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L’Arabie Saoudite vers une demande accrue en blé tendre

L’Arabie Saoudite est un gros importateur de blé tendre. Elle en a importé près de 3,5 millions de tonnes en 2017/18, dont 600 kt en provenance de la France.

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Un marché de plus de 3 Mt de blé tendre protéiné

Depuis 2015, la production de blé tendre est quasiment nulle en Arabie Saoudite suite à la décision du gouvernement de cesser toute production afin de limiter les dépenses en eau.

Désormais, le pays importe l’intégralité de ses besoins, estimés autour des 3,5 Mt. Ces derniers devraient progressivement continuer de croître au fil des campagnes pour atteindre 4,5 millions de tonnes d’ici à 2025, en grande partie à cause de la croissance démographique.

Aujourd’hui, les principaux fournisseurs de blé tendre du pays sont l’Allemagne (pour plus d’un million de tonnes), la Pologne et les Etats baltes. Ce sont des blés très protéinés qui arrivent dans le royaume, le cahier des charges étant fixé à 12,5 % pour le taux de protéines. En 2017/18, la France a exporté plus de 600 kt vers cette destination, grâce à la très bonne qualité de ses blés.

Figure 1 : importations de blé tendre de l’Arabie Saoudite (kt)

Source : Stratégie Grains

L’Arabie Saoudite privatise ses moulins

Aujourd’hui, les importations de blé tendre de l’Arabie Saoudite sont entièrement assurées par l’office d’Etat, appelé la Sago. Cependant la situation devrait changer puisque les moulins du gouvernement entrent dans un processus de privatisation. Cette vente du secteur saoudien de la minoterie s’inscrit dans le cadre d’une vaste restructuration de son économie et suscite l’intérêt de nombreuses entreprises agroalimentaires saoudiennes et étrangères.

Mais plusieurs incertitudes planent encore sur cette privatisation. Le document de demande de qualification publié le 28 juin ne mentionnait aucune obligation pour les usines de rester majoritairement détenues par les saoudiens, un point de blocage potentiel qui préoccupait auparavant certains investisseurs étrangers. Les directives relatives à la vente préliminaire, un document destiné à susciter des réactions sur le marché dans le cadre d’une approche consultative de la privatisation, avaient auparavant stipulé qu’un partenaire majoritaire saoudien était concerné. Des incertitudes demeurent aussi sur les conditions opérationnelles du fonctionnement des futurs moulins, notamment si la Sago continue à acheter le blé tout en fixant également le prix de la farine.

 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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