En 2023 et 2024, la baisse des prix des intrants n’a pas suffi pour compenser les importantes hausses observées les deux années précédentes. Selon une étude d’Agreste, les prix des intrants restent supérieurs de 15,7 % à leurs niveaux de 2021 alors que les cours des céréales sont bien inférieurs aux années passées.
Dans les exploitations d’élevage, les prix des matières premières utilisées se sont aussi repliés de 14,1 % en 2024 après 10,1 % en 2023 dans le sillage, entre autres, des cours des céréales. Mais en fin d’année, l’indice des prix Ipampa, en repli de 10,45 %, achève l’année quelque 20 points supérieurs à 2021, compensée de façon inégale par les prix à la production. Mais l’indice des prix des matières premières de l’alimentation animale est entre temps revenu à son niveau de 2021.
Dans les élevages bovins viande et bovins lait, les prix à la production ont été supérieurs, à partir du printemps dernier, aux prix de compensation du coût de l’aliment (le prix de compensation est le prix nécessaire pour compenser le prix de l’aliment consommé).
En productions porcine et avicole, beaucoup plus spéculatives, la baisse des prix des aliments n’a pas toujours été compensée par des prix de vente plus élevés.
« Depuis l’été 2024, la diminution importante du prix du porc à la production à partir de juillet 2024 maintient celui-ci au dessous du prix de compensation du coût de l’aliment avant une convergence entre prix de production et prix de compensation », mentionne Agreste.
Mais pour le poulet, la situation est plus compliquée
« Alors qu’entre juin 2022 et juillet 2023 l’évolution du prix à la production du poulet compensait celle du coût de l’aliment, la situation s’inverse depuis août 2023, maintenant durablement le prix de production en-dessous du prix théorique de compensation du coût de l’aliment », souligne Agreste.
Ces deux dernières années, les baisses des prix des engrais, des produits de protection des plantes et de l’énergie ont profité à toutes les exploitations agricoles. Mais les prix des engrais étaient, à la fin de l’année, supérieurs de 8,4 % à 2021. Ils avaient pourtant diminué de 17 ,4 % en 2024 et de 25,5 % l’année précédente.
Les engrais potassiques sont les plus chers (+18,1 % en 2024 versus 2021) malgré leur repli de 29,4 % en un an, selon Agretse. Ceux des phosphates sont aussi supérieurs à 2021 bien qu’en recul de 11,4 % sur un an.
La diminution bien des prix des carburants (-10,4 %) est en partie compensée par celle de l’électricité (+15,7 %) du fait de la levée progressive du bouclier tarifaire mis en place durant l’hiver 2023. Les prix des produits de protection des plantes ont fléchi de 1,9 %
Les prix des biens d’investissement ont peu fléchi en 2024 (-0,7 %).
Les postes de charges en hausse l’an dernier étaient les plants de semences de pommes de terre, (+ 8.0 %) en raison de la pénurie. Mais les semences de blé tendre et d’orge se sont repliées de 1,9 % et de 2,9 %.