eta 10 semaine 34 bis couverture

La location de matériels gagne du terrain aussi en agriculture

Au XXe siècle, la mécanisation a, d’une certaine manière, libéré les agriculteurs. Au XXIe siècle, la numérisation pourrait les libérer… de la mécanisation, du moins de ses excès. Moyennant une petite mise à jour logicielle.

Votremachine.com, travaux-agri.fr : Les plateformes de location entre agriculteurs et Entrepreneurs de Travaux Agricoles, s’invitent dans les stratégies de mécanisation. Il est encore trop tôt pour dire si elles vont s’imposer dans le paysage agricole, si leur modèle économique est suffisamment robuste pour accompagner une montée en puissance que l’on voudrait proportionnelle à celle observée sur les machines elles-mêmes. Le défi est ardu. La location, ce n’est pas totalement nouveau. Sauf qu’en agriculture, la greffe n’a jamais pris, contrairement au secteur des travaux publics. Seuls certains concessionnaires et quelques constructeurs y recourent, avec parcimonie, et avec des intentions mercantiles bien légitimes : vulgariser une nouvelle machine, amortir une chute des ventes de matériels neufs.

Oui mais voilà, avec le numérique, il est possible d’interconnecter les hangars et les cours de ferme de France et de Navarre. Trois touchers sur l’appli mobile et voilà le semoir TCS de votre voisin dans votre cour, ou le vôtre dans la sienne, sans autre intermédiaire que la plateforme. Paiement assuré, matériel aussi. Plus rapide qu’un bon de commande. Beaucoup moins engageant aussi. De quoi réduire, dans le bilan comptable, les immobilisations de matériels trop souvent réduits à l’immobilité.

Par ailleurs, les causes de litiges entre employeurs et salariés pourraient se déplacer sur des questions de fond, liées à l’exécution du contrat de travail, notamment concernant la violation de libertés fondamentales. Les syndicats de salariés se préparent à cela en traitant sous d’autres angles les problèmes soumis par les salariés, en indélicatesse avec leur employeur, qu’ils sont prêts à défendre. Une ordonnance ne suffit pas pour désengorger les prudommes.

Levier de compétitivité

Le co-farming est peut-être l’avenir de la compétitivité des exploitations agricoles françaises. C’est en tout cas ce que donne à penser une étude conduite par Arvalis Institut du végétal, Agro d’Oc , réalisée auprès de 30 exploitations du Gers, centrée sur un matériel : le semoir monograine. Résultat, autour de la période critique située dans cette région autour du 1er mai, 14 des 20 semoirs présents sur les 30 exploitations dorment sous le hangar.

Ce qui vaut pour les semoirs monograine vaut bien entendu pour les autres matériels (tracteurs, moissonneuses-batteuses, travail du sol…), également passés au scanner dans l’étude. Celle-ci conclut à une réduction potentielle de 40 % du parc de machines, de 40 % du capital investi et de 30 % des charges annuelles de mécanisation, le tout sans modifier son calendrier de travail et sans courir de risque particulier vis-à-vis des fenêtres d’intervention pédoclimatiques. 

« Le potentiel des réseaux est en réalité plus important »,

En effet, il y a un lien direct entre le nombre de participants au réseau et le potentiel d’optimisation. Pour Julie Jammes, ingénieur à la coopérative Agro d’Oc, « la mise en réseau des céréaliers par l ’organisation Ceta a montré sa réelle eff icacité sur le compte de résultats des exploitations adhérentes. On pouvait jusqu’à présent partager ses pratiques culturales, ses idées, ses projets. Il est désormais possible de partager aussi son matériel en utilisant une plate- forme internet entre entrepreneurs ».

Auteur: Raphael Lecoq

Article Précédent
Article Suivant