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Sous les panneaux, les poulets sont plus à l’aise

Dans 15 ans, Jérôme Breuil aura amorti le parc agri-voltaïque de 185 000 Kwatt qu’il vient de faire construire sur l’aire de parcours de ses poulets et pintades. La production d’électricité qu’il vendra lui procurera un complément de retraite appréciable de 1200 € par mois.

On n’en a pas fini de découvrir les opportunités qu’offre l’agri-voltaïsme. A Sauvessanges, dans le Puy-de-Dôme, Jérôme Breuil (48 ans) a décidé d’associer la production d’électricité à celle de poulets et de pintades sous label rouge. Il a créé un écosystème économique très équilibré. Sur l’aire de parcours de 1,15 h de ses poulets et pintades, six ombrières de 120 m² équipées chacune de panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité tout en ombrageant le sol. 

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AGRIVOLTAISME : les étapes clés avant de se lancer.

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Le parc agri-voltaïque renforce les performances de l’élevage avicole en améliorant le bien-être animal des volailles élevées. Chaque année, 3,3 bandes de 4 400 poulets, ou de 5 200 pintades, sont produites sur l’exploitation. Les volatiles achetés à un jour ont accès à leur parcours à partir du 40ᵉ jour.

Les volailles à l’abri du soleil colonisent l’ensemble du parc avec le sentiment d’être protégées des rapaces. Elles ne sont pas agglutinées à proximité des bâtiments. L’été, la prairie est moins altérée par la chaleur. Par temps de pluie, les volailles ont un abri. Elles ne sont pas obligées de se réfugier dans le bâtiment d’élevage. Et pendant le vide sanitaire, la prairie se régénère plus facilement. Sous les ombrières, le sol est humide plus longtemps. 

L’ensemble des six ombrières porte un parc de 720 m² de panneaux. Elles ont été achetées sur un site internet luxembourgeois « bâtiments moins chers ».  
Les ombrières sont ni plus ni moins que des toits de hangars sans bardages. Livrées démontées, elles ont été édifiées par Jérôme et son père sur des dés en béton de 80 cm enfoncés dans le sol afin de fixer les poteaux de 2,50 m à 3,70 m de hauteur pour épouser la pente de la parcelle. L’ensemble du parc agri-voltaïque est démontable.  Les dés de béton peuvent être déterrés.

Les panneaux

Les panneaux fabriqués par la société Sorlawatt en Allemagne ont été installés par Gazelec Solar qui s’est chargée d’élaborer l’ensemble du projet agri-voltaïque de Jérôme. Le parc a été facilement raccordé, car la ferme de Jérôme est située à proximité d’une ligne de moyenne tension. Jérôme n’a pas rencontré d’hostilités particulières pour réaliser son projet. 
Cependant, comme la Direction départementale de la protection des populations a émis des doutes sur la réversibilité du parc, le permis de construire a été tardivement obtenu. Jérôme regrette que les départements ne soient pas tous sur le même pied d’égalité. Dans les départements voisins, les projets agri-voltaïques sont beaucoup mieux acceptés. La dimension agricole n’est pas contestée.

En fait, l’édification du parc a rendu possible la réalisation d’un autre projet photovoltaïque mis de côté il y a deux ans : la pose de 180 m² de panneaux sur le toit du poulailler. Édifié en 1997, l’ancien bâtiment possède une armature métallique capable de supporter les panneaux. Mais jusqu’à récemment, le coût du raccordement (15 000 € facturé par Enedis) ne rendait pas le projet rentable. 

Dorénavant, l’ensemble de l’installation produit 225 000 KWh d’électricité par an, vendue 10 centimes le Kwatt. Le prix minimum d’achat est garanti pendant 20 ans. Il sera ensuite renégocié.

Depuis qu’il s’est installé, Jérôme enchaine les projets. Aussi, il allait de soi qu’il porte lui-même la construction de son parc agrivoltaïque. S’il l’avait confié à un énergéticien, il ne percevrait que le loyer de la parcelle qu’il lui louerait. En étant lui-même le maître d’œuvre, il percevra l’intégralité du chiffre d’affaires inhérent à la vente de l’électricité produite (environ 23 000 € par an). 

Gazelec a fait l’ensemble de l’étude préliminaire du projet qui s’est élevé à 168 000 €. Les ombrières ont coûté 75 000 €. Le terrassement et la maçonnerie 6 000 €.

Les panneaux

Deux emprunts ont été contractés pour un montant total de 248 000 €. « Je n’ai pas rencontré de difficultés pour le souscrire, car ma situation personnelle est saine. Je n’ai même pas eu à souscrire une assurance décès parce que ma banque sait que la centrale électrique produira de l’électricité quoi qu’il arrive ». Et en réalisant lui-même une grande partie des travaux, il accroît la rentabilité de son projet de 3 000 € par an.

3 Commentaire(s)

  1. la température des panneaux double la température de l’atmosphère (70°c au lieu de 35°c au dessus de champs verts et vivants )

  2. Félicitations pour votre projet je suis l’agrivoltaisme à la chambre d’agriculture du vaucluse maintenant il faut esperer que tous les departements est la meme positionsur les energies renouvelables.

  3. très emblématique description d’un atelier vraiment agricole en ce sens qu’il valorise le rayonnement solaire par la photosynthèse et le photovoltaïsme.

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