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Une sortie d’hiver difficile pour les orges

Actuellement, il existe de fortes suspicions de jaunisse d’orge nanisante dans les orges d’hiver, pouvant entraîner le retournement de certaines parcelles.

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Les vingt premiers jours de mars ont été marqués par un vent d’Est desséchant accompagné de températures matinales gélives et d’alternance jour-nuit proche de 20°.

Suite à ces conditions, de nombreuses parcelles d’orge ont rapidement présenté des signes de jaunissement dont la cause n’est pas systématiquement facile à identifier. Ces symptômes peuvent être en effet liés à des interactions entre des phytotoxicités d’herbicides, une mauvaise valorisation des apports d’azote de début mars, des réactions physiologiques aux températures… voire causés par la mosaïque.

Le plus inquiétant, ce sont les orges dont le jaunissement s’accompagne de disparition de pieds, par taches ou par ronds, qui s’agrandissent (photo n°1). Il s’agit souvent de parcelles semées tôt voire très tôt (dès le 10 septembre), dont certaines avaient été protégées par un traitement de semence insecticide.


Photo n°1 : disparition de pieds, des ronds qui s’agrandissent (13 mars 2015).


Ces symptômes laissent soupçonner la présence de virose de type jaunisse nanisante de l’orge (JNO). Les pieds atteints restent chétifs malgré la présence de nombreuses talles au port ébouriffé (photo n°2).


Photo n°2 : symptômes de JNO sur un pied d’orge d’hiver.


Curieusement, les parcelles concernées sont atteintes, non pas sur quelques zones, mais sur la totalité de leur surface, ce qui laisse supposer que la présence des pucerons a été longue et a amplifié et « homogénéisé » les attaques. Autre interrogation, l’intensité des symptômes n’est pas en rapport avec les comptages de populations de pucerons, qui sont restées faibles et avec des vols actifs peu nombreux.

Des analyses virologiques sont en cours pour préciser les types de virus présents (BYDV –JNO ou WDV-pieds chétifs ou leurs variants).

Il est difficile aujourd’hui d’estimer la surface d’orge d’hiver concernée (5-10 % de la sole ?) par les conséquences d’un automne trop chaud.

Yves MESSMER (ARVALIS – Institut du végétal)

1 Commentaire(s)

  1. Effectivement, l’année semble propice au développement de la JNO. Selon Arvalis, les pertes peuvent atteindre 40 q/ha!
    En situation à risque (semis précoce, aut/hiver doux,…) il est nécessaire d’organiser la lutte: traitement de semences, insecticides mais également la génétique. Les semenciers proposent désormais des variétés Tolérantes à la JNO (Cometa, Atenon, Amistar,…) !

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