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Cercosporiose de la betterave, comment la repérer et la combattre ?

Maladie fongique sévère attaquant les feuilles de la betterave, la cercosporiose peut entraîner des dessèchements graves sur les plantes, réduisant considérablement la récolte (jusqu’à 30 %) mais aussi la qualité du produit, notamment par la perte en sucre.

Qu’est-ce que la cercosporiose de la betterave ?

Avec la rouille, l’oïdium, la ramulariose, la betterave n’était déjà pas épargnée par les maladies.

Voir : Toutes les maladies de la betterave

Mais il faut y ajouter la cercosporiose, peut-être la plus ancestrale de toutes qui fait un retour fracassant ces dernières années. Et avec ce suffixe de « sporiose », difficile de ne pas imaginer ici la présence de spores et donc, de champignons. Celui-là se nomme Cercospora beticola. Il développe sa contamination par le biais des feuilles de la betterave. La maladie se propage ensuite à toute la parcelle avec la complicité des éléments.

Il existe aussi une cercosporiose dite noire, qui pour sa part touche les… bananiers. 

Quels sont les symptômes de la cercosporiose de la betterave ?

Au début, ce sont les spores en germination qui engendrent des tâches de faibles circonférences sur les feuilles. Ces dernières sont plutôt grisonnantes et bardées d’un tour rougeâtre ou brunâtre.

Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, les zones touchées par l’infection se multiplient, la couleur du mal se noircit. L’étape suivante après nécroses sera un desséchement quasi-total.

L’intégralité de la botte peut donc se trouver anéantie par la cercosporiose.

Parfois, la plante réagit en mettant au jour un nouveau bouquet, qui pourra lui aussi infecté. Cette nouvelle pousse impacte directement la teneur en sucre et le poids du légume.

Quels sont les facteurs favorables au développement de la cercosporiose de la betterave ?

Lorsque la météo présente une combinaison de chaleur et d’humidité, elle génère un développement plus rapide des champignons. Une série de journées à forte pluviométrie (+ de 80) conjuguée à des températures dépassant aisément les 20° constituent un terreau propice à la prolifération. Grosso modo, un été pluvieux sera catastrophique.

La cercosporiose dispose également d’une fâcheuse tendance à se développer plus facilement sur des terres où la culture de la betterave est trop régulière. Les champignons survivent aisément dans les déchets des précédentes cultures, voire même sur les graines.

Enfin, les cultures irriguées sont également favorables à une prolifération.

Période de présence de la cercosporiose de la betterave ?

La période de présence de la cercosporiose va dépendre de la période de production de la betterave, qui ne sera pas tout à fait la même suivant que la parcelle accueille des betteraves destinées à la vente en primeurs, à celle en saison ou pour des produits destinés à la conservation. La date de semi sera différente.

Aussi, c’est en se référant au cycle de la betterave, qui s’étale entre 120 et 160 jours, qu’il faudra juger : c’est généralement entre la croissance végétative et le début de la tubérisation et du développement de la racine que la cercosporiose apparaît.

Les solutions pour soigner la cercosporiose de la betterave ?

D’un point de vue agronomique, il est déjà primordial de veiller à supprimer les résidus de culture. Il est également souhaitable de limiter les rotations à 4 années minimum, voire 5 à 7 ans conseillés. Il est également bon de varier : une céréale à paille est par exemple un bon précédent pour une culture de la betterave.

D’un point de vue phytosanitaire, il est possible de pulvériser des fongicides, dans les régions où les étés sont chauds. Mais il est important de choisir les produits adaptés, et de les appliquer consciencieusement en fonction des seuils conseillés.

Méthode d’observation de la cercosporiose de la betterave 

L’observation in situ est efficace, mais celle-ci doit être régulière.

Il existe des réseaux spécialisés dans l’observation des cultures de la betterave, qui informent régulièrement de la présence ou des risques de contaminations.

Il est également envisageable d’anticiper via laboratoire : il est désormais possible de détecter les maladies foliaires par imagerie. L’infection est ainsi décelée bien en amont, offrant même l’option de simuler son évolution.

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