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Blé dur, c’est le moment d’évaluer le risque verse

Comme pour le blé tendre, le risque de verse est plutôt limité cette année. A l’approche de la montaison, c’est le moment de l’évaluer pour suivre la stratégie de régulation appropriée.

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En blé dur, la verse provoque des dégâts de rendement variables selon son intensité et surtout sa précocité. Même sans perte de rendement, elle peut nuire à la qualité des grains (augmentation de la moucheture et du mitadinage, dégradation de la qualité sanitaire).

Le blé dur est particulièrement sensible à la verse radiculaire : ses racines adventives, ou racines de tallage, sont orientées de manière verticale, elles sont donc moins efficaces en termes d’ancrage que des racines orientées horizontalement.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser cet accident :
• une densité trop importante. Les essais récemment réalisés dans la région confirment qu’en sol de limon, pour un semis fin octobre, les densités optimales se situent entre 170 et 220 plantes/m² en sortie d’hiver ;
• un semis très précoce ;
• une forte alimentation azotée, notamment précoce ;
• des maladies précoces qui affaiblissent les tiges et le système racinaire comme le piétin-verse ;
• le choix d’une variété sensible (figure 1). Dans les conditions extrêmes de 2016, Anvergur a montré sa sensibilité à la verse par rapport aux autres variétés cultivées.

Attention une variété résistante à la verse physiologique peut verser à cause du piétin-verse. Une variété sensible peut moins verser à plus faible densité.


Figure 1 : classement des variétés de blé dur par rapport à la tolérance à la verse – synthèse pluriannuelle nationale (2007-2016)


La grille pour évaluer son risque verse sur blé tendre est également valable pour le blé dur. Le résultat obtenu permet ainsi d’orienter sa stratégie régulateur.


Tableau 1 : grille de risque verse sur blé dur

Choisir une stratégie adaptée à son risque

Si une irrigation post-floraison est prévue, l’application d’un régulateur de croissance est fortement recommandée.


Tableau 2 : Programmes de régulation sur blé dur

 

Intervenir en conditions d’application optimales

Pour accroître l’efficacité et limiter la phytotoxicité, les applications sont à réaliser sur des cultures en bon état (indemnes de viroses, alimentées correctement en eau et en azote) et, si possible, dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 à 20°C).

Il est nécessaire de tenir compte des conditions climatiques le jour de l’application mais aussi durant les 3 à 5 jours suivants celle-ci.

En 2016, dans certains secteurs, les températures suite aux applications à 1-2 nœuds n’ont pas dépassé 10°C, expliquant les faibles efficacités des produits à base de trinéxapac.

Tableau 3 : Conditions de températures requises pour l’emploi des régulateurs de croissance


Exemple de lecture :
Pour une application de Cycocel C5, il faut que le jour du traitement la température minimale enregistrée soit supérieure à –1°C et qu’elle atteigne au moins +10°C. Dans les 3 jours suivants, une température maxi supérieure à 10°C est favorable.
En cas de mélanges avec d’autres produits, vérifier la compatibilité de votre mélange. Certains antagonismes ont pu s’observer.

 

Edouard Baranger, Michel Bonnefoy, Delphine Bouttet, Agnès Treguier (Arvalis – Institut du végétal)

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