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Biostimulants, bien choisir en fonction des besoins

Face à des épisodes de sécheresse de plus en plus forts, le groupe Perret, distributeur du Sud-Est de la France, a construit une stratégie autour des biostimulants, notamment à destination des viticulteurs. 

Pour accompagner au mieux ses agriculteurs dans la lutte contre le stress hydrique, le groupe Perret, implanté dans le Gard, a adopté une approche à 360°, où les biostimulants s’utilisent aux différentes étapes de la campagne de la vigne. À l’automne, le groupe travaille sur la dynamique de l’eau en recourant à des activateurs du sol, couplés à d’autres pratiques comme les couverts végétaux ou les apports de matières organiques. « À cette période, l’enjeu pour notre territoire est de valoriser au mieux les fortes précipitations », souligne Romain Careghi, référent biostimulants chez Perret. En début de cycle, la priorité est donnée à la dynamique racinaire, avec des stimulateurs de croissance. « D’après l’Inrae, la vigne colonise le sol jusqu’à 10 ans après sa plantation. Chaque année, des radicelles et racines secondaires se renouvellent fortement, d’où l’intérêt de continuer à stimuler la plante », justifie le conseiller. Enfin, l’usage de produit foliaire constitue le dernier pilier de la stratégie. « L’apport se fait soit en début de cycle pour relancer ou stimuler la photosynthèse, soit en période de stress hydrique avec l’utilisation d’osmoprotecteurs. Ces derniers sont naturellement produits par les plantes, mais nous en renforçons la quantité avec des biostimulants à base de glycine-bétaïne, comme le produit Intracell de chez Lallemand. Cela améliore la capacité d’absorption de la plante », indique-t-il. Depuis plusieurs campagnes, le groupe se penche aussi sur les macérations de plantes. « Elles présentent des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires qui s’avèrent performantes pour accompagner le végétal dans ce contexte de stress hydrique », constate Romain Careghi. 

Mieux mesurer le stress et les effets des biostimulants

« Afin de maximiser l’effet de ces produits, l’usage d’OAD et d’outils de mesure nous semble indispensable. À l’aide d’une chambre à pression, nous mesurons la pression au sein du végétal. Au-delà de 3 bars, il est en état de stress hydrique. Lors des récentes campagnes, nous avons déjà enregistré des pressions dépassant les 20 bars ! » Le groupe va intégrer de nouveaux OAD cette année, comme des capteurs composés d’électrodes. « Nous travaillons aussi avec le Delta C13, qui mesure le rapport isotopique entre le carbone 12 et le carbone 13. C’est un excellent indicateur du niveau de stress hydrique subi pendant la fructification », explique-t-il. 

Des gains rapides et significatifs

Bien maitrisés, les différents itinéraires intégrant des biostimulants contribuent à un retour sur investissement rapide et significatif. « Sur les essais menés en 2022 en Côte de Provence, les parcelles recevant des biostimulants sur toute la campagne ont généré + 45% de rendement supplémentaire par rapport aux témoins, et ce, sans dégrader la qualité. Sur des itinéraires n’utilisant que des osmoprotecteurs, le gain minimum de rendement était de 7% », rapporte Claire Scappini, responsable technique chez Racine, filiale du groupe Perret, et en charge des essais sur la région. 

Julia Landrieu

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