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Sans une agriculture forte, l’économie française ralentit

L’agriculture ne pèse plus que 1,7 % du PIB français mais les fortes baisses de la production agricole de 5,7 % et de l’excédent commercial agroalimentaire de 3 milliards d’euros ont ralenti la reprise de l’économie française. En termes de croissance, la perte représente 0,2 % du PIB.

L’Insee a publié les derniers chiffres de l’économie française pour 2016 en février. Le produit intérieur brut a crû de 1,2 %.

La situation de crise de la ferme France, depuis plus de deux ans, finit par peser sur les comptes de la nation. Pourtant l’agriculture ne représente plus que 1,7 % du PIB national.

Mais la chute de la production agricole de 5,7 % l’an passé a représenté à un déficit de croissance du PIB à 0,15 point. Quant au commerce extérieur, le recul du solde agricole et agroalimentaire dégagé l’an passé 3 milliards d’euros (Mds d’€) a réduit de 0,05 point le taux de croissance du PIB de la France attendu pour 2016.

Ces décimales mises bout à bout, l’économie française n’a crû que de 1,2 % et non pas, comme attendu, de 1,4 %, voire 1,5%.

Les autres années, l’excédent commercial agricole et agroalimentaire équivalait, peu ou prou, à celui des ventes de vins et d’alcool. Mais en 2016, il n’en a rien été! Le premier s’effondre de près d’un tiers (- 3 Mds d’€) tandis que le second bât des records (+11,4 Mds d’€).

Pas d’incidence sur l’emploi

Selon une étude du service de la statistique et de la prospective, 1,4 Mds d’€ de produits agricoles en moins a été vendu en 2016 par rapport à l’année précédente tandis que les importations ont augmenté de 700 millions d’euros. L’excédent commercial en céréales a chuté de 1,8 Mds d’€, soit près de 28 %.

A l’échelle nationale, le déficit commercial de la France a atteint 48 Mds d’€, en progression de 3 Mds d’€ par rapport à 2015. Le ministère de l’économie et des finances explique cette hausse ainsi : « Le déficit commercial s’alourdit de 2,7 Mds d’€, principalement en raison de l’augmentation de 9,3 Mds du déficit manufacturier, hors pétrole raffiné. A l’inverse, la facture énergétique s’allège de 8,3 milliards ».

Mais ce déficit de 2,7 Mds d’€ équivaut peu ou prou à la baisse de l’excédent agricole et agroalimentaire. Certes les économistes ont raison de constater que la France ne profite pas de la croissance retrouvée de l’Union européenne, faute de compétitivité insuffisamment restaurée. Mais l’an passé, l’aggravation du déficit commercial est aussi due à la chute de la production agricole, en volume et comme en valeur !

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces quelques dixièmes de points de croissance en moins et la nouvelle détérioration des chiffres du solde commercial agricole et agroalimentaire n’ont pas pénalisé le marché de l’emploi. Et pour une raison simple ! Lorsque l’agriculture échoue, les agriculteurs ne coulent pas ! Ils se serrent la ceinture pour rester des exploitants agricoles.

Dans d’autres secteurs d’activité, une baisse de 30 % de la production, équivalente à celle dont a été victime la filière céréalière l’en passé, aurait conduit à des faillites en cascade et à des vagues de licenciements!

Aussi, la moindre performance de l’économie française n’a pas freiné le dynamisme retrouvé du marché du travail, avec près de 200.000 créations d’emplois l’an passé! Mais un chiffre insuffisant pour espérer un retour au plein emploi rapidement !
 

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