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La vanne des importations est ouverte au Maroc depuis début décembre

Pour favoriser la consommation de la récolte nationale, le Maroc avait laissé des droits de douane très élevés jusqu’au 1er décembre 2017, dissuadant ainsi les importateurs locaux de se fournir sur le marché international. Mais depuis cette date, les droits de douane ont baissé de 150 à 30 % et les blés étrangers importés commencent à affluer dans le Royaume.

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Une collecte finalement moins importante que prévue

L’Etat marocain avait annoncé plus tôt dans l’année une collecte de 2 Mt, quantité qui aurait dû couvrir les besoins du pays jusqu’au début de l’année 2018. Mais en octobre, 4 mois après les premières coupes, elle peinait à atteindre 1,5 Mt. Les meuniers locaux, qui incorporent le blé local avec le stock des différentes origines (qu’ils constituent avant la fermeture des frontières), ont vu fondre ce dernier sous la valeur seuil du stock de sécurité du pays, fixé à trois mois de consommation. Ainsi, le Royaume a décidé de baisser ses droits de douane dès le début du mois de décembre.

Désormais, le pays va devoir importer au moins 3,5 Mt de blé tendre pour faire face à ses besoins et ce, sur 5 mois de campagne. Le rythme est important, 700 000 tonnes de blé doivent être en moyenne déchargées tous les mois !

Un panel d’origines large

Les importateurs, qui étaient dans les starting block, ont commencé à faire venir des bateaux dès le début du mois de décembre. Ainsi, début janvier, la France avait déjà chargé 136 kt de blé vers le Maroc, bénéficiant en partie de droits de douane réduits dans le cadre d’un contingent accordé par le Maroc à l’Union Européenne. Au regard de la compétitivité actuelle du blé français, les analystes pensent que la France pourrait y exporter près de 1,5 Mt, ce qui soulagerait en partie le bilan français…

Mais les autres origines chargent également vers cette destination et notamment l’Ukraine et la Russie. Chez eux, les opérateurs marocains avaient déjà contracté des quantités importantes de blé dès le début de la campagne, avec des primes fluctuant en fonction de la date de livraison. Près de 300 kt de blé Mer Noire étaient chargés début janvier. A eux deux, ils pourraient livrer la même quantité que la France à savoir 1,5 Mt.

Les blés américains, de retour sur la campagne 2016/17, devraient de nouveau être présents en quantité cette année. Et pour cause, tout comme l’UE, ils bénéficient d’un contingent à droits de douane réduit sur 500 kt. Avec près de 300 kt engagées début janvier, nul doute qu’ils livrent le contingent complet.

Pour finir, les Argentins, forts d’une belle récolte en qualité et en quantité, renforcent leurs positions en Afrique du Nord et pourraient livrer un peu plus de 200 kt sur la campagne. A aujourd’hui, cependant, aucun bateau sudaméricain n’est engagé vers le Maroc.

Le Maroc constitue un des débouchés majeurs du blé tendre français. Historiquement l’origine française représente environ 50 % des importations (soit 1 à 2 Mt) du pays grâce à une bonne adéquation matière première/produit fini. Mais sur ces dernières campagnes, la concurrence s’est accentuée et le blé français se doit d’être de plus en plus compétitif sur son rapport qualité/prix.
 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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