Visiter et rentrer dans les parcelles
Il convient de bien visiter toutes les parcelles de l’exploitation pour prendre les bonnes décisions. Une forte hétérogénéité d’aspect et de stade existe parfois entre parcelles, voire au sein d’une même parcelle. Ces variations traduisent des différences de pluviométrie locale (orages), mais sont également le reflet de pratiques culturales. Les maïs implantés en bonnes conditions, avec un enracinement correct résistent mieux en conditions difficiles.
• Entrez dans les parcelles. Se méfier des plantes de bordures, elles sont souvent trompeuses, ainsi que du gabarit des plantes, il faut regarder l’épi. Le nombre et le stade des grains est déterminant pour statuer.
• Observez la plante, du plus général au plus analytique :
– hauteur moyenne des plantes et hétérogénéité entre plantes,
– état des feuilles : vertes, jaunes, desséchées ; au-dessus, au niveau et au-dessous de l’épi,
– évolution récente de l’état des feuilles,
– estimer le pourcentage de plantes ayant un épi,
– estimer le nombre de grains par épi,
– estimer le nombre de grains par m² (ne pas confondre les grains viables, en cours de remplissage, et les grains avortés),
– apprécier l’état d’avancement du grain : amidon laiteux, pâteux, présence de la lentille vitreuse à l’extrémité du grain…
Astuces pour une estimation rapide du nombre de grains par m²
Le comptage est possible dès trois semaines après la floraison femelle, et jusqu’à la récolte.
– Comptage du nombre d’épis par m² : sur au moins 3 fois 10 m linéaires.
– Comptage du nombre de grains par épi (= nb de rangs x nb grains par rangs) sur au moins 3 fois 20 épis successifs.
Quels critères priment pour prendre une décision ?
Sur des maïs desséchés suite au déficit hydrique, il est toujours délicat de prendre la décision d’ensiler. Dans tous les cas, la décision doit être prise en fonction du grain (nombre/m² et état d’avancement) pondéré par l’état de l’appareil végétatif.
Si la part des surfaces de maïs stressés est significative sur l’exploitation : plutôt que de trouver un mauvais compromis pour la date de récolte, il peut être judicieux d’envisager 2 chantiers d’ensilage. En récoltant d’abord les parcelles, ou les parties de parcelles, les plus avancées.
Tableau 1 : Aide à la décision pour ensiler des maïs en stress hydrique (pour un maïs au stade « lentille vitreuse » à l’extrémité des grains des couronnes centrales des épis)
Sur des maïs à plus de 1 500 grains/m² et avec au moins 4-5 feuilles vertes au-dessus de l’épi, il convient d’attendre l’évolution normale du grain avant d’ensiler.
Maïs trop sec : les précautions au silo
Quand le maïs fourrage est très sec (plus de 35 % de MS), il est plus difficile à tasser et nécessite donc de prendre des précautions au silo.
Quel que soit l’intensité du tassement, il reste plus d’air par kg de matière sèche dans un maïs sec, notamment en haut du tas, et il faut plus de temps pour épuiser l’oxygène enfermé (3 à 5 jours). Pendant ce délai, les bonnes fermentations lactiques ne démarrent pas, mais les levures et moisissures se multiplient. Un silo bien hermétique réduira leur activité, mais elles peuvent redémarrer lors de l’ouverture du tas.
Pour limiter le développement des moisissures et les pertes, il faut prévoir une vitesse d’avancement suffisante sur le front d’attaque : au moins 10 cm par jour les mois d’hiver et au moins 20 cm pendant les périodes chaudes.