wiki 45 semaine 29 couverture

Lutter efficacement contre les papillons

Sur le maïs, les ravageurs qui causent le plus de tort sont les taupins, les pyrales et les sésamies.

 
Si la fin des néonicotinoïdes a compliqué la lutte contre les insectes en début de cycle, surtout contre les mouches, la lutte contre les papillons foreurs, pyrales et sésamies, n’est pas non plus des plus simples. Ce sont les larves de ces papillons qui causent des dégâts, quantitatifs et qualitatifs. Les larves creusent des galeries, qui affaiblissent les pieds, et consomment les épis. Ces galeries sont des portes d’entrée pour les champignons du genre fusarium.
Selon les années, il peut y avoir de 1 à 3 générations de papillons. Les conditions météo peuvent faire beaucoup varier les dates d’apparition des papillons, indépendamment du stade du maïs. Via les réseaux de piégeage, les bulletins de santé du végétal indiquent les dynamiques de vol dans votre zone. Cela permet d’organiser la lutte contre la 1e génération pour limiter les dégâts et le nombre d’insectes, donc la nuisibilité, de la 2e génération.
 
 
Prévenir les dégâts
 
Une fois que les larves sont dans les tiges, il n’existe aucun traitement curatif. Tout se joue donc par la prévention. Une prévention qui débute par le broyage des résidus et la destruction des larves diapausantes à l’entrée de l’hiver. La lutte contre les pyrales peut se faire avec une solution en biocontrôle avec les trichogrammes. Ces minuscules guêpes vont agir en pondant leurs oeufs dans ceux des pyrales. On trouve d’autres produits de biocontrôle, à base de bacillus thuringiensis (Costar WG, Xentari, Dipel DF) mais leur efficacité est limitée.
Dans les situations à risques (historique de dégâts, rotation avec maïs sur maïs, parcelles à proximité de bandes enherbées) et au regard des dates et intensités des vols de papillons, il faudra appliquer un insecticide. Face aux pyrales, les insecticides foliaires, à base de pyréthrinoïdes, ont une action larvicide. Ils doivent donc être positionnés au plus proche du pic de vol afin de toucher le plus grand nombre de larves possible. Le chlorantraniliprole (Coragen) a une action larvicide et ovicide. Attention, si cette molécule a été réhomologuée, son utilisation est restreinte à une application par an.
Face aux sésamies, la lutte est plus délicate car les papillons déposent leurs oeufs dans les gaines des feuilles, où ils sont difficilement accessibles aux produits. Il est recommandé de les appliquer une semaine après les vols, quand les jeunes larves colonisent les pieds voisins du pied porteur de la ponte.
 
Nouveauté : Corteva lance Mezalid
 
Mezalid, le nouvel insecticide foliaire pour maïs de Corteva, est à base de Spinosad, une molécule produit par une bactérie. En plus de son origine naturelle, Mezalid a la spécificité de son application non en préventif mais quand des vols de pyrale sont détectés. Il demande à être appliqué avec un enjambeur. Si possible équipé de pendillards sur les rampes pour amener le produit au plus près= des épis. Cette configuration donne la possibilité d’intervenir en cas de 2e vol, celui qui fait le plus de dégâts sur les épis. Souvent le stade de fin d’entrée dans les parcelles avec un tracteur classique arrive 15 à 30 jours avant les vols. Les produits ont moins de 60% d’efficacité. « Avec Mezalid, positionné au stade idéal, on atteint les 90% d’efficacité », souligne Stéphanie Fournol, chef de marché insecticides. Mezalid est aussi efficace aussi contre sésamies et héliothis. Pour un coût de 45e/ha à la dose homologuée de 3l/ha, Corteva chiffre à 8 quintaux le rendement gagné en maïs grain. Mezalid est utilisable en conventionnel comme en bio. Son efficacité sélective vis-à-vis des auxiliaires le rend compatible avec la lutte intégrée avec des trichogrammes.
 
Auteur: Cécile Julien
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