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Douceur des températures, quelles conséquences pour les premiers apports azotés ?

Depuis les semis, les conditions sont exceptionnellement douces et persistent en cette sortie d’hiver. Ce qui impacte sur la gestion les apports d’azote.

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Les cumuls de températures depuis les semis sont très excédentaires par rapport à la médiane et placent l’année 2015 comme l’une des années les plus chaudes, proche de 2007. En revanche les cumuls de pluie sont proches de la médiane et moins importants qu’en 2014.


Figure 1 : relation entre cumul de températures et pluviométrie entre le 1er octobre 2015 et le 1er février 2016 – site de Mons en Chaussée (Somme)


Les cultures sont donc par conséquent très développées avec des fortes biomasses non limitantes et un tallage important.

Compte-tenu de la précocité de l’année pour l’instant, les stades « épi 1 cm » sont estimés avec 10 à 15 jours d’avance, soit vers la mi-mars en médiane, (voire début mars pour les plus précoces). Il est toujours possible que les températures reviennent au froid, ralentissant ainsi le développement des cultures.

Pas d’urgence pour les apports d’azote

Concernant la gestion de l’azote, il n’y a pas d’urgence pour l’instant pour plusieurs raisons :
• Il n’y a pas lieu d’alimenter trop tôt avec des doses trop importantes les biomasses excédentaires actuellement présentes. D’une part, les talles secondaires ne contribuent pas au rendement et vont naturellement régresser par la suite. D’autre part, l’absorption trop précoce d’azote accentue le risque verse et maladie.
• Les cultures ont déjà vraisemblablement absorbé une proportion d’azote plus importante que d’habitude pendant l’hiver, avec une forte minéralisation automnale et hivernale cette année.


Figure 2 : minéralisation entre le 15/10 /2015 et le 31/12/2016 – sol limon argileux


• Les cumuls de pluie n’ont pas été très importants sur le mois de décembre ce qui n’est pas favorable au phénomène de lessivage de l’azote. En revanche le mois de janvier a été relativement pluvieux. Les mesures de reliquats seront donc déterminantes cette année.

En conséquence, les premiers apports devront être raisonnés pour éviter d’entretenir les talles secondaires qui ne contribuent ni au rendement ni à la teneur en protéines des blés : il n’y a donc pas d’urgence. Une dose limitée (40 kg N/ha) fin tallage pourra être appliquée, voire certaines impasses pourront être envisagées en cas de reliquats sortie d’hiver importants, de bonnes fournitures de sol et de cultures déjà très bien implantées et développées.

L’apport à la reprise de la montaison, à l’approche du stade épi 1 cm, sera le plus conséquent pour accompagner correctement la croissance des blés à cette période. En cas de dose totale importante, il est recommandé de fractionner en quatre apports (tallage, épi 1 cm, 1-2 nœuds et dernière feuille étalée).

Anne-Sophie COLART, Thierry DENIS, Elodie GAGLIARDI (Arvalis – Institut du végétal)

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