Avec la douceur de la semaine, mieux vaut d’abord désherber avant de fertiliser si les parcelles sont accessibles.
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Les conditions climatiques de cet automne et de ce début d’hiver ont permis un tallage abondant des blés. Les cumuls de pluies (proches de la médiane – figure 1) et les températures de ces derniers mois, (toujours supérieures à la médiane) ont assuré de bonnes conditions de levée et croissance pour les céréales et une minéralisation hivernale importante. Cependant, si la période du 1er octobre au 31 décembre 2014 figurait parmi les années les plus chaudes, les mois de janvier et février sont nettement plus froids, ralentissant le développement des blés. L’année 2015 se positionne ainsi proche des années 2012 ou 2002 (figure 2).
Figure 1 : carte des pluies sur la période du 01/10/2014 au 18/02/2015 (source : Arvalis et Météo France)
Figure 2 : relation entre cumul de températures et pluviométrie entre le 1er octobre et le 17 février 2015
Ces blés fortement tallés, notamment avec les semis les plus précoces, bénéficient aujourd’hui de l’azote minéralisé naturellement au cours de ces derniers mois.
D’après le modèle CHN d’Arvalis – Institut du végétal, la quantité d’azote disponible dans les sols à la mi-février serait de l’ordre de 40 et 50 kg N par hectare. Le niveau d’azote absorbé par les plantes cette année est potentiellement élevé, avec des valeurs pouvant varier de 30 à 50 kg N/ha pour les blés les plus précoces.
Privilégier le désherbage en priorité avant le premier apport d’azote à la faveur de températures plus douces cette semaine si la portance des sols le permet.
Avant le stade épi 1 cm, limiter le premier apport à 40 kg N/ha : un premier apport d’azote excédentaire favorise le développement d’une biomasse ne contribuant pas au rendement, les risques de verse et de maladies.
Pour répondre à l’objectif de « rendement et protéines », l’apport d’azote au tallage est celui qui contribuera le moins à la teneur en protéines finale. A dose équivalente, il est préférable de garder de l’azote pour les apports en fin de cycle (pilotage de la fertilisation, fractionnement).
La dynamique du soufre est proche de celle de l’azote : sa forme minérale (sulfate) est sensible au lessivage et dépend de la minéralisation du stock de soufre organique du sol.
Compte tenu des cumuls de pluies proches de la médiane cette année, les risques de carence sont moins élevés que l’année dernière (excepté en sols superficiels sans apport de matières organiques).