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Bulgarie, une campagne d’export moins mauvaise que prévue

Dans un passé récent, la Bulgarie s’était montrée très compétitive dans les exportations de céréales et notamment vers quelques destinations traditionnelles du blé français. Cette année, avec une production de céréales en baisse de 17 %, les observateurs s’attendaient à un fort recul des exportations bulgares. Mais après huit mois de campagne, seules les exportations de maïs affichent une forte baisse.

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L’UkrAgroConsult estime les exportations de blé, maïs et orges bulgares aux alentours de 4,8 Mt en 2015/16, soit 14 % de moins qu’en 2014/15.

Blé : les exportations baissent moins que la production

En dépit d’une baisse de la production de blé de 12 %, les exportations au 29 février sont au même niveau que l’an dernier à 2,3 Mt. Au 30 juin, les exportations pourraient atteindre 2,85 Mt soit seulement 200 kt de moins qu’en 2014/15 (tableau 1).

Tableau 1 : bilan offre et demande en blé en Bulgarie, en milliers de tonnes
Source : UkrAgroConsult

Orges : la dynamique du début de campagne s’essouffle

En s’appuyant sur les déclarations du ministère de l’Agriculture bulgare, la production d’orge est estimée à 745 kt. Les prix étaient plus élevés qu’attendus en début de campagne, ce qui a contribué à un rythme soutenu des exportations. Au cours des huit premiers mois de 2015/16, les bulgares ont exporté 400 kt d’orges, c’est toutefois 27 % de moins que le record atteint en 2014/15.

L’UAC estime que 10 000 tonnes d’orges devraient encore être exportées d’ici la fin de la campagne. Les exportations pourraient monter à 415 kt (tableau 2).

Tableau 2 : bilan offre et demande en orges en Bulgarie, en milliers de tonnes
Source : UkrAgroConsult

Le maïs bulgare perd des parts de marché en Union Européenne

Les chargements de maïs ont démarré plus tard que d’habitude suite à une récolte tardive et aux mauvaises conditions climatiques (production en baisse de 800 kt alors que la superficie était en hausse de 13 %). Fin février, la Bulgarie avait exporté 590 kt de maïs, presque 65 % de moins que l’an dernier sur la même période (1,7 Mt). La faiblesse des prix intérieurs en début de campagne encourageaient peu les opérateurs à effectuer des ventes sur le marché international.

Figure 1 : exportations de céréales bulgares au 29 février, en milliers de tonnes
Source : UkrAgroConsult


La moitié de la campagne de commercialisation est passée et seuls 38 % du potentiel exportable en maïs ont été chargés. En cause, la forte compétition avec les pays voisins de la Bulgarie, et principalement avec l’Ukraine.

Sur cette campagne, les prix du maïs bulgare dépassent de 5 à 8 $ la tonne ceux proposés par les pays de la mer Noire. Seule l’origine française est plus chère que l’origine bulgare. Aussi, on assiste à un renforcement de la compétition à destination de l’Union Européenne, devenue le principal client importateur de maïs d’origine mer Noire pour la campagne 2015/16. L’Ukraine, et la Russie dans une moindre mesure, ont considérablement augmenté ses exportations de maïs vers l’UE, freinant l’accès au maïs bulgare (tableau 3).

Tableau 3 : exportations de maïs vers les pays de l’UE 2015/16, en milliers de tonnes
Sources : Stratégie Grains, APK-Inform

Une sole en maïs bulgare attendue en baisse en 2016

En blé comme en maïs, il est probable que lorsque l’offre ukrainienne sera totalement épuisée, les céréales bulgares pourraient se montrer plus compétitives. Mais, au regard de la tendance actuellement baissière des prix du maïs, et les premières estimations du CIC anticipant une récolte 2016 supérieure à la récolte 2015, il est peu probable que les prix repartent à la hausse dans les prochains mois. De plus, la production de maïs en UE est attendue 11 % plus élevée qu’en 2015, ce qui risque là aussi de compliquer les exportations au départ de la Bulgarie vers cette destination.

A moyen terme, la Bulgarie pourrait faire face à un scénario plutôt pessimiste avec des stocks de report de maïs élevés, apportant son lot de pression sur les prix intérieurs et un surplus de maïs sur le marché intérieur forçant les agriculteurs à réduire leurs superficies pour la prochaine récolte. C’est du moins ce qui est envisagé à l’heure actuelle où les ensemencements en maïs pourraient baisser au profit du blé.

 

Aurélie Jarlegant (France Export Céréales)

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