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Investissement dans les exploitations agricoles : la BPCE anticipe un coup de frein

Au cours des deux prochaines années, 52 % des agriculteurs envisagent un investissement. La conjoncture économique les pousse à la prudence. Les exploitants agricoles les plus âgés, sans successeur, gèrent leur fin de carrière en décapitalisant.

Depuis deux ans, la hausse des revenus agricoles est davantage perçue comme une embellie plutôt qu’un mouvement de fond. Après une hausse de 14,9 % du résultat brut de la Ferme France (36,4 milliards d’euros) et une augmentation de 14 % de ce même résultat par actif non salarié, la flambée des prix des intrants annonçait dès le début de l’année un retournement de la conjoncture agricole. Elle pousse les agriculteurs à la prudence, toutes générations confondues. Ils ne se précipitent pas pour acquérir de nouveaux matériels ou pour renouveler les outils vieillissants.

Selon une étude de l’Observatoire Agriculture-Viticulture 2023 de la BPCE, seuls 52 % des agriculteurs envisagent de réaliser un investissement au cours des deux prochaines années. L’an passé, ils étaient 67 %.

Mais 72 % des agriculteurs à la tête d’exploitations, réalisant plus de 750 000 € de chiffre d’affaires, ont un projet d’investissement. Ils ne sont plus que 50 % dans la catégorie 50-100 000 € de chiffre d’affaires.

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Toutefois, les agriculteurs ont l’intention de lever le pied, quelque soit leur âge. Aussi bien les plus jeunes qui ont besoin de se constituer un fonds de roulement pour faire face à une conjoncture économique moins favorable que les plus âgés, qu’ils aient un successeur ou pas pour reprendre leur suite.

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Les taux d’intérêts des prêts souscrits et les conditions d’octroi de nouveaux prêts constituent peut-être aussi des freins à l’investissement.

Toutefois, les agriculteurs en fin d’activité, dont la ferme sera reprise, sont plus de 55 % à porter un projet d’investissement.

Tous chiffres d’affaires confondus, ils ne seraient plus que 34 % à envisager l’acquisition ou le renouvellement d’un matériel (versus 49 % l’an passé). L’expansion de leurs activités (reprises de terre, création d’un atelier etc.) n’est pas une priorité.

Seuls les investissements visant à économiser de l’énergie ou à en produire ont le vent en poupe. Au cours des deux prochaines années, 23 % des agriculteurs pourraient se lancer dans cette activité.

Au cours des deux dernières années, le climat des affaires était meilleur.

Selon l’Insee et le ministère de l’agriculture (Comptes de l’agriculture), «   l’investissement a poursuivi en 2022 sa reprise engagée l’année précédente, après la crise sanitaire de 2020 (+ 11,9 % en valeur, après + 14,7 % en 2021 et – 6,3 % en 2020) ».

Mesurée à prix constants, la hausse est de 5,1 % en 2022.

Toutefois, le taux d’investissement (montant des investissements rapporté à la valeur ajoutée brute du coût des facteurs) de 28 % a peu évolué. En 2021, le ratio était déjà de 28,1 %.

L’investissement en bâtiments agricoles a été stable en volume (+ 0,2 %), après avoir remonté en 2021 (+4,5%). L’investissement en matériels agricoles a encore augmenté (+ 15,2 % en valeur après + 17,5 % en 2021), du fait de la nouvelle hausse des volumes et des prix qui augmentent.

Au total, la formation brute de capital fixe (FBCE) hors biens agricoles augmente de 13,0 % en valeur après 14,1 % en 2021. Elle a atteint 12,4 milliards d’euros.

En 2022, l’investissement de la branche agriculture en biens agricoles (animaux, plantations), s’établit à 1 milliard d’euros, soit une valeur très proche de l’année précédente (+0,2%).

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