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Observation difficile des pucerons d’automne

Actuellement le repérage des pucerons est particulièrement délicat car la pluie perturbe leur activité. Des seuils de risques ont été établis pour notre région, en tenant compte du stade de la céréale.

Débusquer le puceron : tout un art

A la différence des cicadelles, ces insectes possèdent un instinct de refuge et une fois installés sur une parcelle ils peuvent s’abriter dans le cornet des céréales, voire sous le niveau du sol si ce dernier est motteux ou creux. Ils ne sont donc pas toujours visibles sur feuilles.

La période idéale pour observer les pucerons se situe entre 13h et 15h. De façon plus précise, mieux vaut des températures supérieures à 10°C en journée, sans gel nocturne, un temps ensoleillé et un végétal sec. A l’inverse, les conditions les plus défavorables sont des températures inférieures à 5°C, avec gel nocturne, un ciel couvert, de la rosée, avant 9h.

Pour confirmer un diagnostic, prélever 20 pieds : le prélèvement doit être délicat, sans secousses avec la terre autour des racines ; puis les placer dans un sac plastique transparent. Mis près d’une source de chaleur, les pucerons cachés seront très rapidement visibles à la surface du sac.

Faut-il traiter ?

La sensibilité des plantes aux viroses est maximale autour des stades jeunes (1 feuille) puis elle diminue. C’est pourquoi le seuil généralement admis de 10 % de plantes porteuses a été affiné en Lorraine, selon le stade de la céréale :
– 5 % de pieds porteurs d’au moins 1 puceron au stade 1 feuille
– 10 % à 2 feuilles
– 20 % à 3 feuilles.

Au-delà de ces seuils d’infestation primaires à un instant donné pour un stade donné, il faut rester vigilant sur le temps de présence active (observation d’ailés couplée à un développement de colonies) de ces pucerons sur les parcelles, qui ne doit pas être toléré au-delà de 10 jours.

Actuellement, les températures restent douces et favorables au maintien des pucerons sur une parcelle (les pucerons volent à partir de 10°C mais se multiplient dès 5°C). Cependant et pour les mêmes raisons climatiques, la pousse des céréales est active : c’est un point positif car au-delà du stade 3 feuilles, les céréales sont nettement moins sensibles et les attaques tardives, moins préjudiciables.

Pascaline PIERSON (ARVALIS – Institut du végétal)

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