La France importe1,6 milliard d’euros (Mds d’€) d’oléo-protéagineux et plus 4,8 Mds d’huile. Sur ces marchés, elle est déficitaire de plus de 2,7 Mds.
Ce déficit structurel tranche avec l’excédent céréalier annuel de notre pays. L’an passé, il était encore de 5,55 Mds d’€ alors que la récolte de blé était la plus faible depuis 1984.
Par ailleurs, la France a acheté l’an passé plus de 62 Mds d’€ d’hydrocarbures fossiles.
La guerre commerciale, à laquelle se livrent les grandes puissances économiques mondiales, rend notre pays très vulnérable. A l’avenir, sa souveraineté alimentaire résidera dans sa capacité à combler ses déficits énergétiques et protéiques et non pas à accroître ses excédents céréaliers.
Les deux leviers envisageables sont la sobriété, voire la réduction de la consommation des commodités importées (hydrocarbures, soja) et, l’augmentation des productions de bioénergies et de protéines végétales.
Depuis sa création, le 5ème groupe agroalimentaire français AVRIL, leader industriel de la filière nationale des huiles et protéines végétales, déploie ses activités pour relever ces défis de souveraineté. Il accroît ses activités en s’appuyant sur ses industries historiques (huiles Lesieur par exemple), telle une araignée tissant sa toile, afin d’élargir chaque année l’étendue de ses activités. Il a l’ambition de rendre la France plus souveraine en protéines et huiles végétales. L’actualité économique et géopolitique conforte ce groupe dans ses objectifs.
Le groupe Avril « développe des solutions innovantes, saines et durables pour nourrir les hommes et les animaux, et accélérer la décarbonation de la planète ». Aussi, les résultats économiques du groupe, dévoilés chaque année au printemps, ne visent pas seulement à apprécier sa rentabilité mais à montrer qu’il a aussi les moyens de ses ambitions.
L’EBITDA, l’équivalent de l’excédent brut d’exploitation, est le ratio adéquat, pour s’en rendre compte.
A l’horizon de 2030, le groupe s’est donné comme objectif un EBITDA de 550 millions d’euros (M€) par an, soit 180 M€ de plus que les 370 M€ de l’an passé permis par un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros (Mds d’€).
A Amiens l’été dernier, la reprise par Avril d’Eurolysine (ex-groupe Metex), la dernière usine qui fabrique en Union européenne de la lysine, évite aux Vingt-sept Etats membres de ne dépendre que de la Chine pour se procurer les acides aminés indispensables à la formulation des aliments pour animaux.
Du reste, un des premiers clients d’Eurolysine sera le groupe Avril lui-même puisqu’il produit 2,7 millions de tonnes d’aliments pour animaux via ses sociétés (Sanders entre autres).
Le groupe Avril et sa plateforme Mixscience réduisent aussi la part du soja importé dans la formulation des aliments pour animaux en augmentant le taux protéique des tourteaux de tournesol et de colza cultivés en France.
En matière de nutrition humaine, l’accroissement de la consommation de légumineux n’aurait aucun sens si l’Hexagone n’en développait pas la production pour en réduire ses importations. La coopérative agricole des Pays de la Loire (CAPL) s’est justement associée à Sofiprotéol et à ESFIN Gestion pour financer un site industriel dans le Maine et Loire, dédié à la transformation de quinoa, de lentilles de pois chiches et de sarrasin cultivés sur plus de 200 hectares.
Afin de réduire l’empreinte carbone fossile de l’économie française, Avril propose une gamme de biocarburants pour l’aviation et le transport routiers par exemple.
Le groupe « poursuit son travail avec l’amont agricole pour développer des espèces oléagineuses à cycle court, adaptées aux intercultures, et intégrant des pratiques culturales bas carbone. L’objectif est de produire des huiles entrant dans la composition des carburants aériens reconnues par l’Union européenne ».
En Europe du Sud-est, OMV Petrom se fournit en huile végétale auprès d’Expur, une filiale roumaine d’Avril, pour approvisionner son unité de production de carburants d’aviation durale et de diesel renouvelable. La moitié des besoins d’OVM Petrom seront ainsi couverts.
« En 2024, cinq ans après le lancement d’Oleo100 – le biocarburant à base de graines de colza qui contribue à la décarbonation du transport de marchandises et de voyageurs – 2 000 cuves sont déployées sur le territoire français pour alimenter les flottes de poids lourds ».
La chimie des protéines végétales offre aussi une alternance durable à la prétrochimie, notamment dans l’industrie du meuble. « Des panneaux de bois composite sont fabriqués par des solutions adhésives bio-sourcées issues de graines de colza et de tournesol », mentionne le groupe AVRIL.
Le 5ème groupe alimentaire français est réparti sur 18 pays et comprend 82 sites industriels dans le monde. Grâce aux EBITDA réalisés dans le passé et à ses capitaux propres (2,188 Mds d’€), il a eu les moyens de réaliser 500 d’€ d’investissements. Outre Eurolysine, Avril a acquis Tellus (ex-Axéreal élevage), Nuso (ex Sufflot Nutrition animal) et A Azevedo Oleos au Brésil.
L’an passé, le groupe a vendu 3,99 Mt de graines triturées et 460 000 tonnes d’huiles et de graines conditionnées.
Hormis ses 2 Mt de tourteaux, il a aussi vendu 1,35 Mt de tonne de biodiésel, 500 000 t de produits oléo-chimiques et 2,7 Mt d’aliments pour animaux.
L’exercice 2024 est le premier clos depuis le lancement en 2023 par Avril du plan Ambition 2030.
Les 5 axes stratégiques (développer des solutions décarbonées et durables ou encore accroître la compétitivité) inscrivent encore plus le groupe dans les objectifs de décarbonation et de souveraineté protéiques de la ferme France.