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Orges d’hiver et escourgeons, les maladies sous surveillance

Voici les préconisations 2015 pour la protection fongicide des orges d’hiver en régions Centre, Ile-de-France et Auvergne.

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La majorité des orges ont atteint le stade 1 nœud. Trois maladies sont actuellement observées en plaine : la rhynchosporiose, l’helminthosporiose et plus étonnamment, la rouille naine (ce champignon apparaît habituellement en fin de montaison dans nos régions). La présence significative de ces maladies sur des variétés sensibles à l’une d’entre elles justifie le déclenchement d’une première intervention.

Adapter son programme au niveau de résistance de la variété

Plus une variété présente un écart traité – non traité élevé, plus elle va justifier d’une protection au coût élevé.


Figure 1 : classement des variétés d’orge d’hiver selon leur nuisibilité maladies ou écarts Traité – Non Traité (q/ha)

Ces nuisibilités sont calculées sur des moyennes pluriannuelles d’essais France entière, dans un contexte dominé par l’helminthosporiose.


Etincel et Isocel, variétés inscrites en 2012, très présentes et valeurs sûres de nos régions, confirment une assez bonne tolérance globale aux maladies, la rhynchosporiose restant leur point faible.

Retrouver les principales caractéristiques de vos variétés d’orges d’hiver avec les fiches Variétés.

A chaque contexte son programme

Si le niveau de pression de maladies observé et la sensibilité variétale sont décisifs pour orienter les traitements, le prix de vente des orges d’hiver et escourgeons est déterminant dans le choix du programme de protection.

Actuellement, le prix de vente moyen se situe autour de 16 €/q pour un débouché brassicole et 15 €/q pour un débouché fourrager.


Figure 2 : dépense fongicide optimale théorique (€/ha) sur escourgeon et orge d’hiver en fonction de la pression parasitaire attendue et sous plusieurs hypothèses du prix (16 à 27 €/quintal) – 48 essais

Au-delà du résultat donné par le modèle, il faut néanmoins rester attentif au fait que la protection fongicide a un effet marqué sur le calibrage. En conséquence, il serait hasardeux de ne s’en tenir qu’au simple calcul de rentabilité des fongicides sans penser qu’il faut assurer une production d’orges de qualité brassicole.

Un seul mot d’ordre : diversifier les modes d’action

Pour limiter l’apparition de résistances aux fongicides, il conviendra de se limiter à une seule application par campagne de SDHI. Il en est de même pour les strobilurines, le prothioconazole, l’époxiconazole et le cyprodinil. Diversifier les matières actives, c’est assurer la pérennité de leur efficacité !

Programmes régionaux : une approche par niveau de nuisibilité et de variété

Dans ces propositions de programmes de traitement, vous trouverez, aux côtés du coût/ha, deux valeurs d’Indices de Fréquences de Traitement ou IFT : l’IFT Produits Commerciaux (IFT pc) et l’IFT Substances Actives (IFT sa). Ces IFT permettent de caractériser ces propositions de programmes sous un angle Ecophyto, en plus du prix de chaque solution proposée. Il est donc possible d’en tenir compte, mais ils ne sont pas utilisés comme variables d’entrée pour le choix d’un programme de traitement.

La liste des produits proposée dans les programmes régionaux n’est pas exhaustive. Par ailleurs, tous les produits cités sont référencés sur la «  Liste des spécialités phytopharmaceutiques recommandées sur orge de brasserie ».

L’alternance des matières actives est illustrée par le jeu de couleurs suivant :
• En vert : les SDHI,
• En rose : les strobilurines,
• En marron : les triazoles,
• En bleu : le prothioconazole,
• En rouge : le chlorothalonil,
• En noir : le cyprodinil, la fenpropodine.

Pour l’établissement des programmes régionaux de protection des orges, trois cas-types contrastés ont servi de support. Il a été retenu le prix de vente moyen de 12 €/q pour les orges fourragères et 14 €/q pour les orges brassicoles. Les prix de vente annoncés actuellement sont plus élevés que ceux utilisés dans nos calculs, ils conduiraient mécaniquement à une légère augmentation des doses du premier traitement (T1). Cependant, au vu des conditions météorologiques actuelles, il est plus judicieux de maintenir des doses de T1 « basses » et de réajuster à la hausse la dose du T2 si les conditions climatiques sont favorables à l’expression des maladies en fin de cycle ou si les prix de ventes se maintiennent.

En cas de présence significative de rouille naine, privilégier les solutions à base de prothioconazole et/ou de strobilurines.


Figure 3 : programmes préconisés avec une nuisibilité inférieures à 12 q/ha sur variétés fourragères peu sensibles aux maladies (KWS Cassia…)

Cliquez sur l’image pour l’agrandir


Avec une enveloppe a priori inférieure à 40 €/ha (nuisibilité < 12 + prix orge = 12 €/q), une application unique apparait comme suffisante.


Figure 4 : programmes préconisés avec une nuisibilité faible à moyenne autour de 12-13 q/ha sur des variétés brassicoles peu sensibles aux maladies (Etincel, Isocel, Casino, Salamandre…)

 


Figure 5 : programmes préconisés avec une nuisibilité moyenne à forte autour de 15-20 q/ha sur des variétés brassicoles sensibles aux maladies (Passerel, Amistar, Voyel, Arturio, Esterel…)


Pour les variétés fourragères sensibles aux maladies (Abondance, Cervoise, Ketos, Touareg…), partir sur les mêmes programmes que les brassicoles sensibles en ajustant les doses à la baisse pour économiser 4-6 €/ha.

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal), Myriam DESANLIS (INRA)

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