En combinant les espèces, on maximise les bénéfices de son couvert.

Renforcer son approche agronomique

Pour pleinement réussir son choix de travailler en TCS, il faut miser sur le matériel adapté mais surtout gérer au mieux ses rotations en raisonnant ensemble cultures de vente et couverts.

Bien plus qu’un changement de matériel, le choix de Techniques Culturales Simplifiées demande de renforcer l’approche agronomique de son système. Sans le labour pour remettre à blanc, chaque année, ses parcelles, il faut que ses itinéraires culturaux soient suffisamment robustes pour améliorer le fonctionnement du sol et donner aux cultures la capacité de produire, sans être entravées par les adventices ou les ravageurs.

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Les TCS sont utilisables dans la plupart des systèmes de cultures. Seules quelques cultures, par exemple les pommes de terre, ne s’y prêtent pas.

La première différence avec une conduite plus conventionnelle réside dans l’allongement et la diversification des rotations. Cet allongement permet de jouer pleinement sur la complémentarité entre cultures, de faire explorer le sol par différentes formes de racines et de casser les cycles des adventices et des ravageurs. Il faut néanmoins respecter quelques règles d’enchaînement. Par exemple, en évitant d’implanter deux légumineuses à la suite afin de limiter les risques de sur-fertilisation, ou deux céréales à la suite pour limiter le retour d’adventices spécifiques.

Il peut être judicieux d’incorporer des prairies dans sa rotation. Dans les systèmes de polyculture-élevage conduits sans labour, les prairies ont un rôle clé pour limiter le salissement et améliorer structure et teneur en matière organique. Les meilleures fenêtres d’implantation sont souvent en fin d’été, après une céréale, pour une première valorisation au printemps suivant. Un travail superficiel sera fait, avec un déchaumeur à disque ou un cultivateur. Avant un épisode pluvieux, un faux semis sera réalisé par un passage de vibroculteur. Selon l’état de salissement de la parcelle, il faudra répéter l’opération. En semis direct, il faut privilégier des espèces à installation rapide comme le ray grass italien, afin de réduire la concurrence avec la culture déjà en place.

Réussir son désherbage

La gestion des adventices est souvent citée comme le point délicat dans les TCS. Sans labour, il faut éviter de laisser les mauvaises herbes prendre le dessus. Il faut donc agir avant même le semis. Un faux semis permettra de lever les adventices, puis de les détruire, de façon mécanique ou avec un désherbant systémique.

Le rôle clé des couverts

Pour éviter le développement des adventices, il faut aussi jouer avec les couverts et leur capacité d’étouffement. Ce n’est pas le seul atout des couverts. Ils aident à structurer le sol, à l’enrichir en matière organique, à réduire les risques d’érosions et de pertes d’éléments minéraux. Il existe plus de 40 espèces de couverts différents, chacune avec ses intérêts agronomiques. Le choix de ou des espèces qui composeront son couvert se fait en intégrant le contexte pédoclimatique et l’historique de chaque parcelle, les services attendus par le couvert (un effet racine pour améliorer la structure du sol, un apport de matière organique, une valorisation en CIVE…). Il faut bien sûr tenir compte de la date de semis possible et du mode de destruction envisagé. Le choix du couvert doit s’intégrer dans sa rotation. En effet, pour les couverts comme les cultures, il vaut mieux alterner les familles pour casser les cycles des ravageurs et des maladies. Donc, pas de moutarde avant un colza, ni de mélange contenant de l’avoine, du ray grass, du seigle avant un blé ou une orge. Le couvert doit avoir le temps de se développer suffisamment, non seulement, pour en tirer les pleins bénéfices, mais aussi, paradoxalement, pour qu’il soit plus facile à détruire. Il y aura donc moins de choix pour les semis tardifs. Pour des semis après début septembre, il faut miser sur des espèces d’hiver, comme le seigle ou la féverole d’hiver. Sont aussi possibles les semis sous couverts pour les maïs, par exemple avec du trèfle ou de la luzerne. Pour un maximum de bénéfices, un couvert peut être d’un mélange d’espèces complémentaires. Cela donne une meilleure assurance de couverture avec plus de biomasse produite, un meilleur étouffement des adventices. Les différents types de racines se compléteront pour une action plus efficace sur la structure du sol. On peut aussi jouer sur la synergie entre légumineuses et graminées, par exemple avec un mélange moutarde, radis, lin, vesce et tournesol.

Pour que ses couverts jouent pleinement tous leurs rôles, il faut leur accorder de l’attention, les implanter au bon moment pour produire un maximum de biomasse, les détruire aussi au bon moment pour maximiser leurs intérêts et ne pas pénaliser la culture suivante. Pour les couverts d’été, autant semer le plus tôt possible pour bénéficier de l’humidité résiduelle. 

Un couvert bien développé sera facile à détruire et aura bien joué son rôle d’étouffe-adventices. Sa destruction permet de semer sur une parcelle propre et d’enrichir le sol en azote, grâce à sa décomposition. Pour que le couvert ne pénalise pas la culture suivante, il faut le détruire suffisamment tôt avant le semis et toujours avant la montée en graines.

Pour détruire un couvert, plusieurs techniques sont envisageables. La première, chimique, passe par l’application d’un herbicide total. Le plus utilisé reste le glyphosate. Mais attention aux restrictions d’usage, de plus en plus fortes. Dans les zones continentales, on peut miser sur des espèces gélives avant les cultures de printemps. Après un épisode de gelée, il suffira d’un passage de rouleau pour les détruire, sans risque de tasser le sol. Restent les solutions mécaniques. Un passage de rouleau destructeur fait plier la végétation pour qu’elle se dévitalise. Il est également possible d’utiliser un rouleau HR permettant d’accentuer la décomposition du couvert, en augmentant la lacération des végétaux, notamment lors d’hiver doux, ou dans le cas d’un couvert peu développé.

Avec un déchaumeur, on peut faire d’une pierre deux coups, en détruisant le couvert et en préparant le lit de semence. Quand il y a des problèmes de vivaces à régler, il faut envisager un outil de type scalpeur plutôt qu’un outil à disques.

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