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La rouille jaune sort des rangs alors qu’on ne l’attendait plus

Plutôt discrète jusqu’à présent, des foyers de rouille jaune sont désormais bien implantés dans les parcelles. De nombreuses régions sont concernées. Il n’est pas trop tard pour agir.

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Le début de campagne, avec des conditions climatiques très douces à l’automne et au début de l’hiver, laissait penser que l’année 2015 serait à l’image de 2014 : de la rouille jaune précoce et abondante.

Ce ne fut pas le cas, malgré un climat relativement proche. Des foyers ont effectivement été observés précocement en mars mais sans évoluer. Durant le mois d’avril, la maladie, repérée dans divers endroits, est restée en veille. C’est au début mai que l’explosion se réalise sans explications particulières.

Les interventions faites au stade « dernière feuille » par les agriculteurs révèlent la présence de rouille jaune en foyers qui étaient invisibles du bord de la parcelle. De nombreuses régions du sud au nord de la France sont concernées.

La question du choix de produit se pose donc au moment d’intervenir.

En absence de déclenchement septoriose, il est préférable d’intervenir avec un triazole efficace. Si c’est également le moment de contrôler la septoriose, il faut se rappeler que les SDHI ne sont pas la meilleure solution pour contrôler la rouille jaune. Il faudra les compléter avec une strobilurine sans pour autant diminuer la quantité de triazole. Attention aux mélanges interdits !

Une évolution sur épis peu probable

Le niveau d’inoculum ambiant n’est pas celui de l’année dernière. Si la rouille jaune arrive sur épis, cela devrait être dans une faible proportion. La protection sur feuilles reste à privilégier.

Vers une évolution de nouvelles races ?

Les variétés de blé tendre atteintes sont également très nombreuses, semblant parfois remettre en cause le classement de sensibilité variétale actuel (à confirmer).

Même si la race Warrior reste dominante, il est très probable que des sous-groupes, capables d’attaquer de nouvelles variétés, apparaissent. Les Anglais parlent maintenant de races type Warrior. Les études avec des marqueurs moléculaires sont en cours par l’INRA pour confirmer cette hypothèse.

Jean Yves MAUFRAS (ARVALIS – Institut du végétal)

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