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Dans un champ de l’Illinois, à la recherche de biotechnologies végétales super productives

Depuis des années, les chercheurs de l’Institut de biologie génomique de l’Université de l’Illinois explorent la modification génétique des cultures afin de produire plus.

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Dans des résultats publiés le 3 janvier dans Science, ils affirment avoir réussi à augmenter de jusqu’à 40 % le rendement de plants de tabac dans un champ expérimental, grâce à ce qu’ils appellent un court-circuit ou un piratage génétique. Le but final n’est pas de produire plus de tabac, mais d’appliquer un jour la manipulation génétique à du blé ou du soja, afin de répondre à l’appétit croissant de l’humanité. Leurs travaux, dans le cadre d’un projet international, sont d’ailleurs financés, entre autres, par la fondation philanthropique de Bill et Melinda Gates et le gouvernement britannique.

Les chercheurs de l’Illinois veulent rendre les plantes intrinsèquement plus efficaces et s’intéressent pour cela à la photosynthèse. Une enzyme baptisée Rubisco agit pour « fixer » le carbone dans la plante. Mais elle fixe aussi dans une moindre mesure l’oxygène… ce qui produit des molécules toxiques, que la plante dépense une énergie considérable à éliminer : il s’agit de la photorespiration.

L’idée est d’implanter une portion d’ADN d’algue verte dans les cellules de tabac pour créer une sorte de raccourci biologique… permettant à la plante de réaliser la photorespiration plus vite. C’est la première fois que cette technique, débattue depuis des années, produit une telle hausse du rendement, dans un champ ouvert et non simplement en laboratoire. D’autres techniques avaient tenté de limiter la photorespiration, mais cela s’était toujours fait au détriment d’autres fonctions de la plante.

Les chercheurs vont tenter de reproduire leurs résultats avec du soja, une sorte de pois et la pomme de terre. Il faut aussi que la technique fonctionne dans divers climats, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est.

D’autres chercheurs doutent qu’ils y parviennent. Le professeur Arnold Bloom, de l’Université de Californie Davis, rappelle que des quantités d’essais similaires ont été réalisées depuis cinq ou six ans, sans jamais aboutir.
 

Jean-Christophe Detaille (Agra Presse)

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