limace orange

Comment se débarrasser des limaces sans perturber la faune auxiliaire

Les deux matières actives autorisées dans la lutte contre les limaces l’ont été car elles ne sont pas novices pour la faune bénéfique aux cultures.
 
Pour être autorisées sur le marché français, les molécules molluscides doivent faire la preuve qu’elles ne tuent que les limaces et escargots, sans perturber les autres espèces animales.
 
C’est d’ailleurs pour sa toxicité sur la faune auxiliaire qu’une matière active, le méthiocarbe a été interdit en 2015. Car, s’il faut protéger les cultures en contrôlant les ravageurs que sont les limaces, cela ne doit pas se faire au détriment de la faune auxiliaire.
 
On entend par faune auxiliaire, les nombreuses espèces d’animaux interagissant positivement avec les cultures.
 
Ce terme est généralement utilisé en opposition aux espèces dites nuisibles. La faune auxiliaire peut être bénéfique aux cultures à différents égards :
 
  • Pollinisation des plantes par des insectes, par exemple les abeilles
  • Prédation d’espèces considérées comme nuisibles : par exemple, les rapaces se nourrissant de rongeurs,
  • Parasitisme d’espèces considérées comme nuisibles, comme les trichogrammes, parasites des pyrales et autres lépidoptères). 
 
La faune auxiliaire participe aussi au maintien de la fertilité du sol, en dégradant la matière organique et en aérant les sols, par leurs déplacements.
 
Veiller à préserver les auxiliaires est d’autant plus important que certains, comme les carabes, sont d’importants prédateurs d’œufs de limaces. On préserve les carabes par un bon choix de ses insecticides d’automne.
 

Un critère d’homologation

 
D’après les nombreux essais menés par Arvalis, l’Institut du végétal, les deux matières actives homologuées en France, le métaldéhyde et le phosphate ferrique, n’ont pas d’effet délétère ni sur les vers de terre, carabes et autres insectes, pas plus que sur les oiseaux.
 
Régulièrement des essais sont menés par les instituts techniques, comme par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.
 
L’innocuité sur les organismes non cibles est, de toute façon, un préalable à l’autorisation de mise en marché de tout produit phytopharmaceutique.
 
Les modes d’action des molécules molluscicides (perturbation du métabolisme du calcium pour le phosphate ferrique, action sur les cellules du mucus et l’appareil digestif pour le métaldéhyde) n’impactent que la biologie des limaces, pas celles des autres insectes, ni même des microorganismes.
 
Pour éviter les risques pour les oiseaux ou les petits animaux, les granulés contiennent un répulsif contre les vertébrés et ne sont pas appètent pour les oiseaux.
 
C’est globalement au niveau de son exploitation, dans une approche de lutte intégrée, que la protection de la faune auxiliaire s’envisage. Ainsi, les haies et autres zones enherbées en bordures des champs sont autant de refuges qui favorise la diversité animale et son action régulatrice, y compris sur les limaces.
 
 
Cécile Julien
 
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