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Arash Derambarsh : « Nous voulons une ville durable à Courbevoie »

Connu pour la lutte qu’il mène contre le gaspillage alimentaire, Arash Derambarsh, vient de devenir adjoint au maire à Courbevoie, chargé du développement durable. A ce titre, il veut que la cité francilienne se transforme en ville modèle en matière de développement durable. Les idées fusent, un programme est établi, sous la direction du maire Jacques Kossowski.

Nous sommes à Courbevoie, dans l’ouest parisien, dans les Hauts-de-Seine. A priori loin des champs agricoles, mais pour autant, la politique municipale annoncée pour ces prochaines années montre des consonnances attendues également en zones rurales. La lutte contre le gaspillage alimentaire, qui participe évidemment à ce que les agriculteurs soient mieux considérés (comment comprendre que des tonnes et des tonnes de bouffe, qui auraient dues être autant de nourriture pour les femmes et les hommes, soient gâchées chaque jour ?), est, on le sait, le fer de lance d’Arash Derambarsh. Fort du prix Win Win obtenu en 2019, équivalent du prix Nobel du développement durable, il vient de devenir adjoint au maire de Courbevoie, chargé justement du développement durable. Et bien sûr, en plein accord avec le maire Jacques Kossowski, il veut appliquer les préceptes d’une lutte active contre le gaspillage alimentaire sur Courbevoie.

« Une ville zéro gâchis, zéro déchet »

Mais lorsque il annonce « Nous voulons une ville durable à Courbevoie« , Arash Derambarsh ne s’arrête pas à cette lutte. Deux idées phares se dégagent, reprend-il : « Une ville zéro gâchis, zéro déchet« . Dans le programme de la ville (reproduit in extenso en fin d’article), d’autres aspects sont susceptibles d’intéresser notre lectorat agricole. Ainsi, l’activité de la ferme urbaine (qui existe déjà) va être développée. Cette approche n’est pas aussi lointaine des pratiques paysannes qu’on pourrait le penser de prime abord. Certes, pas de champ cultivé, mais le concept vient tout de même de deux fils d’agriculteurs, et il réconcilie le consommateur urbain avec le produit de proximité.

Un point concerne même directement les agriculteurs franciliens, je cite : « Mise en place d’un système de compost en partenariat avec la région Ile de France pour offrir du terreau fertile aux agriculteurs de la région« . Evidemment, ce terreau ne remplacera pas tous les apports que doivent effectuer les travailleurs de la terre, mais il peut tout de même contribuer à baisser la facture en la matière, ce qui est toujours appréciable.

En prime, une manifestation vise à la découverte « des jardins et de l’agriculture urbaine« , elle a lieu traditionnellement en septembre.

Enfin, une action de sensibilisation au développement durable est reconduite en octobre. Ce festival Atmosphères, fait de projections de films, de débats, de rencontres… occupe plusieurs sites pour mieux intéresser l’ensemble des Courbevoisiens.

Comment Courbevoie veut devenir une ville-pilote en matière de développement durable

[le programme complet]

Afin d’arriver collectivement à un objectif de zéro déchet – zéro gaspi, la ville de Courbevoie veut s’engager auprès des acteurs de la ville pour réduire son empreinte environnementale en proposant des solutions simples et pragmatiques qui permettront à la ville de réduire considérablement ses déchets et son gaspillage.

1) Gaspillage alimentaire
Restauration collective et particulièrement les cantines scolaires : instauration d’une appli / plateforme pour connaitre dès le matin la présence des élèves dans l’école et préparer le nombre de repas en conséquence. Généraliser l’installation de doggy bags pour les enfants (en carton recyclable). Accompagnement de chaque école dans la signature d’un partenariat avec une association pour redistribuer les repas non consommés.
Restauration collective de l’administration : instauration d’une appli / plateforme pour connaitre dès le matin la présence des agents de l’administration préparer le nombre de repas en conséquence. Généraliser l’installation de doggy bags pour les agents de la ville (en carton recyclable). Signature d’un partenariat entre la mairie et une ou plusieurs associations pour la redistribution des repas non consommés.
Maisons de retraites : instauration d’une appli / plateforme pour s’inscrire dès le matin afin de préparer le nombre de repas en conséquence. Accompagnement de chaque maison de retraite dans la signature d’un partenariat avec une association pour redistribuer les repas non consommés.
Commerçants : Signature d’un pacte zéro gâchis entre la ville et les commerçants. Remise d’un prix pour les meilleurs élèves.
Entreprises : Signature d’un pacte zéro gâchis entre la ville et les entreprises. Remise d’un prix pour les meilleurs élèves. Encourager les entreprises de la ville disposant d’une cantine à signer des partenariats avec des associations pour la redistribution de leurs invendus alimentaires.
Supermarchés : Supervision accrue de l’application de la loi contre le gaspillage alimentaire pour ne plus voir de produits encore consommables jetés à la poubelle.
Citoyens : Lancement de programmes de pédagogie et de formations municipales. Mise en place dans toutes les écoles d’initiatives contre le gaspillage alimentaire. Remise d’un prix pour les meilleures initiatives et écoles.

2) Non alimentaire
Collecte de vêtements auprès des citoyens et auprès des commerçants (création d’un ou plusieurs lieux de dépôts à la mairie)
Mise en place d’un zéro plastique : Arrêté municipal interdisant la vente de sac plastique pour les commerçants de la ville. Concertation pour trouver des solutions alternatives. Arrêté municipal interdisant le plastique à usage unique dans la ville.
Collecte de tous les produits électromagnétiques usagés (portables, ordinateurs…).
Poursuite de l’interdiction des pesticides à perturbateurs endocriniens dans les parcs et jardins de la ville

3) Autres points
Mise en place de la troisième poubelle, avec bonus-malus par rapport à la quantité de déchets et respect du tri. Lancement de la task force municipales en charge de la lutte contre les déchets.
Expérimentation d’un système de consigne pour les bouteilles en verre (ramener à la mairie, qui rétribue les bouteilles consignables) afin d’encourager les producteurs à mettre en place des systèmes de consignes.
Développement d’une ferme urbaine.
Mise en place d’un système de compost en partenariat avec la région Ile de France pour offrir du terreau fertile aux agriculteurs de la région.
Atteindre 80 % de valorisation des déchets en 2026.
Poursuite du développement de pistes cyclables protégées.
Poursuivre la végétalisation de la ville.
Jumelage avec une ville européenne de chaque pays qui est reconnue comme une ville majeure dans les initiatives de développement durable.
Système d’échange scolaire.
 

Ci-dessous, Jacques Kossowski et Arash Derambarsh, respectivement maire et adjoint au développement durable, veulent faire de Courbevoie une ville durable.

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