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Céréales, prévoir pilotage et dernier apport d’azote pour la deuxième quinzaine d’avril

Pour assurer rendement et qualité des cultures, voici quelques préconisations sur les prochaines interventions à réaliser et leur positionnement.

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Dans les parcelles ayant reçu l’apport « épi 1 cm » vers le 20 mars, la valorisation de l’engrais est assurée par les pluies récentes, le pilotage du dernier apport peut être programmé à la sortie de la dernière feuille qui devrait intervenir vers le 20-25 avril dans la plupart des situations. Les apports réalisés plus tôt, notamment sous forme solution ou urée, ont souvent reçu les quantités d’eau nécessaires pour être efficaces plusieurs jours après leur réalisation. Dans ces conditions, leur efficacité peut être fortement réduite. Il sera impératif dans ces situations d’avoir recours à un outil de pilotage en fin de montaison pour tenir compte de ces défauts d’efficacité.

Quelques parcelles hydromorphes, plus tardives, n’ont pas eu d’apport récent alors qu’elles ont atteint et souvent dépassé le stade épi 1 cm. Si l’apport principal est prévu avec une forme peu sensible à la volatilisation (ammonitrate, urée formulé type Nexen® ou Utec 26®) il peut être déclenché dès maintenant. Si la forme prévue est sensible à la volatilisation (solution ou urée classique), il est préférable d’attendre un prochain épisode pluvieux, même si les céréales présentent de légers signes de carence azotée. En période sèche, ces formes perdent une part importante de leur efficacité et en l’absence de pluie ne seront pas valorisées.

Pour les parcelles ayant reçu un apport d’azote très récemment, il faudra s’assurer lors du pilotage que l’apport réalisé a bien été valorisé avant toute mesure. A titre d’exemple, pour le N-Tester, on retient une règle de 5 jours après que l’apport ait reçu au moins 15/20 mm de pluie ou d’irrigation.

Pour les parcelles irriguées, l’état actuel des réserves en eau est satisfaisant. Toutefois, les ETP devraient s’élever la semaine prochaine. En absence de pluie sous 8-10 jours dans les sols superficiels, un premier apport d’eau pourra être envisagé si les blés ont atteint le stade 2 nœuds. Un apport plus précoce ne se justifiera que dans les parcelles n’ayant pas encore reçu leur apport d’azote principal, l’irrigation dans ce cas aura pour but de valoriser l’apport d’engrais. Le déclenchement pourra alors intervenir dès que l’apport d’azote sera réalisé si la culture a atteint le stade 1 nœud.

Cinq bonnes raisons pour piloter et apporter un dernier apport d’azote à la sortie de la dernière feuille

La période de « sortie de la dernière feuille » est la plus favorable pour un dernier ajustement de la dose d’azote sur les blés. Cinq raisons à cela :

1. C’est la période où les céréales sont les plus sensibles à une carence azotée (période de mise en place de la fertilité des épis). Un manque d’azote à ce stade n’est plus compensé par la culture et peut se traduire par une perte de rendement importante.

2. Les apports réalisés à cette période seront principalement assimilés par les organes les plus proches des futurs épis : les deux derniers étages foliaires, le col de l’épi et le futur épi lui-même. Les grains lors de leur remplissage auront ainsi beaucoup plus de facilité à remobiliser l’azote absorbé et à le convertir en protéines. Ainsi les apports réalisés entre dernière feuille pointante et gonflement permettent d’améliorer en moyenne de 2 q/ha le rendement et de 0,2 % le taux de protéines par rapport à la même dose apportée en 2 apports. Ces gains sont nettement plus élevés lorsque la dose initialement prévue est insuffisante.

3. En fin de montaison, une part importante du potentiel de rendement permis est en place, le pilotage permet à ce stade de réajuster à la hausse ou à la baisse la dose d’azote initialement prévue en tenant compte des conditions de la campagne en cours.

4. Les plantes sont en croissance très active à cette période, l’engrais est absorbé et valorisé très rapidement ce qui garantit une plus grande efficacité : nos essais ont démontré qu’à ce stade l’efficacité des engrais dépasse régulièrement 90 % de la dose apportée alors qu’elle voisine 80/85 % à épi 1 cm et ne dépasse que rarement 60/65 % au tallage.

5. Les pluies sont très fréquentes fin avril/début mai et garantissent une valorisation rapide des engrais apportés. Le tableau ci-dessous indique le risque de mauvaise valorisation d’un apport d’azote par rapport à la fréquence des pluies (données source Météo France).


Tableau : risques de mauvaise valorisation d’un apport d’azote selon sa date de réalisation.
Médiane sur 30 ans. Seuil 15 mm. Vert : 10 jours ou moins, orange 11 à 15 jours, rouge plus de 15 jours.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Données Météo France, Arvalis – Institut du végétal, Inra

Légende :
o L’indicateur est vert lorsqu’une année sur 2 (historique sur 30 ans), il tombe plus de 15 mm en moins de 10 jours après la date indiquée en en-tête de tableau.
o Il est orange quand il faut entre 10 et moins de 15 jours,
o Il est rouge lorsqu’il faut 15 jours et plus.
o Le fond de couleur des dates résume la tendance globale pour tous les postes retenus pour la région pour chaque période.
o La période qui court du 17 au 27 avril est particulièrement favorable à la réalisation des apports d’engrais azotés.


Message rédigé par Arvalis – Institut du végétal avec l’appui des techniciens des Chambres d’Agriculture de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne, CAVAC, CEA Loulay, Charentes Alliance, Coop de Mansle, Coop Sèvre et Belle, Corea, Piveteau SAS, Soufflet Atlantique, Terre Atlantique, UDCA, VSN Négoce.

Thibaud DESCHAMPS, Céline DRILLAUD, Jean-Louis MOYNIER (ARVALIS – Institut du végétal)

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