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Deux groupes de fauche pour optimiser l’ensilage de l’herbe

Depuis 2018, l’ETA Lanoë a troqué ses 4 faucheuses traînées contre deux groupes de fauche Krone EasyCut B 1000 CV Collect. Un choix stratégique qui a permis d’augmenter de plus de 1500 ha les surfaces fauchées pour l’ensilage.

Historiquement, l’ETA Lanoë est située au cœur d’un bassin d’élevage. L’orientation dominante des exploitations agricoles est la polyculture-élevage et notamment le bovin lait. Assez logiquement, cela se ressent dans les prestations proposées au catalogue. «Lorsque mon oncle Gérard a créé l’entreprise en 1972, il y avait déjà une activité d’ensilage » se souvient Mickaël Duclos. C’est lui qui dirige depuis 2012 avec son frère Yohann l’entreprise familiale, dans laquelle il est arrivé en tant qu’apprenti en 1996.

Au-delà de l’ensilage de maïs qui représente toujours 30% de l’activité de l’entreprise, l’ETA Lanoë s’est également spécialisée au fil des années dans la récolte de l’herbe. Une activité importante pour les deux frères, car les prairies ont toujours su garder une place importante dans les assolements sur ce secteur du Nord-Est de la Loire-Atlantique, à l’interface entre la Bretagne et l’Anjou. 

Au printemps, lors des pics d’activités, l’ensilage d’herbe nécessite l’utilisation des 6 ensileuses de l’entreprise. « C’est une activité qui représente 15% de notre chiffre d’affaires. Selon les années, nous réalisons entre 2000 et 2500 ha d’ensilage d’herbe » évoque Mickaël Duclos. Une surface qui pourrait à l’avenir se développer encore avec des prestations sur les ensilages de Cive pour la méthanisation en parallèle de la récolte du fourrage.

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Mickaël Duclos devant l’un des groupes de fauche © TL

Les groupes de fauche donnent la cadence

L’ETA Lanoë réalise en moyenne 80% de la fauche des parcelles qu’elle ensile ensuite, soit près de 1800 ha. Cette surface est notamment permise grâce aux deux combinés de fauche Easycut B 1000 CV Collect de marque Krone dont la cadence de travail est très élevée. « Ce sont des équipements qui offrent la possibilité de faucher sur une largeur maximum de 10,10 m. Depuis que nous travaillons avec ces équipements, le débit de chantier est de 8 ha/h en moyenne » se félicite Mickaël Duclos. Une célérité qui convient autant à l’entreprise qu’aux clients. « Le printemps est la période pendant laquelle il y a mille choses à faire en même temps. Un bon débit de chantier de fauche intéresse tout le monde. Après avoir acquis le premier en 2018, nous avons été un peu victimes de notre succès et nous avons investi dans un deuxième groupe de fauche en 2020 » se souvient l’entrepreneur. Auparavant, l’entreprise ligérienne travaillait avec 4 faucheuses traînées qui permettaient de ne faucher que 350 ha par an. Bien qu’ils représentent un coût important, les groupes de fauche Krône ont ainsi permis de multiplier les surfaces fauchées par 5.

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L’eta lanoë possède 6 ensileuses, dont un mulet à droite sur la photo et une 97000i au centre © TL

Directement de la fauche à l’ensilage

Pour optimiser les passages dans les champs, l’ETA Lanoë a choisi l’option « Collect » pour ses deux groupes de fauche. Ils sont ainsi équipés de convoyeurs transversaux qui permettent de regrouper l’herbe sur un large andain central. « En réalité, le groupe de fauche forme trois andains côte à côte. Ils sont réalisés les plus larges possibles afin que l’herbe soit pré-fanée au maximum » explique Mickaël Duclos. Ce pré-fanage réalisé avec les faucheuses permet d’ensiler directement le regroupement des trois andains en un passage. Pour ce faire, l’entreprise s’est équipée de pick-up de 3 m à 4,5 m. Au-delà de gagner un passage, le pré-fanage et la mise en andain large présentent de nombreux avantages agronomiques. Par rapport à une faucheuse conditionneuse, le fourrage va gagner en qualité en présentant une plus large surface de séchage, sans toutefois nécessiter un fanage qui occasionnerait une perte d’humidité trop importante.

Le parc d’ensileuse de l’ETA

L’ETA Lanoë possède 6 ensileuses, dont la plus vieille est utilisée comme mulet. « En réalité, avec l’augmentation des surfaces à ensiler, nous avons de plus en plus recours à cette machine lors des pics d’activité » confesse Mickaël Duclos. Le parc d’ensileuse se compose uniquement de machine John Deere dont les puissances s’échelonnent de 500 à 700 chevaux. La plus récente et la plus puissante, acquise en 2019, est une 9700i.

