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Céréales, quelles sont les conséquences du froid ?

Depuis la fin de semaine dernière, des températures froides se sont installées. D’après les prévisions, ce froid va perdurer encore quelques jours. Quels sont les risques à envisager pour les céréales ?

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Les céréales face au froid : quelle résistance ?

Au fur et à mesure de l’émission des feuilles, les plantes deviennent de plus en plus résistantes au froid. Ainsi, un blé tendre au stade tallage et préalablement endurci, c’est-à-dire ayant séjourné progressivement à des températures proches de 0°C, est résistant au froid jusqu’à -12 à -15°C.

En étant inférieures à ces seuils, les températures actuelles et à venir ne sont a priori pas très inquiétantes pour la majorité des parcelles de céréales. De plus, ce froid correspond surtout à des gelées nocturnes et matinales, suivies par des températures maximales proches de 0°C avec un temps ensoleillé. Le thermomètre va donc faire le « yoyo » entre le jour et la nuit, avec des températures minimales très basses, atteintes uniquement en fin de nuit sur une durée très courte. Cependant, après la relative douceur qui a précédé cette vague « Paris-Moscou », on peut craindre que les plantes aient perdu une partie de leur résistance au froid acquise auparavant, et, contrairement à l’épisode précédent de froid, il n’y aura pas de couverture neigeuse pour protéger les parcelles.

Devons-nous nous attendre à un risque élevé pour les parcelles ?

On peut supposer à partir des éléments précédents que le sol ne gèle pas trop fortement en profondeur, phénomène pouvant causer la mort des plantes. Néanmoins, l’alternance de séquences de gel-dégel peut entraîner une défoliation importante des plantes. Les parcelles les plus exposées sont celles :
• aux stades les plus avancés : un blé au stade épi 1 cm supporte moins bien les températures froides qu’en plein tallage. Les parcelles ayant déjà atteint ce stade sont donc plus exposées à un risque de dégâts préjudiciables (destruction de l’épi). Mais d’après les estimations, ce stade ne sera que très rarement atteint avant mi-mars dans nos régions. Seules des variétés très précoces à montaison semées trop tôt peuvent être concernées.
• aux espèces les plus sensibles (orge de printemps semée en automne et le blé dur).
• aux variétés peu résistantes (notes de résistance au froid peu élevées).
 

Edouard Baranger, Michel Bonnefoy, Delphine Bouttet, Chloé Malaval Juery, Agnès Treguier (Arvalis – Institut du végétal)

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