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Des céréales bien installées en sortie d’hiver

Les cultures sont actuellement bien développées et ne souffrent pas, globalement, d’excès d’eau.

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Après un été et un automne secs, un temps pluvieux et perturbé s’est installé depuis la mi-décembre. Le froid n’a été que passager et ce début d’année est marqué par une extrême douceur.

Les implantations de céréales sont satisfaisantes, les cultures sont actuellement en cours de tallage, voire redressement pour les situations les plus précoces. La douceur de janvier a favorisé la croissance (production de biomasse accrue) et donne de l’avance aux cultures. L’enracinement et l’état de la végétation sont satisfaisants. Malgré les pluies répétées et parfois abondantes, les céréales ne montrent pas de symptômes de souffrance liés à l’excès d’eau. En effet, la saison pluvieuse est arrivée alors que l’enracinement était déjà bien avancé et sur des sols non saturés au début décembre. Seuls quelques secteurs plus arrosés de l’Est de la Sarthe commencent à exprimer des symptômes de jaunissement liés à l’asphyxie des sols.

Des pertes d’azote du sol modérées

Le drainage a débuté courant décembre, ce qui correspond à la normale pour la région. Toutefois, les volumes drainés restent faibles (autour de 50 mm drainés à ce jour sur le dispositif drainage Arvalis de la Jaillière). En conséquence, l’azote minéral du sol a migré lentement. Les pertes d’azote restent donc limitées dans les sols profonds, modérées dans les sols intermédiaires, un peu plus prononcées dans les sols superficiels.

Les racines, qui ont désormais colonisé le profil, sont capables d’absorber l’azote localisé dans le dernier horizon du sol (figure 1).


Figure 1 : profil en azote du sol

Représentation de la localisation du stock d’azote minéral dans le sol à 3 dates de l’hiver 2017/2018 – cas d’un sol de limon sur schiste, sous culture de blé, météo de la Jaillière – simulation du modèle CHN Arvalis. Les losanges sur les courbes matérialisent la profondeur d’enracinement à chaque date.


Le stock d’azote minéral du sol est donc régulièrement absorbé par les cultures et les quantités présentes sont encore amplement suffisantes pour couvrir leurs besoins. A ce jour, les céréales ont correctement tallé et sont bien alimentées.

Priorité au désherbage

La priorité du moment porte sur les désherbages de rattrapage. La douceur est en effet très propice à la croissance des adventices. Dans certaines parcelles, le salissement est important. Un passage est à planifier dès que la portance des sols reviendra. Le désherbage est à réaliser avant tout apport d’engrais azoté sous peine de renforcer la pression des mauvaises herbes, notamment les graminées qui s’alimentent aux dépens de la culture.

Ne pas confondre croissance et développement

La douceur favorise l’émission des feuilles et la production de biomasse. Dans certaines parcelles, sous l’effet de la densité élevée, les plantes ont tendance à se redresser. La montaison n’est pas pour autant enclenchée. En effet, le passage de l’état de croissance végétative à la montée à épi est conditionné par plusieurs facteurs dont l’accumulation de température et la durée du jour. Pour le moment, l’effet « précocifiant » de la douceur est bridé par la durée du jour qui reste limitante.

Il convient toutefois de surveiller les variétés très précoces souvent moins sensibles à la durée du jour (thermosensibles mais peu photosensibles). Dans les parcelles où elles ont été semées avant la période recommandée, on observe une avance importante des plantes avec un risque de montée à épis très précoce.

Résumé de la conduite à tenir

⇒ Priorité aux désherbages de rattrapage, à planifier si nécessaire dès que la portance des sols reviendra.
⇒ Surveiller les parcelles les plus précoces pour accompagner leur alimentation en azote lorsque la montaison sera réellement amorcée.

 

Anne-Monique Bodilis (Arvalis – Institut du végétal)

Message rédigé par Arvalis – Institut du végétal en concertation avec Agrial, la CAPL, la Chambre d’agriculture de la Mayenne, la coopérative d’Herbauges, les établissements Hautbois, Soufflet Atlantique.

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