Maladie foliaire de la betterave sucrière, la ramulariose touche sévèrement les récoltes du quart nord de la France et l’ensemble de la Belgique. Mais elle est également présente dans toutes les régions de l’Hexagone qui cultivent la betterave à sucre.
Le Ramularia beticola est un champignon de la famille des deutéromycètes qui se propage par l’effet de spores. Ces derniers qui ont généralement hiverné dans les résidus de culture. Et avec le retour des nouvelles cultures et des conditions météos favorables au développement de la maladie, la ramulariose sort de son hibernation pour reprendre son œuvre.
Cette infection peut s’avérer dévastatrice pour la qualité en sucre de tout ou partie d’une parcelle. Une betterave devant recomposer son système foliaire une seconde fois perdra inexorablement en qualité sucrière, pour un rendement qualitatif de moins 10 ou moins 15 %. Elle sera également réduite en taille de racine.
Les feuilles de la betterave sont envahies par des tâches à la rondeur irrégulière et d’inégales dimensions. Le cœur de ces auréoles est jaune, le cerclage plus foncé.
Lorsque la maladie progresse, ces parties tachées s’assèchent et la feuille se déchire et meurt.
La ramulariose peut être confondue avec la cercosporiose, même si les régions d’infestations ne sont pas tout à fait les mêmes : les tâches de la ramulariose sont plus grandes et plus irrégulières.
Autre différence pouvant aider à discerner l’une et l’autre des maladies : la ramulariose se développe dans des températures relativement basses par rapport à la cercosporiose.
Premier cas fatal à la betterave : si la parcelle a déjà été infectée et que les rotations sont courtes, le développement d’un nouveau fléau sera quasi systématique.
C’est principalement entre aout et octobre que l’épidémie gagne du terrain, surtout quand les températures se rafraîchissent et que l’humidité devient prononcée. Un cycle de dix huit jours consécutifs à une température comprise entre 16 et 20° et un taux d’humidité constant de plus de 95 % constitue des conditions optimales à la prolifération.
Les spores peuvent être dispersés sur de très longues distances par l’effet du vent, ou de plante à plante par les rebonds et éclaboussures de l’eau de pluie.
Présence accrue de fin juillet à octobre.
D’un point de vue agronomique, le traitement préventif le plus efficace sera d’éliminer au mieux les précédents résidus de cultures, par broyage ou enfouissement, ce qui éliminera un maximum de champignons et empêchera leur hivernage.
Autres points préventifs : des rotations de culture plus longues, la plantation de variétés de betteraves plus résistantes à la maladie.
D’un point de vue phytosanitaire, l’application d’un fongicide peut se faire par seuils de traitement (en juillet 5 % des feuilles avec symptômes, en août 20 % des feuilles avec symptômes) et uniquement par pulvérisation de contact.
Il est essentiel, comme pour toutes les cultures, d’assurer une surveillance régulière sur la parcelle in situ. Il est important de détailler l’aspect des feuilles.
Les abonnements à des bulletins régionaux d’organismes de surveillance agricole sont également fortement conseillé.