taupins, de géomyzes mais aussi des corvidés qui peuvent mettre à mal les jeunes cultures.

Face aux taupins, de moins en moins de solutions

Les larves de ce coléoptère causent d’importants dégâts. Arvalis estime que des dégâts sur 10 % des pieds entrainent une perte de 5 à 10 q/ha. Le choix de solutions de protection se restreint. La réglementation oblige à incorporer à 4 cm les micro-granulés à base de lambda-cyhalothrine, ce qui limite l’intérêt technique. Les seules solutions qui peuvent être appliquées dans des conditions favorables à l’obtention d’un bon résultat sont celles à base de cyperméthrine, mais leur efficacité n’est pas toujours suffisante.
Attention aux conditions de préparation du sol. Il semble qu’il y ait plus de dégâts dans les sols motteux et soufflés.

Des géomyzes à surveiller à l’ouest

Ces petites mouches posent surtout problème dans l’ouest. Le maïs est sensible à leurs attaques, de la levée jusqu’à ce qu’il ait atteint 4/5 feuilles. Dans les secteurs régulièrement touchés, une protection insecticide est nécessaire. L’an dernier, une dérogation a rendu possible le recours au Lumiposa dans les régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire, un traitement de semences à base de cyantraniliprole. S’il ne l’est pas contre les taupins, ce traitement de semences a également montré son efficacité contre les mouches du semis, ou oscinies.

Des corvidés de plus en plus embêtants

Corbeau freux, corneille noire, choucas des tours… les corvidés causent de plus en plus de dégâts, obligeant souvent à des resemis. C’est entre la levée et le stade 3 feuilles que se concentrent les attaques. Comme il n’y a pas de solutions efficaces à 100 % pour calmer les ardeurs des corvidés. Il faut actionner plusieurs leviers pour limiter les risques. Le premier est de grouper, dans le temps et l’espace, les semis pour diluer les dégâts. Une parcelle isolée a plus de risques de concentrer les attaques. Les parcelles avec une forte activité biologique et beaucoup de macrofaune, comme celles en TCS ou en semis sous couvert, ont plus de chances d’intéresser les corvidés. Mieux vaut éviter de préparer le sol en conditions sèches, ce qui donnerait des sols motteux et soufflés, dans lesquels les corbeaux auront plus de faciliter à trouver les graines. De même, un semis profond puis rappuyé rendra plus difficile la détection des graines. Un semis dans de bonnes conditions de température permettra aux plantules de dépasser rapidement le stade de sensibilité.

Dans les zones à fort risque, il est recommandé d’envisager un traitement de semence avec du Korit 420FS à base de zirame, mais cette protection risque d’être insuffisante en cas de population abondante.

Des stratégies d’esquive sont testées pour détourner les corvidés des plants de maïs. Des plantes compagnes (orge, avoine) peuvent être semées en inter-rang pour détourner les corvidés du maïs. Une fois que les maïs auront dépassé le seuil de sensibilité, les plantes compagnes seront détruites par un passage de bineuse. 

Arvalis a testé la mise en place d’une zone attractive. Cette zone de 500 m² est positionnée près d’un site de nidification pour apporter de la nourriture aux corbeaux et ainsi les détourner des parcelles. Quelques jours avant le semis des parcelles à protéger, cette zone sera ensemencée à la volée avec une forte densité. Puis les graines seront enfouies superficiellement. L’opération peut être à renouveler pendant tout le stade de sensibilité. Ces deux solutions donnent des résultats variables, selon les zones et les années.

En fin de cycle, ce sont les insectes foreurs, pyrales, sésamies et chrysomèles, qui occasionnent des dégâts.

Un biocontrôle efficace contre les pyrales

Selon la pression suivie par les piégeages et les bulletins de santé végétale, il faut commencer la lutte biologique avec des trichogrammes, en posant les capsules dès le début des vols. Ce qui permet de limiter la proportion d’œufs viables. En complément, dans les zones à fort risque, il est recommandé d’appliquer des insecticides foliaires (Coragen ou pyréthrinoïdes), au pic de vol pour viser les œufs et jeunes larves. Une fois que les larves ont pénétré dans la tige, il n’y a plus de solution curative. Dans les parcelles touchées, il faudra broyer finement les résidus après récolte pour détruire les larves.

