La nouvelle Typhon en 21 000 l, présentée ici avec une rampe à pendillard et le tracteur Valtra qui effectuera le démo-tour.

Mauguin présente la nouvelle Typhon en action

Mauguin-Citagri entame un démo-tour avec sa nouvelle tonne à lisier Typhon, dont le bras de pompage est situé à l’avant. Le constructeur assure que cet équipement permet d’optimiser les phases de chargement de la tonne.

À l’occasion du lancement du démo-tour de la nouvelle tonne à lisier Typhon, l’entreprise Mauguin-Citagri avait convié la presse sur son site mayennais de Saint Berthevin. Si l’équipement avait déjà été exposé au SIMA, le constructeur le présentait cette fois en fonctionnement au sein du lycée agricole voisin. « L’objectif de cette machine est de se positionner sur le marché des automoteurs d’épandage avec un débit de chantier important, tout en limitant le tassement du sol » attaque d’emblée Gilles Guillerme, responsable commercial de l’entreprise. Destinée principalement aux entreprises de travaux agricoles, la nouvelle gamme est déclinée en 21 000 l et 28 000 l par le constructeur. Elle conserve le principe d’une tonne sans compresseur des précédents modèles Typhon.

Un bras positionné à l’avant

L’une des grandes nouveautés de cette nouvelle version de la tonne à lisier Typhon, c’est le positionnement du bras de pompage à l’avant de la cuve. « Avec une approche en biais, cette configuration permet de charger la tonne directement dans une citerne de transport sans replier la rampe » explique Gilles Guillerme. L’objectif affiché est de gagner en débit de chantier en réduisant au maximum la durée des phases de chargement. Le bras à trois articulations, au lieu de deux dans la version précédente de la Typhon, est également conçu dans ce but. D’une longueur de 7,80 m, il permet d’enjamber facilement un talus pour atteindre la citerne de transport restée sur la route.

Dans le cas d’un chargement directement dans la fosse à lisier, le bras peut descendre jusqu’à 4,80 m sous le niveau du sol, toujours grâce à cette articulation en trois sections. Gilles Guillerme évoque également d’autres avantages de ce nouveau positionnement du bras à l’avant. « Quand il était positionné à l’arrière, il avait tendance à lever légèrement la flèche. À l’avant, il offre l’avantage de supprimer toute gêne vis-à-vis de la rampe à patin » précise-t-il. La nouvelle conception du bras de pompage garde néanmoins la hauteur de la tonne hors-tout à 4,10 m afin d’assurer son passage dans tous types de situations.

L'usine Mauguin compte huit postes de montage. L'entreprise espère y voir passer une dizaine de Typhon dans sa nouvelle version dès l'an prochain.
L’usine Mauguin compte huit postes de montage. L’entreprise espère y voir passer une dizaine de Typhon dans sa nouvelle version dès l’an prochain. © TL

Des tonnes de plus en plus sophistiquées

Depuis sa reprise par le groupe plasturgique LFP en 2006, l’entreprise Mauguin-Citagri poursuit un développement économique important. Et la nouvelle réglementation qui entrera en vigueur en 2025, interdisant l’épandage par buse à palette, a encore accéléré la dynamique dernièrement. « En 2022, nous avons dû stopper les ventes pendant 3 mois. Nous vendions des machines à échéance un an, alors que nous ne connaissions pas le prix des matériaux » se souvient Gilles Guillerme. 

Concrètement, le chiffre d’affaires a bondi de 2,7 millions d’euros (M€) en 2007 à 14 000 M€ en 2022. Pour autant, le nombre de tonnes vendues reste à un niveau équivalent, autour de 130 machines par an. C’est la montée en gamme et l’équipement de plus en plus sophistiqué des produits au catalogue Mauguin qui explique ce différentiel. « En 2007, une tonne valait en moyenne 27 000 €. Aujourd’hui, ce chiffre s’établit à 100 000 € » confirme Gilles Guillerme.

