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Semis de maïs retardés, quels impacts possibles ?

Commencés timidement après le 10 avril, les semis de maïs ont été plusieurs fois interrompus par la pluie. Si on estime que 50 % des surfaces sont semées, la répartition est très hétérogène selon les secteurs.

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Bien avancés en plaine, les semis ont à peine démarré dans les extrémités sud et nord de la région. Le point sur la situation et les conséquences possibles sur la suite.

Satisfaire un cycle complet de végétation

Habitués à semer mi-avril, voire plus tôt, depuis plusieurs années, nous rangeons généralement les semoirs avant la fin du mois. Ce ne sera pas le cas en 2016. Pourtant, il n’y a rien d’exceptionnel à mettre les graines en terres début mai, surtout dans les secteurs froids et humides. Le souci pourrait venir du fait que les variétés choisies sont de plus en plus tardives. Elles ont un cycle de culture plus long (illustré par un besoin en températures base 6-30) et ont de ce fait, plus de mal à arriver à maturité en bonnes conditions, sans souci sanitaire (tenue de tige et qualité des grains).

Situation actuelle défavorable mais pas désespérée

La descente d’air polaire de ces jours-ci s’accompagne de précipitations, sous forme de giboulées, quelquefois neigeuses, sur tous les secteurs de l’est de la France. S’il n’est pas possible de passer entre les gouttes durant les deux semaines à venir, la situation prévisionnelle au 10 mai mérite d’être étudiée.

Le tableau ci-dessous présente pour diverses situations (lieu – variété – climat à venir), les possibilités pour la plante d’effectuer un cycle complet et d’arriver à 32 % d’humidité du grain en bonnes conditions.

Tableau 1 : dates de récolte prévisionnelle de maïs grain à 32 % d’humidité pour un semis du 10 mai 2016
 

Pas de problème dans la majorité des situations

Si l’on voit beaucoup de cases vertes dans le tableau, cela signifie qu’au 10 mai, la majorité des situations ne devrait pas poser de problème. Les plantes effectueront leur cycle complet avant le 1er novembre quelque soit le climat à venir. Les cases oranges signalent les situations plus difficiles. Elles sont le plus souvent le fait d’un climat à venir défavorable, comme cela a pu être observé quatre fois depuis 1996 (soit 2 années sur 10). La prudence nous dicte d’essayer de semer des variétés plus précoces. Enfin, les cases rouges indiquent des situations trop risquées pour être tentées. Il faut impérativement changer de groupe de précocité.

Si le climat des prochains jours change dans le bon sens, cet article de fin avril sera bien sûr inadapté à la situation au 10 mai. Mais comme changer de variété ne se fait pas du jour au lendemain, il vaut mieux prendre ses précautions et envisager cette situation extrême.

 

Didier Lasserre (Arvalis – Institut du végétal)

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