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Une offre climatique abondante assure un démarrage rapide des semis de céréales

Dans l’ensemble, les semis de céréales se sont réalisés dans de bonnes conditions. Et le rafraîchissement annoncé en début de semaine prochaine ne devrait pas entraîner de perturbations sur les cultures.

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A la différence des deux dernières années, les implantations de céréales à paille se sont déroulées sans trop de difficulté et sont désormais terminées quasiment partout. Les assolements ont pu être respectés : les orges d’hiver ont été semées dans les périodes préconisées et les blés tendres ont souvent été implantés autour de la date-cible. Seuls les semis de blé dur semblent être légèrement chamboulés, mais pour d’autres raisons : la conjoncture économique favorable et les fenêtres climatiques propices semblent avoir décidé certains producteurs à augmenter finalement leur sole en blé dur.

En parallèle, les semis précoces ont permis aux agriculteurs de mettre fréquemment en œuvre des désherbages d’automne, mais ont exposé les cultures aux ravageurs, très présents cet automne (pucerons le plus souvent, mais aussi localement cicadelles, ainsi que limaces pour les parcelles motteuses).

Des cumuls de températures élevés

Les températures automnales ont jusqu’à maintenant été très clémentes sur l’ensemble du territoire. Sur la période du 10 octobre au 24 novembre, le cumul de températures (base 0°C) est partout supérieur à la moyenne pluriannuelle : en moyenne à peu près 100°Cj, ce qui se traduit par un phyllotherme de plus ! Les zones les plus extrêmes par rapport à cette tendance sont la Bretagne (cumul de température de « seulement » 50 à 75°Cj supérieur à la moyenne) d’une part, et le Sud-Ouest d’autre part (100 à 150°Cj de plus que la moyenne)(voir carte 1). En parallèle, les épisodes de gel sont absents de la quasi-totalité du territoire. Tout ceci concourt à des levées facilitées et à des progressions de stade rapides.


Carte 1: écart à la moyenne pluriannuelle du cumul de températures du 10/10 au 24/11/2014 (valeurs en °Cj, base 0°C)


Au niveau des précipitations, on constate de très forts cumuls dans le couloir Rhodanien, et des conditions plus sèches en région Midi-Pyrénées (voir carte 2). Dans les deux cas, les implantations ou les levées des céréales ont évidemment été perturbées. On peut noter dans les zones les plus sèches (Midi-Pyrénées en particulier), les sols les plus profonds peuvent ne pas être encore rechargés en eau après un précédent tardif (maïs, tournesol).


Carte 2: écart à la moyenne pluriannuelle du cumul de pluies du 10/10 au 24/11/2014 (valeurs en mm)

 

Peu de craintes à avoir avec le refroidissement annoncé en début de semaine

Une baisse des températures est annoncée pour les premiers jours de décembre, avec l’apparition des premières gelées matinales. Si l’on se fie aux prévisions (minimales approchant les -3°C sous abri à l’Est), aucune crainte n’est justifiée vis-à-vis des céréales à paille : les plantes ont dépassé le stade de plus forte sensibilité (coléoptile), et sont en phase de vernalisation, c’est-à-dire en période d’endurcissement progressif au froid. Les gelées très modérées et le scénario de chute progressive des températures ne vont vraisemblablement pas du tout impacter les cultures. Au contraire, un ralentissement du développement des cultures est à souhaiter pour éviter des tallages exubérants et une précocité excessive de la transition florale.

Jean-Charles DESWARTE (ARVALIS – Institut du végétal)

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