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Maïs grain, broyer finement et incorporer les résidus pour réduire le risque sanitaire

Les conditions actuelles de temps sec avec des résidus très secs sont particulièrement favorables à un broyage efficace.

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Après un maïs grain, le risque sanitaire pour les cultures suivantes (céréales ou maïs) est proportionnel au volume de résidus laissés en surface après la récolte. Pour accélérer la dégradation des tiges et des feuilles, un broyage fin puis une incorporation superficielle sont fortement recommandés notamment dans les parcelles ayant subi des attaques de foreurs importantes.

Dans le cas d’une succession maïs puis blé

Pour implanter un blé derrière un maïs grain, la gestion des résidus de ce dernier est importante, en particulier si aucun labour n’est réalisé. La présence importante de débris végétaux dans le lit de semences peut être un obstacle à la levée du blé. En situation où un travail superficiel est réalisé, le broyage et l’enfouissement des résidus facilitent le fonctionnement des semoirs conventionnels ou rapides à disques et le positionnement des semences de blé.


Les cannes de maïs non broyées constituent un refuge pour les foreurs et sont longues à se dégrader dans le sol.

La gestion des résidus de maïs a aussi un impact sur le risque de contamination des grains de blé par le deoxynivalénol (DON). Mieux ils sont broyés finement et enfouis et moins ils seront encore présents au mois de mai sous la culture de blé, réduisant ainsi le risque de contamination des épis par les ascospores de Fusarium graminearum. Ce champignon qui peut être présent sur maïs est aussi un des agents responsable de la fusariose des épis du blé et de la production de DON. D’autres facteurs influencent également le développement de ce pathogène : le climat en premier lieu mais également le choix de la variété de blé ou encore le traitement fongicide (matière active, positionnement). Pour un blé implanté sans labour, avec un précédent maïs grain, le choix d’une variété peu sensible au risque DON est impératif. Le broyage fin et l’incorporation des résidus limiteront les risques de contamination en cas de météo pluvieuse autour du stade épiaison-floraison.


Le broyage fin détruit le refuge, puis s’il est accompagné d’un enfouissement superficiel, favorise la décomposition des résidus.

Dans le cas d’une succession maïs-maïs

Le broyage et l’incorporation des résidus sont également fortement recommandés. Soigneusement réalisés, ces opérations permettent d’atteindre plusieurs objectifs :
• lutter contre la pyrale en blessant les larves ou nymphes et en favorisant leur parasitisme. Un broyage réalisé tôt après la récolte détruit des larves et en expose d’autres au froid hivernal, aux prédateurs et aux parasites ;
• réduire le risque mycotoxines sur le maïs suivant en favorisant la décomposition des résidus, support de conservation des fusarioses (F. graminearum et F. verticillioides) ;
• faciliter l’implantation du maïs suivant, avec des résidus moins gênants ;
• réduire les fuites d’azote en piégeant de l’ordre de 20 à 30 kg d’azote minéral. Le rapport C/N élevé des cannes de maïs favorise la réorganisation de l’azote minéral présent dans le sol. Un bon contact entre le sol et les résidus va accélérer la dégradation des résidus par les micro-organismes du sol. Cette pratique, autorisée dans le cadre de la directive nitrates, peut se substituer à l’implantation d’un couvert en interculture, peu performant après maïs grain ;
• limiter le développement des maladies foliaires (helminthosporiose fusiforme et kabatiellose) dont les spores se conservent sur les résidus.

Quel matériel pour le broyage ?

On cherchera un broyage le plus fin et le plus bas possible permettant une bonne dégradation des résidus :
• un broyeur à axe horizontal est le matériel qui réalise le meilleur travail, mais il reprend mal les tiges écrasées lors de la récolte ;
• le broyage sous les becs de la moissonneuse peut être un compromis intéressant et peu coûteux. Cependant cette technique ne permet pas un broyage très fin et très bas et peut s’avérer insuffisante, notamment pour limiter les risques de fusariose et de pyrale.

En situation à risque fort, par exemple pour un semis de blé implanté sans labour après un maïs grain, les deux types de broyages successifs peuvent être nécessaires.

Thibaud DESCHAMPS, Céline DRILLAUD, Jean-Louis MOYNIER, Benjamin POINTEREAU (ARVALIS – Institut du végétal)

1 Commentaire(s)

  1. tout a fait d’accord sur le sujet, surtout apres mais tardif a haut potentiel comme dans notre region. l’enfouissement permet aussi un meilleur labour au printemps.

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