Quand les banques n’accompagnent pas à l’installation, il existe la possibilité de faire appel à des fonds spécifiques. Labeliance Agri a signé en février sa première prise de participation dans une SCEA agricole orientée ovin-viande, en cours de constitution en Bretagne.
« Le fonds a pris 48 % du capital, le GUFA (Groupement d’utilisation de financements agricoles) 1 % et j’ai apporté le reste« , explique Sébastien Bellec, le futur éleveur.
Après signature des statuts de la SCEA et de l’acte d’achat des terres (55 hectares en plus des 20 loués à son père, son voisin) et réaménagement de ses bâtiments (800 mètres carrés) sur la commune de Plouray dans le Morbihan, il démarrera après juin. Il entrera progressivement ses brebis pour arriver à un effectif de 400 mères en année 2.
Sans Labeliance Agri 2013, Sébastien Bellec n’aurait jamais pu s’installer, dit-il. Il avait pourtant toutes les cartes en main : la capacité agricole et l’âge recquis (34 ans) pour accéder à la DJA. Mais les banques n’ont pas cru en son projet d’un peu moins de 250 000 €.
En novembre 2013, la technicienne de son groupement (les Bergeries de Bretagne, Coopérative Le Gouessant) lui signale l’existence de Labeliance Agri. Ce fonds d’intervention en installations-transmissions a signé, quelques mois auparavant, un partenariat avec la Fédération nationale Ovine. En deux mois, Sébastien Bellec signe avec le GUFA mis en place par Labeliance pour servir de relais technico-économique avec le terrain. Le jeune investisseur se retrouve aujourd’hui avec un capital stabilisé pour au moins huit ans. Le pacte d’actionnaires prévoit la sortie du fonds entre huit et dix ans, avec rachat des parts de la SCEA par l’éleveur sur une base comprise entre 135 et 155 % de l’investissement initial, selon différents indicateurs économiques.
D’autres installations de ce type devraient intervenir dans les prochains mois. Labeliance Agri a collecté à ce jour 2,7 millions €. Il va élargir progressivement son champ d’intervention. Labeliance a signé fin janvier une convention avec la Fédération nationale des producteurs de fruits. Et les discussions se poursuivent avec d’autres fédérations, en particulier dans les filières gourmandes en capitaux.
En savoir plus : https://wikiagri.fr/articles/un-nouvel-outil-financier-pour-lelevage/644 (notre précédent article sur le sujet, au moment du lancement du fonds).
Par Franck Jourdain
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Voilà un bon moyen d’allier défiscalisation pour les apporteurs de fonds au Fonds d’investissement, finance et agriculture ; si ce fonds peut aider à l’installation de jeunes agriculteurs, alors il s’agit bien d’une « finance utile » ! Soyons optimistes.