Le rendement commence à se construire par une variété adaptée et un semis en bonnes conditions.

Variétés et semis… donnez le bon départ à votre tournesol !

C’est dès le départ que se construit le futur rendement. Des variétés bien adaptées, et un semis dans de bonnes conditions de structure de sol et de températures, permettront au tournesol de démarrer son cycle sur de bonnes bases.

Choisir les variétés les plus adaptées au contexte pédoclimatique

Le choix des variétés à implanter est la première étape pour la réussite d’une culture. Le potentiel de rendement comme la richesse en huile restent des critères de choix déterminants.

Il faut aussi faire son choix dans le créneau de précocité le plus adapté. Une variété exprimera d’autant mieux son potentiel de rendement que ses caractéristiques agronomiques, dont la précocité, seront adaptées à la situation de la parcelle et à la date de semis pour récolter un tournesol à maturité avant le retour des pluies automnales. Une précocité adaptée permet aussi de limiter le stress hydrique post-floraison et le développement des maladies en fin de cycle. Pour la moitié nord de la France, il est recommandé de tabler sur des précoces à demi-précoces. Le choix est plus large pour la moitié sud.

My Var, un site pour faciliter le choix variétal
Pour vous aider à choisir les variétés les mieux adaptées à votre contexte pédoclimatique, Terres Inovia a créé Myvar.fr, un outil en ligne recensant toutes les variétés oléiques et linoléiques inscrites, dont les performances sont issues des résultats des essais variétaux et des réseaux d’évaluation post-inscription.
Le site intègre désormais une nouvelle fonctionnalité « mérite agronomique » qui met en avant les variétés les mieux adaptées à un contexte de production, avec une pondération entre les différents critères selon un contexte départemental.

Le choix des variétés à implanter sera aussi guider par leur absence de sensibilité aux maladies les plus rencontrées. À chaque génération, les obtenteurs améliorent le comportement face à 5 problèmes majeurs que sont le mildiou, le sclérotinia sur capitules, le phomopsis, le verticillium et l’orobanche. Ainsi, ils proposent de plus en plus de variétés résistantes ou peu sensibles. 80 % des variétés actuellement disponibles sont résistantes au mildiou et toutes les variétés sont, au minimum, classées peu sensibles au phomopsis. Combiné à de bonnes pratiques agronomiques, un choix variétal judicieux permet de réduire le risque d’attaques. Il faut préciser que le choix variétal est le seul moyen de lutte contre le phomopsis, l’orobanche et le verticillium.

Dans le panel des possibilités, sont aussi proposées des variétés tolérantes aux herbicides de post-levée (Clearfield Plus et Express Sun). Il est important d’en raisonner l’utilisation dans une optique de durabilité. En effet, les herbicides associés aux variétés tolérantes aux herbicides sont des inhibiteurs de l’ALS, comme les sulfonylurées, employées contre les graminées. Un usage répété d’un même mode d’action exerce une pression de sélection favorable aux adventices résistantes, comme certains ray grass. Il faut donc réserver ces variétés aux situations avec une flore difficile (xanthium, tournesols sauvages, ambroisie, datura, chardon, liseron des haies). Sur les flores classiques, les programmes de prélevée sont suffisamment efficaces pour implanter des variétés.

Comprendre les différences de rendement
Pour comprendre pourquoi il y a toujours un écart important entre les rendements obtenus sur les plateformes d’essais et ceux de la Ferme France, Terres Inovia a testé des variétés de différentes générations. « Dans les essais, le potentiel génétique est généralement autour de 50/60 quintaux, alors que la moyenne de production dans les exploitations est plutôt à 20/25 quintaux. Nous voulons comprendre pourquoi afin de déplafonner les rendements », partage Emmanuelle Mestries, ingénieure au service génétique de Terres Inovia.

Une implantation réussie commence par un sol bien structuré

Le tournesol est particulièrement exigeant vis-à-vis de la structure du sol. Tout obstacle, motte ou zone tassée, au développement du pivot, peut faire perdre 5q/ha et dégrader la teneur en huile. Pour un bon développement racinaire, il faut avoir une structure favorable sur les 20 à 30 premiers centimètres du sol, avec une majorité de mottes poreuses et surtout, sans semelle de labour. Quand le sol présente une bonne structuration, il est possible de se contenter d’un travail superficiel sur les 10 premiers centimètres. Sinon, un travail de fissuration sous la zone lissée est nécessaire. Au final, il faut obtenir un lit de semences de qualité avec une majorité de terre fine rappuyée, sans trop de résidus, pour favoriser le contact terre/graine. Les outils à dents non animés sont à privilégier pour préparer ce lit de semences. Pour limiter le tassement, il faut travailler avec un tracteur équipé de roues jumelées ou de pneus basse pression.

La densité de semis doit tenir compte des pertes à la levée, qui peuvent atteindre les 30 % en raison de conditions de semis difficiles, mais aussi des ravageurs, taupins et oiseaux. Par prudence, il faut majorer de 10 à 15 % la dose de semis pour atteindre la densité de levée souhaitée, de 50 à 60 000 plantes levées à l’hectare.

Au niveau timing, le semis se fera sur un sol ressuyé et suffisamment réchauffé (8°C à 5 cm de profondeur) quitte à le retarder de quelques jours. Il est recommandé de semer avec une profondeur de 2 à 3 cm si le sol est frais, entre 4 et 5 cm si le sol est sec en surface. Une levée rapide et régulière est moins exposée aux dégâts d’oiseaux, de limaces et de ravageurs. L’idéale est que la levée soit faite pour le 1er mai, pour limiter les risques que le tournesol manque d’eau à la floraison.

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