En 15 ans, Mauguin-Citagri a vu son catalogue monter en gamme. © TL
En 15 ans, Mauguin-Citagri a vu son catalogue monter en gamme. © TL

Optimiser le remplissage

Toujours dans l’optique de réduire le temps de remplissage, la nouvelle tonne Typhon garde les standards de remplissage de la gamme sortie en 2019. « Le temps nécessaire au remplissage se situe entre 2,15 m et 2,30 m » assure Gilles Guillerme. La capacité de 28 000 l pour le plus grand modèle n’est pas choisie au hasard, puisqu’elle correspond à la capacité d’une citerne de transport. L’objectif est d’assurer une phase de chargement en 3 min maximum.

Si elle fonctionne sans compresseur pour le chargement et la vidange, la Typhon possède néanmoins un compresseur dans le bras de pompage afin d’effectuer le vide pour amorcer le chargement. Lorsqu’il détecte l’arrivée du fluide, le bras stoppe le compresseur et la turbine prend le relai. Dans le cas d’un chargement immergé comme c’est le cas dans une fosse à lisier, ce système de vide n’est pas nécessaire. En recréant le vide après le chantier, ce compresseur permet également de bloquer le fluide dans la cuve et d’éviter les écoulements sur la chaussée.

Le nouveau bras de pompage offre également la possibilité à la tonne d’être utilisée pour réaliser du transfert. Pour ce faire, la turbine de vidange est alors dérivée vers le bras.

Le bras peut être utilisé pour charger la tonne, comme pour la vidanger.
Le bras peut être utilisé pour charger la tonne, comme pour la vidanger. © TL

Des systèmes d’épandages divers

Pour équiper le relevage arrière de la gamme Typhon, Mauguin-Citagri propose différents types d’équipements : les pendillards, les rampes à patins, les enfouisseurs à dents ou à disques, et les déchaumeurs. Jusqu’à 18 m, les pendillards sont conçus en interne. Ce sera aussi bientôt le cas pour les 24 m. En 27 m, 28 m et 30 m, c’est Vogelsang qui fournit les équipements. Mauguin-Citagri produit par ailleurs les enfouisseurs à dents et à disques. Les rampes à patins qui seront bientôt proposées jusqu’en 24 m sont fabriquées par Bomech. « Un équipement de 24 m représente un poids de 4,5 t. Cela devient très technique pour concevoir le relevage arrière » reconnaît Gilles Guillerme. Les déchaumeurs en largeur maximum de 6 m sont, eux, fournis par le constructeur polonais Mandam. Les enfouisseurs pour pâture proviennent de chez Vredo.

Une gamme VF chez Nokian

Pour son démo-tour, Mauguin-Citagri s’associe à Nokian, l’un de ses principaux fournisseurs de pneumatiques. À cette occasion, la marque finlandaise haut de gamme présente sa nouvelle génération de pneu VF qui devrait être mise sur le marché en novembre prochain. Cette gamme de produits s’adresse tout particulièrement à des utilisateurs qui roulent beaucoup, à l’image des ETA ou des Cuma. Pour les tracteurs, la gamme de pneu VF s’intitule Soil King, alors que pour les citernes de grandes dimensions, elle est baptisée Float King. Nokian Tyres explique se démarquer du marché avec un étalement dans la longueur et la largeur, là où les autres fournisseurs travaillent essentiellement dans la longueur. Concrètement, c’est la gomme qui différencie la gamme VF des autres produits Nokian. Pour la carcasse, ces nouveaux pneus héritent de la technologie à double lattes métalliques de la marque finlandaise. Selon des tests comparatifs menés par la DLG sur les gammes VF, et présentés par le constructeur lors de la journée chez Mauguin-Citagri, les pneus Soil King destinés aux tracteurs de fortes puissances consomment 8% de moins que les gammes des autres constructeurs aux champs. En transport, l’économie est moindre, mais s’élève tout de même entre 3 et 5%.

Pour le démo-tour, la nouvelle gamme de pneumatique Soil King de Nokian Tyres est équipée en télégonflage. © TL
Pour le démo-tour, la nouvelle gamme de pneumatique Soil King de Nokian Tyres est équipée en télégonflage. © TL

 

Timothée Legrand 

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