Avant l'implantation d'un tournesol, il est opportun de réaliser un faux-semis pour assainir la parcelle de ses adventices.

Bien désherber son tournesol est aussi bénéfique aux cultures suivantes

La date de semis du tournesol laisse la possibilité de faire des faux-semis, donc de réduire le stock grainier. Puis un désherbage bien conduit en culture sécurisera le rendement.

Le tournesol est un atout pour améliorer le contrôle des adventices dans ses parcelles car il offre, du fait de sa date de semis et de son cycle court, de nombreuses opportunités de réaliser des faux-semis, mais aussi parce qu’il permet d’utiliser différents modes d’actions contre les graminées.

Concernant le désherbage préventif en intercultures, il faut programmer des faux-semis en fonction des adventices à combattre : en septembre et en février/mars contre les graminées (ray grass, vulpin, brome), en avril contre la renouée, l’ambroisie, les tournesols sauvages.

En cultures, le désherbage sera décidé selon la flore attendue. Dans les situations simples – rotations longues, pression faible à moyenne – le traitement se fera en prélevée. Il est recommandé de l’appliquer immédiatement après le semis pour profiter de l’humidité qui favorise l’action racinaire des herbicides. Selon les familles d’adventices à combattre, il faudra associer les produits de prélevée.
Dans les conditions plus difficiles, par exemple en présence d’adventices résistances, il vaut mieux travailler en post-levée. Les traitements sont à appliquer avant le stade 4 feuilles du tournesol, car, au-delà, l’efficacité décroche. En cas de fractionnement, par exemple face à l’ambroisie, la 1ʳᵉ application aura lieu au stade 2/3 feuilles puis la 2ᵉ application 8 à 10 jours plus tard.

Bien gérer l’ambroisie

L’ambroisie demande une attention particulière. Déjà parce qu’elle représente un problème de santé publique, du fait de son caractère allergisant. Au niveau agricole, c’est aussi une adventice très nuisible. En tournesol, on estime la perte à 3 q/ha par tranche de 10 ambroisies au m². L’ambroisie est d’autant plus importante à gérer que ses graines restent viables dans le sol au moins 10 ans. De plus, sa période de levée est longue, de mars à septembre, mais quelle que soit la date, les plantes peuvent arriver à maturité. Pour une pleine efficacité, il faut compléter la lutte chimique par des leviers agronomiques, comme l’introduction de cultures d’hiver dans la rotation. Il faut réaliser un faux semis au printemps, quitte à décaler la date de semis pour que l’ambroisie lève et puisse être détruite chimiquement ou mécaniquement. Un binage complétera le désherbage chimique. Durant l’été, le déchaumage aidera à détruire les jeunes ambroisies.

Miser sur la complémentaire phyto/mécanique

Le désherbage mécanique est intéressant pour compléter les programmes herbicides sur flore difficile ou en conditions séchantes. Une action mécanique sera d’autant plus efficace qu’elle interviendra sur des adventices jeunes. La herse étrille s’utilise en début de cycle, à raison de 2 passages en prélevée ou à partir d’une paire de feuilles pour éviter la période de sensibilité du tournesol pointant. Un passage de herse améliore l’efficacité d’un désherbage en prélevée en incorporant les herbicides racinaires comme la pendiméthaline ou le dmta-P. Le binage aidera à nettoyer l’inter-rang. 

Des itinéraires mixtes permettent de réduire la quantité d’herbicide. Il est possible d’appliquer l’herbicide de prélevée uniquement sur le rang, au semis, puis de réaliser 1 ou 2 binages pour nettoyer l’inter-rang.

Le choix variétal

Dans le panel des possibilités de désherbage, sont aussi proposées des variétés tolérantes aux herbicides de post-levée (Clearfield Plus et Express Sun). Ces herbicides sont des inhibiteurs de l’ALS, comme les sulfonylurées, employées contre les graminées. Un usage répété d’un même mode d’action exerce une pression de sélection favorable aux adventices résistantes, comme certains ray grass. Il faut donc réserver les variétés résistantes aux herbicides aux situations avec une flore difficile (xanthium, tournesols sauvages, ambroisie, datura, chardon, liseron des haies). 

Sur les variétés tolérantes aux herbicides, le traitement peut être localisé sur le rang et complété par un binage de l’inter-rang, ce qui permet de diviser par deux la quantité d’herbicide nécessaire.

Lutter contre les tournesols sauvages
Les tournesols sauvages se distinguent des variétés sélectionnées par un port buissonnant, des capitules petites, nombreuses, de couleur violacée. Les tournesols sauvages doivent être éliminées des zones cultivées pour contenir les risques de croisement, réduire le risque de concurrence sur l’eau et les nutriments, mais aussi éviter que leurs graines ne soient moissonnées et ne viennent baisser la qualité de la récolte.
Si vous remarquez pour la première fois des pieds de tournesol sauvage dans une parcelle et qu’ils sont peu nombreux, le plus efficace reste de les arracher à la main avant floraison.
Si des tournesols sauvages apparaissent régulièrement depuis plusieurs années, il est nécessaire de faire un faux semis pour réduire le stock grainier. Il faudra être d’autant plus rigoureux avant l’implantation d’un tournesol pour favoriser un maximum de levée, quitte à décaler le semis au 20/25 avril. Il sera pertinent d’utiliser une variété résistante aux herbicides et de désherber à pleine dose, en veillant à ne laisser aucune zone sans désherbage. Si des pieds sont retrouvés après désherbage, il s’agit peut-être d’un phénomène de résistance, il est recommandé d’appeler son technicien pour faire des tests. Après prélèvement, le désherbage sera complété par un binage afin d’être sûr d’assainir la parcelle des indésirables.

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