La vue d’une limace n’est pas vraiment réjouissante : ces gastéropodes sans coquilles, flasques et gélatineux, qui sécrètent un mucus gluant, peuvent mesurer jusqu’à 30 centimètres selon les espèces. Ils sont bien évidemment plus proches d’une taille moyenne comprise entre 3 et 10 centimètres.
Leur tête est munie de quatre tentacules dont les deux supérieures abritent les yeux. Les deux inférieures sont des organes olfactifs et des papilles gustatives.
Les limaces se déplacent très peu dans une journée, plus souvent la nuit, et seulement de quelques mètres. L’activité des loches est donc majoritairement nocturne, avec des pics d’activité au coucher et au lever du jour pour se nourrir. Parce que ce glouton peut dévorer jusqu’à 50 % de son poids par jour.
Les limaces ne sont pas seulement répugnantes : elles incarnent de terribles ravageurs pour les cultures. Notamment deux espèces très nuisibles sur les dix que comptent le territoire français : la limace grise (Deroceras reticutatum) et la limace noire (Arion hortensis).
Cycles du développement des limaces
La limace, comme l’escargot, est hermaphrodite, à la fois mâle puis femelle. Les œufs sont pondus en nombre, quelques jours après l’accouplement. Une ponte peut compter jusqu’à 500 œufs, par paquets de dizaines.
La durée d’incubation est élastique, surtout liée aux conditions climatiques et aux zones géographiques. Ainsi, par temps froid, elle peut durer jusqu’à trois mois, alors qu’une température au-delà de 20° accélérera le processus : trois semaines peuvent suffire.
Automne et printemps sont des saisons favorables à la reproduction des limaces, qui peuvent engendrer deux générations par an chez les limaces grises.
Les limaces vivent entre 9 et 18 mois. Sauf si elles sont écrasées avant…
Les types de culture touchées ?
Mis à part quelques plantes particulières qui agissent comme répulsif, les loches s’attaquent à toutes les cultures, petites ou grandes, et peuvent avoir un effet dévastateur.
La limace est un adversaire particulièrement redoutable pour les champs de colza, se nourrissant copieusement des jeunes plants.
Les dégâts causés par les limaces
La limace noire s’attaque principalement aux-sous-sols en dévorant les graines, germes et racines, tandis que la limace grise dévore les parties aériennes, consommant tout ce qui pousse en surface, tiges, feuilles tubercules, légumes, fruits, fleurs…
L’effet est à la fois quantitatif avec un impact sur la récolte mais aussi qualitatif, en entraînant des retards de croissances et des dégénérescences.
Dans le cas d’une attaque sévère sur une grande culture, la limace peut entraîner d’importantes pertes économiques.
Quand et comment intervenir ?
Il est très important d’observer les parcelles bien avant le moment des semis. Dans le cas des cultures de colza, il est bon de démarrer ces observations 15 à 20 jours avant les semis.
Le meilleur moment est d’intervenir à l’interculture, en essayant de maintenir le sol sec, par déchaumage. La limace aime l’humidité et les abris, il faut donc la priver de ces refuges, avec un travail superficiel du sol, notamment pour casser les mottes.
Les solutions agricoles pour lutter contre les limaces ?
Tout d’abord, d’une efficacité redoutable mais très fastidieuse et peu ragoutante : la collecte manuelle. A l’œil nu, en se munissant d’une bonne paire de gant, il faut alors opérer à la tombée de la nuit ou au petit matin.
Ces nuisibles sortant leurs antennes après une pluie ou un arrosage, il est alors aisé de les collecter.
Certaines plantes ont des vertus répulsives face aux limaces. C’est le cas notamment de l’ail, du cerfeuil, des géraniums et de tous un tas d’autres plantes potagères.
Il existe aussi des pièges anti-limaces plus ou moins fiables. Il est également possible d’utiliser des barrières physiques comme le sable ou les graviers.
D’un point de vue agronomique, il est bon de procéder à des alternances de culture, de printemps et d’automne, afin de perturber le cycle de vie.
Les traitements par produits limacides peuvent s’avérer redoutables.
Problème, ces pesticides spécialisés (à base de phosphate, de nématodes ou de métaldéhyde) sont plus ou moins toxiques pour d’autres espèces (en particulier les hérissons) et polluants pour les sols. Ils sont à utiliser avec parcimonie et méthode.
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