cover blank wikiagri

Baisse des importations de blé par le Brésil

Le Brésil a fortement baissé ses importations de blé cette année. Pour quelles raisons ? Qui profitera du manque de qualité du blé argentin, fournisseur traditionnel des meuniers brésiliens ?

–stop–

Le Brésil a réamorcé ses importations de blé depuis février dernier mais à un rythme inférieur à celui de l’an dernier. Et ce, en premier lieu, en raison du million de tonnes de blé de l’Etat du Paraná (au Sud) acheté par les meuniers avec le soutien du PEPRO. Ce dernier finance aux acheteurs la différence entre le prix minimum et celui du marché.

La qualité de ces blés a permis cette année aux Brésiliens de remplir une partie des besoins des Etats du nord-est du pays.

La baisse des importations s’explique aussi par la dépréciation de la monnaie brésilienne face au dollar. Le réal brésilien a perdu 21 % de sa valeur face au billet vert depuis le début de l’année.

Dans une moindre mesure, la baisse du prix de la farine de près de 11 % depuis le début de l’année pénalise la marge des meuniers et ne les incite pas à acheter.

Les Américains, premiers fournisseurs de blé au Brésil pour 2014/15 ?

D’après les estimations faites par le CONAB en mars dernier, les importations de blé par le Brésil seraient de 6,7 Mt pour la campagne 2014/15. Il restait au 1er mars dernier, encore 3,6 Mt de blé à importer, probablement en provenance des Etats-Unis et d’Argentine. Pour cette dernière, rappelons qu’un quota d’exportation de 3,2 Mt est prévu. Fin février, il lui restait 1,8 Mt à exporter mais rien n’est joué vu les problèmes de qualité sur les blés argentins cette année.


Figure 1 : bilan du blé brésilien

Source : Conab


Tout porte à croire que les Américains vont tirer profit de la situation (plus de blé en provenance d’Uruguay en raison des problèmes de qualité) même si l’appréciation du dollar et le droit de douane imposé par les autorités brésiliennes pourraient fortement restreindre la compétitivité du HRW.

Le blé paraguayen devrait quant à lui, représenter une part très marginale des importations brésilienne (20 000 tonnes par mois) (figure 2).


Figure 2 : importations réalisées (à gauche) et perspectives d’importations pour le reste de la campagne (à droite), par origines

Sources privées

L’Asie du Sud-Est : premier client du blé brésilien pour 2014/15

Par ailleurs, le Brésil exporte une partie de sa production. De novembre 2014 à février 2015, on note une forte hausse de ces volumes avec 1,285 Mt contre seulement 0,029 Mt en 2013/14 (figure 3).


Figure 3 : exportations mensuelles de blé au brésil (campagne commerciale brésilienne)

Source : Mdic/Secex


En novembre dernier, on évoquait la possibilité du retour du blé brésilien en Afrique du Nord. La qualité « soft » de la récolte brésilienne qui était en cours ne permettait pas de répondre aux critères de la meunerie locale mais aurait pu trouver un débouché dans les mélanges effectués par les meuniers nord-africains.

Nous savons aujourd’hui que ces blés brésiliens ont été déclassés en qualité fourragère et l’Asie du Sud-Est (la Thaïlande, le Vietnam et les Philippines), représente la quasi-totalité des achats (90 %).


D’après les informations de Léandro Pierbattisti

Aurélie JARLEGANT (France Export Céréales)

Article Précédent
Article Suivant