Choisir la variété la plus pertinente selon le contexte de sa parcelle et ses débouchés est la première pierre d'une marge optimisée.

Hiérarchiser ses critères pour choisir les variétés les plus intéressantes

La rentabilité d’une culture débute par le choix des variétés les plus adaptées. Un choix à faire selon son contexte et ses débouchés.

Une variété bien adaptée, c’est un levier pour optimiser sa marge, produire plus et mieux, maximiser le rendement tout en minimisant les charges de protection. Pour préparer ses futurs semis, il faut constituer le meilleur panel de variétés, les plus adaptées à son contexte pédoclimatique, à son itinéraire technique, à ses débouchés. Pour y arriver, il faudra faire des compromis entre ces différentes attentes et hiérarchiser ses priorités, car il n’y a pas de variété parfaite.

Choisir ses variétés revient à élaborer une stratégie pour réduire les risques, en constituant un panel de variétés pour s’adapter aux spécificités de chaque parcelle et pour répartir les risques climatiques en étalant les dates de semis avec des indices de précocité différents. 

Hiérarchiser ses priorités

Le premier critère de choix reste le rendement, tant au niveau du potentiel que de la régularité. Pour cela, chaque année, les sélectionneurs proposent de nouvelles variétés qui apportent un gain de rendement et des améliorations dans les résistances face aux maladies, permettant de sécuriser le rendement face aux bioagresseurs.

Le choix des variétés doit se faire au sein de la gamme de précocité adaptée à sa région, à son type de sol et sa date de semis. La bonne combinaison « précocité / date de semis » vise à limiter les risques de gel, d’échaudage et de stress hydrique. En semis précoce, une variété tardive à montaison et photosensible diminue fortement les risques de gel d’épi. Pour les régions à sol superficiel, la moitié sud, il faut partir sur des variétés avec une bonne précocité de l’épiaison pour limiter les risques de stress hydrique et thermique en fin de cycle. Dans les sols profonds, les climats plus tempérés, il est possible de choisir des variétés à épiaison plus tardive, ce qui permet d’allonger le cycle, donc d’augmenter le potentiel de production. Dans le cas particulier des semis très tardifs, par exemple derrière betteraves, l’alternativité de la variété, c’est-à-dire son besoin en froid pour acquérir la capacité à épier, est un élément nécessaire de choix.

Pour tenir compte de l’étalement des semis et limiter les risques face aux aléas climatiques, il faut choisir ses variétés sur plusieurs créneaux de précocité.

Le choix doit aussi se faire en fonction de vos débouchés et de leurs exigences. Poids spécifique, teneur en protéines, critères de qualité pour la transformation seront, selon vos cahiers des charges, des exigences dans le choix. Les polyculteurs-éleveurs seront aussi attentifs à la quantité et la qualité de la paille, différentes selon les variétés.

Du sur-mesure à la parcelle

Le choix des variétés sera à affiner selon l’historique de la parcelle. Pour minimiser les pertes de rendements et alléger les charges de protection, il faut valoriser les résistances et choisir des variétés peu sensibles, voire résistantes aux maladies les plus souvent rencontrées. Par exemple, en cas de risque élevé de fusariose, derrière un maïs ou un sorgho grain, il sera utile de privilégier les variétés les plus tolérantes à la maladie. En blé sur blé, il y a plus de risques de piétin échaudage et de piétin verse. Il faut donc miser sur des variétés résistantes au piétin verse, complétées par un traitement des semences contre le piétin échaudage. Si vos cultures subissent fréquemment des dégâts de cécidomyies, il est judicieux de choisir une variété résistante pour éviter un traitement insecticide, qui est toujours difficile à positionner.

Les adventices les plus présentes peuvent aussi influencer le choix des variétés. En cas de forte infestation de ray grass, le choix d’un blé résistant au chlortoluron est impératif.

Pour l’instant, il n’y a pas de variétés qui cumulent toutes les résistances. Pour faire ses choix, il faudra donc hiérarchiser les risques potentiels propres à son contexte pédoclimatique et à son système de culture.

Le choix des variétés pour composer son prochain assolement doit enfin se faire selon ses pratiques. Ainsi, si l’on a pour objectif de réduire son recours aux fongicides, le bon comportement face aux maladies foliaires peut devenir un critère de choix prioritaire.

Semez à la bonne date et à la bonne dose
Le semis doit se faire sur un sol ressuyé. En tenant compte des contraintes météorologiques, il faudra viser le créneau de dates préconisé selon la variété. Si l’on sème plus tôt que préconisé, la culture risque d’être plus exposée aux accidents en sortie d’hiver (gel, excès d’eau). À l’inverse, si l’on sème plus tard, les cultures ont plus de risques de ne pas être assez développées à l’arrivée des premiers gels.
Il est déconseillé de semer tôt des variétés précoces à montaison dans les secteurs où les gelées tardives sont fréquentes, comme de semer tardivement les variétés à cycle long pour éviter le risque d’échaudage.
La date de semis joue aussi sur la densité. En semant précocement, la culture dispose de plus de temps pour taller. Il est donc possible de réduire la densité.
En cas de semis plus tardif, il y a plus de risques de pertes de pieds, la période de tallage est aussi plus courte. Plus on retarde son semis, plus il faut augmenter la densité.
Pour vous aider à calculer la densité de semis, Arvalis propose un outil pour calculer la dose selon la densité visée et le PMG de la variété.

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