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Elections pour les chambres d’agriculture, la Coordination rurale a de l’ambition

Pour les prochaines élections chambres, la Coordination rurale a l’ambition de passer de 4 à 10 chambres et compte bien asseoir sa représentativité.

« Remporter 10 chambres, c’est tout à fait réalisable », affirme Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, lors du 25e congrès du syndicat le 6 décembre à Vannes (Morbihan). Et d’ajouter aux 4 chambres tenues par son syndicat (Calvados, Charente, Lot-et-Garonne, Puy de Dôme co-dirigée avec la Confédération paysanne), « la Haute-Vienne qu’on a loupé d’une quarantaine de voix, la Corrèze, la Charente-Maritime, le Gers ». Sur cette lancée de conquêtes départementales, le syndicat vise aussi une représentation au conseil d’administration de l’APCA « seul moyen d’être plus audible auprès des ministères et des instances européennes », explique Véronique Le Floch, secrétaire générale de la Coordination rurale.

La semaine dernière, devant les 500 congressistes et à quelques jours du début officiel de la campagne, la Coordination rurale a galvanisé ses troupes. Le syndicat présentera des listes dans tous les départements, y compris les Dom dont, pour la première fois, à la Réunion. Il compte bien surfer sur la vague de protestations des gilets jaunes. « Le gilet jaune, ça fait longtemps qu’on le porte pour dire qu’on veut plus de revenu », plaisante Bernard Lannes. Même si elle ne veut pas faire de récupération syndicale, la Coordination estime que beaucoup de ses membres participent au mouvement de protestation « à titre individuel » et compte mettre à profit la grogne générale pour faire valoir ses positions à contre-courant du syndicalisme majoritaire.

Arrêter la centralisation vers les régions

Les chambres d’agriculture où elles obtiendraient la majorité, la Coordination rurale veut les « remettre au service des agriculteurs ». Si le syndicat concède que la régionalisation peut être intéressante pour les services administratifs, il veut redonner de la proximité à l’accompagnement des agriculteurs. « Dans ma région, l’Occitanie, il y a 13 départements, c’est impossible de garder de la proximité en régionalisant, souligne le gersois Bernard Lannes. Il est nécessaire d’avoir des services et une gestion politique départementale ». La Coordination rurale envisage déjà des mesures en faveur des agriculteurs comme les déclarations Pac à prix coûtant, les formations gratuites pour les futurs installés. « Ils ont plus besoin de cet argent que les chambres » plaide Hervé Guillerm, le président de la Coordination rurale de Bretagne.

Enjeu de représentativité et de financement

La Coordination entend bien conforter sa place de deuxième syndicat agricole. Est-ce que son score pourrait faire passer la Fnsea sous le seuil fatidique des 50 % ? Réponse au plus tard le 8 février 2019. En attendant, il faut garder à l’esprit que, depuis 2001, on note une tendance à la baisse pour la Confédération paysanne et à la hausse pour la Coordination, avec 26,8 % en 2001, 19,6 % en 2007 et 18,5 % en 2013 pour la Confédération paysanne alors que la Coordination a reçu 12,2 % puis 18,7 % et 20,5 % des suffrages. Sur ces trois dernières élections, les résultats de la Fnsea ont été de 52,8 %, 54,9 % et 53,4 % des voix. Comme pour toute élection, reste le doute sur le taux de participation. « On ne sait pas quelle sera l’abstention, ce que vont faire les désabusés, ceux qui considèrent que les chambres sont inutiles », s’interroge Véronique Le Floch. Au-delà du symbole des résultats, se joue aussi un enjeu financier. L’enveloppe annuelle de 13 millions allouée par le ministère de l’agriculture pour le fonctionnement des syndicats est répartie au prorata du nombre de suffrages et de sièges obtenus dans l’ensemble des départements, avec un ratio de 75 % selon le nombre de votes et 25 % selon le nombre de sièges.


En savoir plus : Chambres d’agriculture, tout savoir sur les élections de janvier 2019


Ci-dessous Bernard Lannes et Véronique Le Floch (en compagnie de Jacques Carles, intervenant lors du congrès de la Coordination rurale).

1 Commentaire(s)

  1. Moi je, moi je , moi je.. avec ce concept stupide, on a ramassé les paysans français et on les a ainsi maintenu dans la misère..Ils sont restés des ploucs que le système a bien exploité et continue d’exploiter.. je me souviens , je devais avoir 10 ans dans un café belge, il y avait une grande affiche qui disait « l’union fait la force » et cette affiche m’a toujours marqué au point d’avoir eu le temps de la savourer au file des années…ce monde paysan incapable de s’unir, à lui faire croire qu’un syndicat était meilleur que l’autre, ils sont tous passés à la casserole et n’ont jamais été capables d’être reconnus à part entière..Ainsi, ils sont resté la cinquième roue de la charrette au niveau du statut et leur rémunération. Les 1/2 smicards de la terre

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