C’est sur la commune de Nivillac, à la limite entre le Morbihan et la Loire-Atlantique que se trouve la SARL Thuriaud. Dans ce secteur très orienté production laitière, l’activité de l’entreprise tourne majoritairement autour des chantiers de fourrages, notamment au printemps lors de la pousse de l’herbe. En témoigne les cinq round-ballers, les deux enrubanneuses et le big-baller rangés sous le hangar en ce début septembre. Pendant ce temps, les quatre ensileuses s’apprêtent sous le hangar pour les chantiers d’ensilages. « Le pressage n’est pas une activité historique de chez nous. Il y a eu une opportunité avec deux Cuma qui ont arrêté ce type de chantier récemment. Nous devrions atteindre 40 000 bottes cette année » calcule Maxime Thuriaud. Il est l’un des gérants de l’entreprise qu’il a reprise le 1er avril 2019. Avec deux anciens salariés, Émilien Morice en charge du matériel et Mickaël Paboeuf sur l’activité TP, ils ont racheté 51 % des parts détenus jusqu’alors par son père et son oncle. Une passation réussie puisque plus d’un an après ce renouvellement générationnel à la direction, a SARL Thuriaud affiche un chiffre d’affaires annuel de 1,45 millions d’euros et un effectif de quinze personnes, dont huit chauffeurs d’engins, deux secrétaires et trois apprentis.
Le client au centre des préoccupations
S’il vient seulement de reprendre l’ETA, Maxime Thuriaud n’en connaît pas moins personnellement chacun des clients. Le fait qu’il ai travaillé au sein de l’entreprise durant 7 ans avant de la reprendre n’y est pas pour rien. « Mais même avant ça, ils me connaissaient tous. Depuis que j’ai quatre ans, je traîne dans la cour au milieu des tracteurs » sourit-il. Cette relation privilégiée, les trois dirigeants comptent bien l’entretenir et la choyer. Si le contact avec les clients passent par des rencontres en bout de champ tout au long de l’année, il est également formalisé lors d’un rendez-vous hivernal. « Nous bloquons trois semaines en janvier pour aller voir chacun de nos clients. C’est une période durant laquelle l’emploi du temps est moins chargé pour nous mais également pour les agriculteurs » souligne l’entrepreneur breton. Cette démarche, qu’avait pris l’habitude de faire Michel Thuriaud, l’oncle de Maxime, permet d’échanger sur les futurs projets des agriculteurs, leur satisfaction vis-à-vis des prestations et aussi simplement de prendre de leurs nouvelles. « À chaque fois nous apportons un petit cadeau aux couleurs de l’ETA. Il y a eu des crayons et des calendriers. Depuis quelques années ce sont des t-shirt » se souvient Maxime Thuriaud. Si cette petite attention permet de faire plaisir aux clients, elle est aussi l’occasion de communiquer. « Là je pars pour une visite de plateforme d’essai sur le secteur, vous pouvez être sûr que certains des agriculteurs auront leur t-shirt » se réjouit le jeune entrepreneur.
Croiser les projets et les investissements
Au-delà de renforcer le lien avec le client, cette visite annuelle est aussi l’occasion d’évaluer si les décisions d’investissements de l’ETA vont dans le bon sens. « Lors des discussions avec les agriculteurs, on leur demande quels sont leurs projets à venir. Cela permet de se rendre compte si de notre côté, nous allons dans le bon sens » insiste Maxime Thuriaud. C’est ainsi qu’est apparu la nécessité d’investir dans un déchaumeur avec un semoir pour les couverts végétaux. « On pouvait déjà le faire avec un semoir en ligne en combiné, mais le coup était trop important pour les clients » se souvient le breton. Autre évolution, après discussion avec un éleveur du secteur, l’entreprise a fabriqué une barre de semis avec palettes pouvant s’installer derrière le semoir en ligne pour implanter les prairies à la volée.