Damien Corbes sur le nouveau pulvérisateur de l'entreprise © TL

Un nouvel automoteur adapté au terroir d’élevage

Lors du renouvellement de son automoteur de pulvérisation, l’ETA Corbes a fait le choix d’un modèle avec cabine à l’avant. Dans les régions bretonnes d’élevage, le trajet entre les parcelles, souvent petites, représente une part importante du temps passé en cabine. Le confort de conduite est donc primordial.

Fin janvier 2025, dans le nord de l’Ille-et-Vilaine, Damien Corbes ne sait pas encore quand commencera la campagne d’azote liquide. « Normalement, le pulvérisateur sort à partir du 10 février. Mais cette année, ça risque d’être compliqué s’il continue de pleuvoir. Si les céréales sont asphyxiées, elles ne vont pas profiter de l’apport », souligne-t-il. Si la commune de Sens-de-Bretagne et la zone alentour, sur laquelle est basée l’ETA Corbes, n’a pas été touchée par les terribles inondations qui ont frappé Rennes, les sols n’en sont pas moins gorgés d’eau. Dans ces conditions, l’épandage sans tonne de l’entreprise sera bien sollicité par la clientèle. « Nous démarrons le 1ᵉʳ février et le planning est déjà plein » assure Damien Corbes. Concernant le pulvérisateur, il a fait le pari d’un double jeu de roues pour s’adapter à toutes situations. « J’ai des roues de 710 mm pour le désherbage en pré-levée au printemps et l’azote en sortie d’hiver. Pour les traitements de printemps, j’utilise des roues en 380 cm avec lesquelles je suis sûr de ne pas écraser un rang de maïs en cas de courbe ou de dévers », explique-t-il.

Le Pantera de l'ETA Corbes interviendra en protection des plantes tout comme en apport d'engrais. © Amazone
Le Pantera de l’ETA Corbes interviendra en protection des plantes tout comme en apport d’engrais. © Amazone

Un nouvel automoteur de pulvérisation

Au-delà de la pluie, la particularité de cette campagne d’engrais liquide, mais également de traitement de sortie d’hiver, c’est le nouveau pulvérisateur de l’entreprise. Arrivé dans le hangar en fin d’automne, le Pantera 4504 + d’Amazone a déjà pu réaliser les désherbages de rattrapage sur colza. « Depuis 15 ans, je traitais avec un John Deere 5430. Je l’ai renouvelé, car c’est un matériel sur lequel je ne peux pas me permettre d’avoir une panne », explique l’entrepreneur breton. Si l’idée initiale était de trouver une machine d’occasion avec deux ou trois années d’utilisation pour remplacer le John Deere, Damien Corbes s’est finalement décidé pour un équipement neuf. « En prenant en compte la garantie de trois ans et les taux moins élevés sur du neuf, ça me revenait moins cher », chiffre-t-il. Le changement de marque résulte lui d’un bon ressenti pour la cabine à l’avant lors des essais. « Dans notre secteur, nous avons essentiellement des petites parcelles. Avec le débit de chantier de ce type d’outil, je passe en réalité les trois quarts de mon temps de traitement sur la route et souvent de nuit. Dans ces conditions, la cabine positionnée à l’avant est un vrai confort », se félicite-t-il.

Sept salariés et quinze tracteurs
L’ETA Corbes propose des prestations du semis à la récolte, réalisées par ses sept salariés dont un apprenti. Les épandages solides et liquides représentent une part importante de l’activité. Le parc matériel est composé de 4 tonnes Samson de 20 000 et 25 000 l. Pour les apports solides, l’entreprise peut compter sur 2 épandeurs Sodimac et un Bergman avec table d’épandage et pesée. Les 15 tracteurs, Fendt et Case IH, s’échelonnent de 100 à 390 ch. « Ma stratégie est de garder mon matériel le plus longtemps possible. J’ai un Fendt 924 qui a 14 ans et 13 000 heures. Ce n’est plus un tracteur de tête, mais il est encore bien utilisé », décrit-il. Pour la récolte, l’ETA possède deux ensileuses John Deere 10 rangs, 3 moissonneuses-batteuses CX ou encore 2 remorques autochargeuses Bergman. « Je remarque que la demande est moins dynamique sur les auto-chargeuses alors qu’elle repart sur les ensileuses du fait des exigences de broyage très fin pour la méthanisation », commente Damien Corbes. 

Des évolutions intéressantes

En renouvelant son outil, Damien Corbes en a profité pour accéder aux dernières innovations technologiques proposées par Amazone. Il est particulièrement satisfait du système AmaSelect de sélection des buses, composé de quatre buses par porte-jet, deux pour les traitements et deux pour l’azote liquide. « Pour passer de l’un à l’autre, le changement se fait depuis la cabine. Sur mon ancien automoteur, il fallait tout changer à la main », se souvient-il. 

