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Un risque de verse moyen à élevé pour les orges d’hiver

Fin de semaine prochaine, la majorité des orges d’hiver de nos régions auront atteint le stade 1 nœud, à l’exception des secteurs d’altitude auvergnats qui devraient l’atteindre dans 15 jours. Les conditions de ce début de montaison et celles à venir dans les prochains jours sont favorables à l’élongation des premiers entre-nœuds, ce qui accentue le risque de verse.

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Une verse précoce peut engendrer d’importantes pertes de rendement en fin de cycle et nuire à la qualité de la récolte, en particulier pour les variétés à orientation brassicole.

A chaque variété, son risque verse

Avec un nombre de tiges souvent très dense lors de la montaison, les orges d’hiver sont plus exposées à la verse que le blé tendre. Même si le progrès génétique ne permet toujours pas de s’affranchir d’un régulateur sur orge d’hiver, choisir une variété peu sensible permet de limiter le risque et donc le nombre d’interventions (un seul passage) ou les doses de régulateurs.


Comportement moyen des principales variétés observé dans les essais Arvalis – Institut du végétal 2014


Le classement des variétés vis-à-vis du comportement à la verse est dépendant de la verse globalement observée chaque année. En 2014, peu de verse a été observée dans les essais. En conséquence, les variétés testées une première fois en post-inscription en 2014 sont entre parenthèses. A noter que certaines variétés sont, de plus, sensibles à la casse du col de l’épi.

Le contexte 2015

Les semis de l’automne 2014 se sont déroulés dans de bonnes conditions avec des dates de semis plus précoces que les deux dernières années. Le développement végétatif a été très correct durant la fin d’automne et l’hiver grâce à un cumul de températures important. Conséquence : le peuplement et le nombre de tiges par m² sont important en sortie d’hiver.

Ce premier facteur conditionne un niveau de risque de verse important. Les autres facteurs de risques sont les conditions météorologiques entre le stade épi 1 cm et un nœud : une pluviométrie soutenue, un rayonnement faible et des températures moyennes favorisent l’allongement des entre-nœuds et augmentent le risque de verse.

L’ensemble de ces éléments nous laisse à penser que le risque pour cette campagne peut être considéré comme moyen a élevé. Les OAD (Outils d’Aide à la Décision) comme Farmstar jouent une fois de plus pleinement leur rôle dans ce contexte, permettant ainsi d’adapter au plus juste la protection en prenant en compte à la fois les paramètres agronomiques de la parcelle mais également la spécificité climatique de l’année.

Le fait que nous cultivions dans nos régions des variétés moyennement sensibles comme Etincel, IsocelL, Passerel… permet de limiter le risque global.

Adapter sa stratégie en fonction du risque variétal et climatique

Les spécialités à base d’éthéphon conservent tout leur intérêt face à des applications à base d’anti-gibbérelliques. Si les applications précoces de ces derniers permettent en général une bonne maîtrise de la verse et de fortes réductions de la hauteur des plantes, elles ne permettent pas de maîtriser aussi bien la casse du col de l’épi que des applications d’éthéphon vers le stade dernière feuille.

En l’absence de verse, les effets des régulateurs sur le rendement ou les paramètres de qualité des orges brassicoles sont difficiles à mettre en évidence au champ. Des réductions de calibrage sont parfois signalées avec les spécialités à base de trinéxapac-éthyl (Moddus).

En l’absence de verse, l’essentiel est donc de vérifier que la sélectivité des produits est correcte, notamment pour ceux qui réduisent fortement la hauteur.


Tableau 1 : préconisations de lutte contre la verse sur orge d’hiver et escourgeon pour 2015

 


IFT PC : Indice de Fréquence de Traitement des Produits Commerciaux
IFT SA : Indice de Fréquence de Traitement des Substances Actives

(*) Les orges à deux rangs sont plus sensibles que les escourgeons aux excès d’activité de certains régulateurs. En conditions difficiles pour la croissance (exemple : températures froides), on observe parfois des réductions de hauteur très importantes, d’où des doses plus faibles proposées sur les orges à deux rangs pour certains produits : -20 % pour les produits Moddus, Sonis.

Il faut également réduire la dose de 10 à 20 % en conditions favorables à l’absorption du produit ou sur une végétation en état de stress.

Ne pas dépasser la dose de 1 l/ha de Medax Top sur orge car risque de phytotoxicité en cas de mauvaises conditions.

 

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal), Myriam DESANLIS (ARVALIS – Institut du végétal)

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