Vis-à-vis d’une fauche à plat, le système « Collect » des groupes de fauche de l’ETA Lanoë permet de se passer d’un andainage qui présente des risques d’incorporer des corps étrangers dans le fourrage qui pourrait en dégrader la qualité et abîmer les machines de récolte. « Nous travaillons notamment avec Arvalis pour comparer la qualité du fourrage selon les différentes modalités de récolte » indique-t-il.

l'herbe est déposée en trois andains côte à côte

Le pré-fanage et la mise en andain large nécessite tout de même une technicité de pointe de la part de l’entreprise pour assurer une qualité optimale de l’ensilage. « Il faut surveiller la tension des tapis. S’ils sont trop tendus, ils vont s’user de manière anticipée » relève Mickaël Duclos. Il indique avoir changé pour la première fois les tapis du premier groupe de fauche qui a déjà réalisé quatre campagnes au sein de l’entreprise. À l’inverse, si les tapis ne sont pas assez tendus, les andains ne seront pas réalisés de manière correcte. « Nous devons également attendre que le fourrage ait suffisamment séché le matin pour débuter. Parfois, nous pouvons démarrer à 8 h, mais certains jours, il faut attendre 11 h. Le problème est que la période d’ensilage de fin mars à mi-mai est assez courte. J’ai déjà vu terminer des chantiers à 2 h du matin pour finir sur un secteur géographique. Sur les grosses journées, les combinés peuvent faire jusqu’à 90 ha de fauche » détaille le dirigeant.

Un outil polyvalent

Si l’entreprise ligérienne a acquis les groupes de fauche pour réaliser des débits de chantier important, ils peuvent également être adaptés pour les situations dans lesquelles l’herbe est moins abondante. « Un réglage des convoyeurs permet de déposer les andains les uns sur les autres plutôt que côte à côte s’il n’y a pas assez d’herbe. Cette option permet d’éviter que le fourrage sèche trop vite avant le passage de l’ensileuse » explique Mickaël Duclos. Il précise que la largeur de coupe de 10,10 m peut également être réduite à 8,5 m à l’aide de vérins si la quantité d’herbe n’est vraiment pas suffisante. « Ce sont des options intéressantes, mais l’objectif reste quand même d’utiliser les groupes de fauche au maximum de leur capacité » rappelle-t-il.

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La presse enrubanneuse et clément pigree, son chauffeur attitré au sein de l’eta. © TL

L’enrubannage n’est pas en reste

Si l’ensilage d’herbe représente une part importante du chiffre d’affaires, l’enrubannage n’est pas à négliger. Cette prestation génère 7% du chiffre d’affaires de l’ETA Lanoë. Pour gagner en débit de chantier, les deux frères Duclos ont décidé d’investir en 2019 dans un combi-pack C441 R de marque John Deere. Bénéficiant de la technologie de la presse à balle F 441 R, cet équipement permet de réaliser jusqu’à 80 balles d’ensilage par heure. « Avant, nous étions équipés en solo pour l’enrubannage. Il fallait un chauffeur sur la presse et un second sur l’enrubanneuse. Cet investissement nous a vraiment permis de gagner en débit de chantier » se félicite Mickaël Duclos. 

Là aussi, il insiste sur l’importance de l’expertise du chauffeur. « Il doit avoir un œil sur la botte, un autre sur l’alimentation de la machine et être prêt lorsque la porte s’ouvre » liste-t-il. Sur ce matériel avec un risque accidentogène élevé, les dirigeants ont mis l’accent sur la prévention. En salle de pause, une affiche spécifique détaille les modalités d’intervention en toute sécurité sur la presse. Le chauffeur est également sensibilisé aux risques engendrés par l’équipement.

Pour les prestations d’enrubannage, l’ETA peut être amenée à utiliser les groupes Krone en relevant les tapis pour faucher à plat. « Mais généralement, ce sont les clients qui réalisent la fauche et le fanage » précise-t-il. 

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La C 441 R en action © ETA Lanoë

L’ETA Lanoë en chiffres

Le siège de l’ETA Lanoë se situe sur la commune de Saint-Sulpice-des-Landes, récemment intégrée au sein de la commune nouvelle de Vallon de l’Erdre. Elle compte 17 salariés permanents et monte à 25 ETP en saison. Son chiffre d’affaires est essentiellement basé sur la récolte. Il se compose à 30% du battage de céréale, à 30% de l’ensilage de maïs et à 15 % d’ensilage d’herbe. Le reste de l’activité est centré autour de l’enrubannage et des foins, ainsi que le semis ou encore l’épandage de fumier.

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