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Chimique et/ou mécanique : élaborer une stratégie de désherbage efficace

Parce que les solutions phytosanitaires sont de plus en plus soumises à contraintes, que la présence d’adventices résistantes s’étend, qu’on a tout à gagner à réduire ses intrants, les stratégies mixtes de désherbage ont la cote.

Pour un désherbage efficace, la première étape est de réduire la densité d’adventices sur le long terme par différentes mesures agronomiques. La rotation a un rôle à jouer, mais c’est surtout de l’interculture qu’il faut profiter. Un travail du sol superficiel permettra de détruire les adventices. Il sera d’autant plus efficace s’il est pratiqué en conditions desséchantes. Les outils à dents sont bien adaptés pour travailler l’intégralité de la surface. Pour compléter leur action, le rouleau arrière peut être remplacé par une herse. Les couverts végétaux sont une autre aide au désherbage. Ils concurrencent les adventices et sont plus faciles à détruire.

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Bien identifier les adventices

Pour élaborer un programme de désherbage efficace et le moins coûteux possible, chaque année, pour chaque parcelle, il faut commencer par identifier la flore majoritaire. C’est elle qui guidera le choix du programme et son positionnement.

Face à une forte pression graminée, on partira sur une intervention en prélevée. L’efficacité des produits racinaires dépend pour beaucoup de l’humidité dans le sol.

Pour une pleine efficacité, il faut pouvoir compter sur 10 mm dans les 10 jours suivants. Parmi les graminées, l’une est particulièrement compliquée à maitriser, c’est le ray grass, dont certains sont résistants aux sulfonylurées. Il faut alors combiner pré et post levée, avec un double passage de chloroacétamide.
En cas de majorité de dicotylédones, l’intervention se fera plutôt en post-levée. Pour une bonne sélectivité, il vaut mieux intervenir entre les stades 2 et 6 feuilles du maïs, tout en visant le stade jeune des adventices. Pour une pleine efficacité des applications foliaires, l’hygrométrie doit être importante, au moins 70%.

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Des stratégies mixtes

Pour alléger son IFT et gagner en indépendance face aux solutions phytosanitaires, il est intéressant de combiner désherbage chimique et mécanique.

Cela va se faire avec un certain opportunisme, déjà en fonction du matériel dont on dispose, sur son exploitation ou en Cuma, mais aussi des conditions météo. Si des conditions sèches compliquent le positionnement des herbicides, elles jouent en faveur d’un désherbage mécanique.

La réussite du désherbage mécanique tient aussi dans la préparation du sol. Il faut une structure plane, sans trop de débris végétaux.
Attention toutefois, le désherbage mécanique n’est pas efficace contre les vivaces. Il peut même avoir l’effet inverse en sectionnant les tiges, par exemple du liseron, qui vont marcotter.
En prélevée, le désherbage se fera en plein avec une herse étrille ou une houe rotative sur des adventices jeunes, stade filament ou une feuille. En post-levée, le binage avec un guidage RTK peut se faire à partir du stade deux feuilles du maïs jusqu’à 7/8 feuilles. Le binage nettoie l’inter-rang, mais le buttage participera également à étouffer les adventices sur le rang.
À part en bio où seul le désherbage mécanique est utilisable, on peut élaborer des stratégies mixtes :

  • Un passage de herse, puis désherbage chimique en prélevée ou post levée très précoce, puis un ou plusieurs passages de bineuse pour nettoyer l’inter-rang.
  • Désherbage chimique sur le rang en prélevée puis plusieurs passages de bineuse pour nettoyer l’inter-rang.

Cécile Julien 

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