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Filière bovine française : un tiers de la viande consommée serait importée à l’horizon 2035

La baisse des effectifs de vaches allaitantes et laitières rendra notre pays structurellement déficitaire si la décapitalisation en vaches laitières et allaitantes se poursuit au rythme observé en 2020-2022. En 2035, le taux d’approvisionnement n’excèderait pas 67 %. Mais en engraissant les génisses et les broutards, le taux d’approvisionnement ne diminuerait que de quelques points par rapport au niveau actuel (90 %).

Les Français ne sont pas prêts à renoncer à la viande bovine. Aussi, notre pays va devenir structurellement importateur d’aloyaux. Selon l’Institut de l’élevage, la consommation de viande bovine diminuerait de 100 000 tonnes d’ici 2035 pour  atteindre 1,4 million de tonnes équivalent carcasse (Mtéc).

Mais la production de viande bovine pourrait aussi baisser de plus 400 000 téc. Moins d’un million de tonnes de viande équivalent carcasse serait alors produite dans une dizaine d’années si la décapitalisation en vaches laitières et allaitantes se poursuit au rythme observé en 2020-2022.

En 2035, on dénombrerait moins de 2,5 millions de vaches allaitantes, soit un million de vaches en moins qu’actuellement. Dès 2030, 730 000 animaux (vaches, JB, veaux etc.) en moins seraient abattues qu’en 2023 et 93 000 têtes en moins seraient exportées. Toutefois,  34 % de veaux en plus seraient vendus à des pays tiers.

En fait, les éleveurs de bovins lait produiraient du lait et les producteurs de bovins viande seraient naisseurs. Une grande partie de la viande consommée dans les dix prochaines années sera importée de pays tiers hors de l’Union européenne ou issue de veaux exportés pour être engraissés. Le taux d’approvisionnement ne serait plus que de 67 %.

Deux scénarios alternatifs

Si la baisse des effectifs de vaches allaitantes ralentit et s’aligne sur le rythme observé avant les années 2020-2022, les effectifs de vaches allaitantes diminueraient alors deux fois moins vite (- 15 % d’ici 2035). Deux cas de figure sont alors envisagés.

Notre pays cherche être davantage autosuffisant (1er scénario), en engraissant des génisses et en maintenant la production de jeunes bovins à leur niveau de 2023. Pour compenser, moins de broutards seraient exportés.

En 2035, un peu moins d’1,3 Mtéc de viande (- 7 % par rapport à 2023) serait alors produite chaque année, ce qui porterait le taux d’approvisionnement à 88 %, à deux points du taux actuel. La baisse de la consommation de viande (-100 000 téc/an) atténuera en effet celle de la production.

Mais si l’engraissement ne motive pas les éleveurs, 1,1 Mt de viande serait produite d’ici 2035.

Dans l’hypothèse où le nombre de vaches se stabiliserait à son niveau de 2023, la production de viande baisserait brutalement d’ici 2026 pour tendre vers un taux d’approvisionnement de 79 % dix ans plus tard. Seule 1,15 Mtéc de viande serait produite.  

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