À l’est, attention aux chrysomèles

Le niveau de risque est très variable selon les régions. C’est souvent à l’est (Alsace, Rhône-Alpes) que des dégâts sont le plus à craindre. Leurs larves vont occasionner des dommages au système racinaire, ce qui augmentera l’exposition de la plante au stress hydrique et à un risque de verse. La surveillance de la présence de chrysomèles doit être réalisée à l’aide de pièges jaunes afin de piloter les interventions selon le risque de chaque parcelle. Si les captures sont comprises entre 0,5 et 5 adultes / piège / jour (soit environ 60 à 630 adultes sur les 6 semaines de suivi) avec 3 pièges chromatiques, une protection insecticide au semis sera nécessaire. En cas de pression, il faut aussi adapter son itinéraire pour favoriser la vigueur racinaire : préparation du sol soignée, semis précoce et apport d’engrais starter. Il est recommandé de ne pas cultiver de maïs dans une parcelle où les captures ont dépassé 5 adultes / piège / jour (soit plus de 630 captures au total pour 3 pièges et 6 semaines de surveillance) l’année précédente. L’arrêt de la monoculture du maïs, au moins une fois tous les quatre ans, reste la meilleure prévention. En effet, les larves ont besoin de consommer des racines de maïs pour accomplir leur développement. En absence de maïs au cours du printemps qui suit les pontes, déposées l’été précédent, la population de chrysomèles sera détruite.

Au sud, attention aux sésamies

Le risque sésamies est essentiellement localisé au sud d’une ligne Vendée / Drôme. Les régions plus au nord sont, pour l’instant, protégées par la sensibilité des sésamies aux températures froides de l’hiver. La lutte est délicate car les papillons déposent leurs œufs dans les gaines des feuilles, où ils sont difficilement accessibles aux produits. Il est recommandé d’intervenir dès les observations de vol de la 1ʳᵉ génération, pour limiter la nuisibilité de la 2ᵉ génération, qui arrivera à un stade limite pour le passage du tracteur. Une seule application d’insecticides peut suffire, mais le fractionnement est en général plus efficace car le vol de la 1ʳᵉ génération est souvent assez étalé. Les traitements efficaces contre les pyrales ont l’avantage d’avoir aussi une action face aux sésamies.

Peu de maladies

Le maïs est généralement peu atteint par des maladies fongiques. Toutefois, des conditions estivales chaudes et humides sont favorables à la croissance de champignons, présents dans l’environnement, via les résidus de culture. Les dégâts des insectes foreurs seront alors des portes d’entrée pour les champignons.

Pour limiter les risques, il faut agir en prévention avec des rotations longues, et une bonne gestion des résidus de récolte pour diminuer le potentiel infectieux ou les possibilités de refuge des vecteurs des maladies comme les insectes foreurs. Selon les risques de sa zone, il faut faire son choix variétal parmi les variétés peu sensibles.

Les nécroses racinaires sont dues au développement de champignons. Elles augmentent le risque de verse. Il n’existe pas de solution curative.

Le charbon commun est une maladie fréquente, mais très peu nuisible. Les spores sont très présentes dans l’environnement. La contamination se fait par des portes d’entrées, comme des blessures causées par des parasites, par la grêle. Le charbon des inflorescences est une maladie plus rare, mais qui peut causer d’importantes pertes de rendement. Le sol est la principale source d’inoculum. Le développement de la maladie est favorisé par les facteurs qui ralentissent la croissance juvénile des plantes, comme une sécheresse précoce ou un sol tassé.

L’helminthosporiose est une maladie fongique endémique dans certaines régions (Alsace, Bretagne, vallée de l’Isère), qui se remarque par des taches en forme de fuseau. La plupart des attaques ont lieu après la floraison et provoquent une forte baisse de l’activité de photosynthèse, donc des pertes de rendement. La lutte passe par le broyage et l’enfouissement des résidus de culture, l’utilisation de variétés peu sensibles en cas de précédent. Dans les zones à risques ou en cas de variété sensible, il faut intervenir dès l’apparition des premières taches, avec un traitement fongicide à base d’azoxystrobine pour juguler la maladie.

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