cover blank wikiagri

Quelles origines pour répondre à la demande des meuniers brésiliens ?

Entre la hausse des prix du blé sur le marché intérieur et la baisse de la consommation de farine dans le pays, les meuniers brésiliens font actuellement face à un contexte peu encourageant. La production locale estimée en baisse les pousse à augmenter leurs importations pour la campagne en cours.

–stop–

Une qualité peu satisfaisante pour la meunerie brésilienne

Les intenses précipitations survenues dans la région du rio Grande do Sul ont fortement dégradé la production de blé au Brésil. Ainsi, en raison d’une qualité très en-deçà des exigences de la meunerie brésilienne, les blés brésiliens ont été vendus à l’export et ont trouvé preneur notamment chez les pays du sud-est asiatique, très acheteurs de blé fourrager.

En décembre 2015, le Brésil a ainsi exporté 337 kt de blé vers la Thaïlande, le Vietnam et les Philippines, contre 197 kt en décembre 2014.

Le pays devrait augmenter ses importations de blé

Malgré la baisse de la consommation intérieure, le Brésil devra importer davantage de blé en 2015/16, à hauteur de 6,2 Mt selon les privés, par rapport à la campagne passée. Actuellement, la meunerie brésilienne est couverte jusqu’en mars. Les meuniers jonglent entre la hausse des frais de stockage, les incitant à acheter le plus tard possible et le contexte haussier du marché intérieur (dévaluation du réal brésilien), poussant les meuniers à se couvrir au plus vite.

Tableau 1 : bilan du blé brésilien selon la CONAB et les privés au 21/01/2015, en millions de tonnes


Figure 1 : importations mensuelles de blé par le Brésil, en milliers de tonnes


Pour le moment, il semblerait que les meuniers attendent le mois de mars pour se porter à nouveau aux achats.

Quelles origines fourniront les moulins au Brésil ?

Depuis le début de la campagne (01/08/2015), le Paraguay est de loin l’origine la plus compétitive avec un prix FOB en décembre 2015 de 170 $/t contre 223 et 203 pour les origines argentine et uruguayenne, respectivement.

Le Paraguay a déjà exporté plus de la moitié de son solde exportable (400 kt). L’Uruguay présente des blés jugés trop faiblement protéinés par la meunerie brésilienne.

Le Brésil compte sur les argentins pour approvisionner son industrie de première transformation. Néanmoins, une question se pose, celle de la capacité à pouvoir fournir 4,4 Mt comme il est prévu actuellement par les douanes (figure 2), l’Argentine ne présentant pas sa meilleure qualité cette année.


Figure 2 : prévision des importations de blé par le Brésil (01/08/2015), en milliers de tonnes

Le Brésil pourrait alors se reporter sur le blé américain, qui pourrait bénéficier de cette aubaine pour renforcer ses parts de marché. Autant de blé US que l’on ne retrouvera pas sur d’autres destinations. A suivre…

Aurélie JARLEGANT (France Export Céréales)

Article Précédent
Article Suivant