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Maïs, sensibilité au déficit hydrique maximum à la floraison

La plupart des maïs a aujourd’hui dépassé le stade 12 feuilles. Au-delà de ce stade, la sensibilité au stress hydrique s’accroît et la sécheresse devient pénalisante. Lorsque l’irrigation est possible, donner la priorité aux parcelles arrivant à floraison.

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Premier symptôme de la sécheresse : des parcelles avec les feuilles enroulées

Le phénomène d’enroulement des feuilles est fréquemment observé lorsque la disponibilité en eau devient limitante. Il est amplifié par les pics thermiques. Cela est assez spectaculaire, mais constitue une protection pour la plante. Les stomates se ferment, ce qui permet de limiter l’évaporation. Toutefois, la photosynthèse est alors réduite et le fonctionnement de la plante ralenti. A ce jour, le phénomène n’est pas irréversible mais si le stress persiste, compte-tenu de l’état des réserves en eau des sols (voir les graphiques ci-après), le potentiel sera alors affecté.

Une période très sensible, la floraison

La période de forte sensibilité au stress hydrique démarre vers le stade 15 feuilles. Juste avant l’émergence de la panicule mâle, l’excès thermique associé au déficit hydrique va affecter la formation du nombre d’ovules dans le futur épi. Le nombre de couronnes, qui évolue jusqu’à la floraison, peut être réduit si le développement de la plante est trop pénalisé par le stress hydrique et les fortes chaleurs.

Les maïs les plus exposés à la sécheresse sont ceux qui démarrent actuellement la floraison femelle : l’excès thermique et le déficit hydrique surviennent désormais durant l’étape clef de la fécondation. C’est le nombre de grains qui est affecté.

Les bénéfices de l’irrigation

L’irrigation, en permettant d’abaisser la température du couvert et en assurant un niveau de satisfaction en eau optimal pour la plante, est bien sûr bénéfique. La plante peut conserver son fonctionnement à des températures supérieures. Elle permet également de maintenir un certain niveau d’hygrométrie de l’air et donc de limiter l’impact des températures élevées.

En l’absence d’irrigation, quelle disponibilité en eau pour les maïs aujourd’hui ?

Quelle que soit la date de semis, la réserve en eau du sol actuellement accessible par les maïs est aujourd’hui largement entamée. La réserve facilement utilisable (RFU) est épuisée.

Semis du 20 avril, La Jaillière (Loire-Atlantique) – variété demi-précoce c1 cornée dentée, en limon sur schiste moyennement profond (actualisé au 13/07/15)

Stade actuel : Floraison femelle

Pas de pluie significative depuis mi-juin, le déficit en eau atteint la RU (réserve utile).

Semis du 20 avril, Laval (Mayenne), sol profond – variété précoce, en limon argileux profond (actualisé au 13/07/15)

Semis très tardif du 20 mai, La Jaillière (Loire-Atlantique) – variété précoce, en limon sur schiste moyennement profond (actualisé au 13/07/15).

Les semis les plus tardifs entrent en phase de sensibilité.

Floraison femelle prévue à la fin juillet.

Semis du 4 avril, La Roche sur Yon (Vendée) – variété demi-précoce c1 cornée dentée, en limon sur schiste moyennement profond (actualisé au 13/07/15)

Floraison femelle vers le 7 juillet.

 

Sabine BATTEGAY, Anne-Monique BODILIS, Benjamin POINTEREAU, Florence SCHLAGETER (Arvalis – Institut du végétal)

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