Le système AmaSelect offre également une augmentation du débit de chantier. Il choisit automatiquement la buse la plus adaptée selon la vitesse d’avancement. « Si je commence à traiter à 5 km/h, il va utiliser la première buse. Si j’accélère, c’est la deuxième qui s’enclenchera et si la parcelle permet de rouler à 20 km/h, les deux buses fonctionnent simultanément », résume l’entrepreneur. Là où il était limité à 12 km/h auparavant, il peut désormais atteindre des vitesses plus élevées, d’où le gain de débit de chantier. Par ailleurs, la modulation dans les courbes représente un progrès non négligeable à ses yeux. « Avant ça, la zone extérieure était mal désherbée et la culture était grillée sur la zone intérieure », se souvient-il. 

Damien Corbes explique apprécier également les six capteurs de suivi du sol qui permettent de s’adapter au devers, à la géométrie de la rampe et à la hauteur de pulvérisation. Le repliage de la rampe de 36 m de manière compacte à l’arrière lui convient aussi. « Cela évite de mettre de l’azote sur la cabine », relève-t-il. La configuration en trois brins permettant de travailler en 36 m, 24 m ou 12 m est là aussi un atout pour s’adapter aux demandes des clients. 

L'épandage sans tonne trouve son public depuis deux ans © ETA Corbes
L’épandage sans tonne trouve son public depuis deux ans © ETA Corbes

600 à 700 heures par an

Le pulvérisateur de l’ETA Corbes réalise 1000 ha uniquement sur l’exploitation de polyculture élevage familiale. Avec les prestations en clientèle, ce ne sont pas moins de 600 à 700 ha que la machine réalise chaque année. « Nous avons beaucoup de clients éleveurs qui ont une dizaine d’hectares de céréales et qui auraient du mal à amortir un pulvérisateur sur cette surface » constate Damien Corbes. Côté concurrence, il estime également que seule une entreprise sur deux propose encore de la pulvérisation dans le nord de l’Ille-et-Vilaine. Le travail ne manque donc pas. « En betterave fourragère, nous proposons une prestation complète incluant les traitements. Cela évite aux agriculteurs de laver leur cuve pour 2 ha de culture », précise-t-il. L’entreprise propose par ailleurs une prestation de désherbage en jet dirigé à l’aide de pendillards positionnés sur une structure faite maison et fixée au pulvérisateur. « Cela permet de passer en rattrapage tardif sous le rang de maïs pour gérer les problèmes de liseron », rapporte l’entrepreneur. Avec 1,2 m de garde au sol et les roues de 380 cm, l’automoteur permet aussi de proposer une prestation de lutte contre la pyrale fin juin sur maïs, même chez les clients possédant leur propre pulvérisateur. 

Une cabine classe 5 pour plus de confort
Pour les traitements, Damien Corbes ne transige pas avec la sécurité. Il est l’unique utilisateur du pulvérisateur dans l’entreprise. « J’ai toujours une paire de gants dans un compartiment et le masque à cartouche en cabine pour qu’il ne soit pas pollué pendant les traitements », décrit-il. L’entrepreneur se dit particulièrement satisfait pour sa santé de travailler avec une cabine classe 5 pressurisée. « Il n’y a jamais d’odeur de produit. C’est sécurisant », assure-t-il. 

L’épandage sans tonne dépendant des conditions climatiques

Au-delà de l’azote liquide, depuis 4 ans, l’ETA Corbes propose une prestation d’épandage sans tonne de lisier. Sans surprise, le dirigeant breton constate une variabilité de la demande pour cette prestation selon les années. Depuis deux ans, les clients sont au rendez-vous. Pour cette prestation, le tracteur est équipé de pneus en 900 mm afin de rentrer dans les champs le plus tôt possible. La pompe, positionnée à côté de la fosse ou du caisson en bout de champ, est montée sur une remorque plateau. Le tracteur dispose d’un kilomètre de tuyau pour l’épandage. Une rampe à pendillard Samson a été mise sur châssis pour être fixée au tracteur. « Il a fallu trouver le bon tracteur pour que l’adaptation de la rampe corresponde aux dimensions », se souvient Damien Corbes.

Ependage et ensilage font partis des classiques de l'entreprise © TL
Ependage et ensilage font partis des classiques de l’entreprise © TL

Deux arracheuses à betterave
Ce n’est pas courant en Bretagne. Sous les hangars de l’ETA Corbes dorment deux arracheuses à betterave. Une Holmer et une Grimme. « Nous couvrons tout le nord de l’Ille-et-Vilaine avec cette prestation », situe Damien Corbes. 

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